Les députés Iyed Dahmani du bloc social démocrate, et Mongi Rahoui du Front Populaire, continuent de se disputer, via les médias, la présidence de la commission des Finances au Parlement. Alors que l'article 60 de la Constitution de 2014 mentionne clairement que « il est obligatoirement accordé [à l'opposition] la présidence de la commission des finances et le poste de rapporteur au sein de la commission des relations extérieures », la définition même de l'opposition alimente le débat entre les deux formations du Parlement. Intervenant sur Mosaïque Fm, aujourd'hui jeudi 19 février 2014, Iyed Dahmani affirme que « le Front Populaire refuse d'admettre l'existence d'une autre opposition au Parlement dont, notamment, le bloc social démocrate [dont il fait partie], mais aussi les députés du CPR, d'Al Tayyar, du mouvement Echâab, etc. ». Tout en citant l'article 46 du règlement intérieur du Parlement, M. Dahmani explique que l'opposition englobe les députés et les blocs n'ayant pas voté, en majorité, la confiance au gouvernement. Une définition que ne partage pas Mongi Rahoui. Intervenant au téléphone dans le cadre de la même émission, le député du FP, bloc de l'ARP qui estime que la présidence de la commission des finances lui est due, affirme que la définition donnée par Iyed Dahmani est erronée. M. Rahoui explique, en effet, que l'article 46 ne stipule nullement que l'opposition réunit les députés et les blocs parlementaires. Les deux groupes formeraient, selon ses dires, deux conditions distinctes au sein du même article. Il argumente, par ailleurs, en citant l'article 70 du même RI qui stipule que, en cas de conflit, la priorité du choix est accordée au bloc comportant le plus grand nombre d'élus. Par ailleurs, Mongi Rahoui soutient que Iyed Dahmani ne fait pas partie de l'opposition et ne peut donc prétendre à la présidence de la commission des finances étant donné que son bloc comprend un député qui a rejoint le gouvernement, à savoir Touhami Abdouli.
Les deux députés se sont accusés mutuellement d'être « de faux opposants » et des « non-démocrates ». Alors que Iyed Dahami a été pointé du doigt pour avoir « conclu un accord avec Ennahdha afin de présider la commission des finances », Mongi Rahoui a été accusé par son confrère de bénéficier du soutien de Nidaa Tounes.