Original à 13h11 Montassar Sassi et Rahma Kammoun, respectivement correspondant et journaliste à Nessma TV, ont été arrêtés jeudi 30 avril 2015 pour propagation de fausses informations de nature à troubler l'ordre public. Les informations propagées en question remontent au 18 mars 2015, quelques heures après l'attentat terroriste du Bardo qui a fait une vingtaine de Bardo. Nessma TV a alors diffusé, l'après midi, une information touchant l'armée nationale, qui s'est avérée erronée par la suite.
A première vue, et selon les premiers éléments en notre possession, cette arrestation semble être abusive, puisque le décret-loi 115 relatif à la presse, mentionne clairement les infractions commises par voie de presse et les sanctions qui vont avec. Dans le cas présent, l'article 54 de ce décret-loi, stipule « Est puni d'une amende de deux mille dinars à cinq mille dinars quiconque sciemment et par les moyens mentionnés à l'article 50 du présent décret- loi, publie de fausses nouvelles qui sont de nature à porter atteinte à la quiétude de l'ordre public ».
Les cas qui justifient l'emprisonnement de journalistes sont nombreux, tels l'incitation à la haine, l'incitation à certains crimes… Pour justifier la détention, on a évoqué le code relatif au terrorisme, alors que les faits reprochés sont 100% liés à leur travail journalistique.
Mise à jour à 14h30 Traduits devant le représentant du procureur de la République près du Tribunal de première instance de Tunis, les deux journalistes ont été libérés immédiatement. Le représentant du procureur a estimé que l'accusation à leur encontre était infondée. Il a décidé de classer l'affaire vu que les deux journalistes ne pouvaient pas être jugés sur la base du code relatif aux actes terroristes.