« Montez sur vos grands chevaux, dirigez-vous vers la plage la plus proche et étanchez votre soif, choisissez un mur solide et cassez dessus vos crânes ou ce qu'il y a entre vos épaules et ressemble à des crânes ! ». Ces propos ne sont pas ceux d'un petit administrateur échaudé sur Facebook, mais ceux d'un universitaire expérimenté devenu, sur le tard, politicien et chef de cabinet de l'ancien président Moncef Marzouki, avec un rang de ministre.
A qui s'adresse M. Mansar ? A l'élite politique et officielle qui accuse Al Harak (le nouveau mouvement de M. Marzouki) d'être derrière la campagne « Où est le pétrole ? ». Adnène Mansar reproche à cette élite d'avoir ridiculisé l'ambition des gens d'avoir un Etat transparent et se retrouve en train de défendre de mauvaises pratiques, sans que personne ne la mandate. « Nous ne nous baignons pas sur des mares de pétrole et de gaz, mais nous nous baignons sur des mares plus grandes de mauvaise foi, de corruption et de gaz. Surtout de gaz ! Il y a des entités qui semblent être, de l'extérieur, des partis, mais qui sont à l'intérieur des sociétés et de l'intérieur de l'intérieur des voleurs et des voyous. Nous sommes dans une confrontation ouverte avec eux et l'affaire est étroitement liée avec la démocratie qu'ils sont en train de détruire à la base. C'est parce qu'ils sont corrompus et ils en sont fiers ! Ils ont décidé d'être corrompus jusqu'à la dernière heure. Nous serons contre eux jusqu'à la dernière heure ! », a conclu Adnène Mansar son texte, publié hier soir, mardi 2 juin, sur sa page Facebook. Post repris par la page officielle du Mouvement de Moncef Marzouki et plusieurs personnalités du Harak et du CPR.
Adnène Mansar illustre son texte par deux captures d'écran reprenant des accusations formulées par Mohsen Hassen, député leader de l'UPL et Riadh Mouakher, député leader d'Afek. Les deux députés leaders politiques figurent parmi plusieurs hommes politiques, personnalités intellectuelles et médiatiques qui ont directement accusé l'ancien président d'être derrière la campagne « Où est le pétrole » et les mouvements de trouble survenus directement en Tunisie.
Cette campagne intervient juste après le retour de Moncef Marzouki de Doha où il a prononcé un long discours dans lequel il a parlé de terres brûles et de potences et dans lequel il a fortement dénigré le pouvoir tunisien et les partis ayant réussi les dernières élections. L'ancien président a également publié un texte dans lequel il accuse ses opposants d'avoir falsifié les dernières élections. Les différents rapports indépendants ont attesté de la correction de ces élections, alors que l'Instance indépendante des élections a épinglé M. Marzouki d'avoir été celui qui a fraudé le plus.