Invitée par le gouvernement tunisien, une équipe des Nations-Unies s'est rendue en Tunisie au cours de la première semaine du mois de juillet. Lors de cette visite, qui s'est déroulée du 1er au 8 juillet, les membres de l'équipe se sont entretenus avec des représentants des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Ils ont également rencontré des universitaires et des membres de la société civile. Au cours de son voyage, l'équipe a effectué plusieurs déplacements et visites dans le but de recueillir un des données chiffrées sur les personnes qui partent à l'étranger pour le jihad. Un rapport comportant les résultats préliminaires de cette visite a été publié sur le site du Haut-commissariat aux droits de l'Homme. Celui-ci révèle le nombre des jihadistes tunisiens dans les importantes zones de conflits dans le monde. On apprend, ainsi, que 4000 Tunisiens se trouvent en Syrie, entre 1000 et 1500 en Libye, 200 en Irak, 60 au Mali et 50 au Yémen. Le rapport mentionne également que 625 combattants, rentrés du jihad, sont actuellement poursuivis en justice. Sur les motivations du fait de rejoindre les groupes extrémistes à l'étranger, le rapport indique que les facteurs sont à la fois complexes et variés. Certains sont d'ordre religieux, idéologique voire même psychologique, d'autres sont de nature politique et économique. La précarité financière, le sentiment d'appartenance, les crises de sens, l'attirance envers le discours jihadiste sont parmi les raisons qui ont fait que plusieurs Tunisiens ont quitté la Tunisie pour intégrer des groupes extrémistes combattants en Syrie, en Libye ou en Irak. Le rapport indique aussi que la majorité des Tunisiens qui voyagent pour rejoindre des groupes extrémistes à l'étranger sont souvent âgés de 18 à 35 ans. Certaines de ces jeunes personnes viennent de milieux socio-économiques défavorables, mais il y a aussi ceux qui sont issus de la classe moyenne et des classes les plus aisées de la société. L'équipe a également noté dans son rapport que des familles entières se déplacent de plus en plus vers les zones de conflit.