L'OCTT : Appel à la conformité de la politique de santé aux normes internationales dans les prisons    Tunisie: Des pluies éparses attendues cet après-midi    La Rage : Protocole à suivre pour éviter la contamination    Hausse des tarifs des cours particuliers : Les familles tunisiennes galèrent    Amélioration de la production de phosphate commercial    Béja: Prix au marché Beb Zenaiez [Vidéo+Photos]    Le ministère de l'Education annonce une session exceptionnelle dédiée à la nomination des directeurs d'écoles    La Cinémathèque Tunisienne propose le cycle "Comédies populaires" du 7 au 15 mai (Programme)    Imed Abdennour : 300 cadres paramédicaux ont quitté la Tunisie au premier trimestre de 2024    De San Diego à Oxford : les étudiants du monde entier unis contre la guerre à Gaza    Immigration clandestine : Priorité de l'assemblée dans une séance plénière    Ariston Thermo ferme ses portes en Tunisie    Le chef de l'Etat reçoit le ministre libyen de l'Intérieur : Rouvrir le passage de Ras Jedir au plus vite    Caisses de Dépôt tunisienne, française, Italienne, marocaine : Quatre caisses de dépôt créent un cadre permanent de concertation    Tunisie-Niger : Les deux pays appelés à renforcer leur coopération tournée vers l'avenir    Participation de la Tunisie au Sommet de l'Organisation de la Coopération Islamique : La Tunisie assume ses positions sur la question palestinienne    Emigration irrégulière : La Tunisie à la croisée des chemins    Célébration de la Journée mondiale de l'hygiène des mains : L'hôpital Charles-Nicolle en mode sensibilisation tous azimuts    Investiture de Vladimir Poutine : Le gouvernement russe démissionne    Un "camp de solidarité avec G-a-z-a" à l'Université d'Amsterdam    La Tunisie refuse d'être un point de transit ou un lieu d'installation des migrants    Poulina Group Holding double son bénéfice net en un an    Quand on sème le vent...    L'EST concède la défaite au Bardo : Il n'y a pas le feu quand même !    Le CSS triomphe à Rades face au CA : Le retour des heures de gloire    Les Clubistes s'écroulent devant le CSS à Radès : Quand le CA s'effondre...    Coupure d'eau dans certaines zones à Siliana    Kaies Saied reçoit le ministre libyen de l'Intérieur    Crise migratoire: "La Tunisie ne sera pas un pays de transit", annonce Saïed [Vidéo]    Concert « Bissat Errih » par le Chœur et l'Orchestre du Carthage Symphony Orchestra au Théâtre de la ville de Tunis : Le goût de l'authentique    "Strata of Being" de Sana Chamakh au 32 Bis : La cicatrice...    Les Indiscrétions d'Elyssa    ATCT: Plus de 700 cadres recrutés à l'étranger depuis le début de l'année    Mohamed Ali : nous craignons que le projet de loi sur les associations entrave le travail associatif en Tunisie    SOMOCER augmente de plus de 80% ses ventes à l'export malgré la baisse de son chiffre d'affaires au premier trimestre    Tunisie Telecom partenaire du festival Gabes Cinéma Fen s'associe à l'action «Cinematdour» (Vidéo)    L'AGO de la Fédération tunisienne de Football fixée au 11 mai    France : Un monument de la Francophonie disparaît, Bernard Pivot est décédé    Tunisie Telecom partenaire du festival Gabes Cinéma Fen s'associe à l'action « Cinematdour »    La 3e édition du GATBIKE Challenge autour du site archéologique de Pupput Hammamet    Nouveau record : Voici la plus longue baguette du monde    La Kabylie est-elle devenue un nouvel Etat indépendant ? Non    classement WTA : Ons Jabeur conserve son 9e rang    La Tunisie abrite les championnats d'Afrique de qualification olympique en trampoline    Youssef Elmi démissionne de la présidence du Club Africain    De Descartes à Spinoza et la neuroscience moderne: Evolution des perspectives sur la dualité esprit-corps    Sommet de l'OCI à Banjul : La délégation tunisienne émet des réserves sur les documents de la conférence relatifs à la question palestinienne    La ligne d'or – Narrer l'entrepreneuriat : maîtriser l'art du récit pour inspirer et engager    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Noureddine Khademi, un imam radical qui se veut modéré
Publié dans Business News le 23 - 08 - 2015

Depuis son éviction de la mosquée El Fath, Noureddine Khademi mène une campagne acharnée contre Othman Battikh, ministre des Affaires religieuses. Il conteste son limogeage, évoquant l'absence d'une approche disciplinaire progressive et proportionnelle. Mais également, en feignant d'être modéré. Une image que l'imam souhaite renvoyer de lui, mais qui est difficile à gober pour ceux qui connaissent le passif de cet homme.

Le 7 août 2015, Noureddine Khademi apprend son limogeage de l'imamat de la mosquée El Fath. Il en a été informé, dit-il, peu de temps après son dernier prêche du vendredi. Le lendemain, il publia l'information sur sa page Facebook avant de contre-attaquer dans les médias.

Sur le motif de cette décision, la correspondance du ministère des Affaires religieuses indique que M. Khademi avait permis à une chaine étrangère, en l'occurrence Al Jazeera Mubasher, de filmer la prière d'Aïd El Fitr, sans aviser ni solliciter l'accord du département de tutelle. Critiquant la sanction, l'ancien ministre des Affaires religieuses a qualifié la décision de « hâtive » et de « furieuse ». C'est aussi, à ses yeux, une sanction infondée. Aucune circulaire, d'après ses dires, ne demande à l'imam d'empêcher la transmission des prêches à la télé même en cas d'absence d'une autorisation préalable.

Face à cette décision, l'ancien ministre de la Troïka a annoncé qu'il allait riposter en justice, avançant que la sanction était brutale et que la punition aurait dû être progressive. « Elle est de plus contraire aux procédures d'usage et même à l'éthique. C'est indécent de traiter de la sorte une personne qui est imam, professeur universitaire et ancien ministre », a-t-il contesté.

Pour gagner la sympathie et le soutien du public qui le suit, l'imam a eu « l'intelligence » de soigner son discours en puisant dans un registre qui ne lui est pas coutumier. Il parle, ainsi, de « liberté de presse » et de « droit à la couverture médiatique ». « Le pays avance dans un processus de plus en plus ancré dans les libertés. Comme on autorise aux médias de couvrir les événements sportifs et politiques, il faut de même autoriser la couverture des cérémonies religieuses », a-t-il dit.
Noureddine Khademi se montre, par ailleurs, attristé qu'on s'occupe de futilités au lieu de concentrer son énergie sur le problème essentiel, à savoir le terrorisme. « Il aurait été de circonstance pour le ministère des Affaires religieuses de rassembler toutes les forces [religieuses] afin de mieux combattre ce fléau», a-t-il déclaré sur Shems Fm. « Malheureusement, au lieu de se focaliser dessus, on débat d'un sujet sans intérêt pour le pays », a-t-il regretté au micro de Saraha Fm.
Usant du même discours, il considère que sa révocation a privé « les sept mille fidèles qui priaient derrière lui d'un imam modéré » et « les Tunisiens d'un discours religieux rassurant et qui incite à la bienfaisance ». Mais, M. Khademi semble avoir oublié, ou il feint de l'avoir, ses prêches enflammés et ses appels au jihad en Syrie. « Les Ulémas ont crié la vérité : Défendre nos frères syriens est un devoir pour tous les croyants. Celui qui se fait tuer dans cette bataille est un martyr aux yeux d'Allah», a-t-il dit dans un sermon qu'il avait donné en août 2011.

Rappelons aussi que Noureddine Khademi avait une sympathie inavouée pour le chef terroriste Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh. Interrogé, en 2013, par Hamza Belloumi, sur l'éventuelle arrestation d'Abu Iyadh en Libye, Noureddine Khademi a éludé la question, malgré l'insistance de l'animateur. Il a noyé le poisson pour ne pas avoir à exprimer la moindre opinion sur Abou Iyadh. Sa réponse était loin de choquer, car venant d'un homme qui n'a jamais condamné Ansar Chariâa, ni critiqué la pensée salafiste. On peut aussi se demander d'où cet imam tient son excellente réputation au sein de la communauté des fidèles de la mosquée El Fath, l'un des principaux fiefs salafistes à Tunis, si ce n'est à son radicalisme religieux.

Il est difficile de croire Noureddine Khademi sur parole, car à chaque fois les actes contredisent le discours. Vendredi 14 août, la semaine qui a suivi son limogeage, il a tenté, selon un témoignage de Fadhel Achour, secrétaire général du syndicat des cadres des mosquées, de monter, de force, sur le minbar. Un comportement qui dément les qualités de « modéré » et de « personne ayant le sens de l'Etat » que M. Khademi s'attribue à tort et ressasse, sans scrupule, dans les médias. Il était flanqué de ses partisans qui lui assuraient protection et assistance, toujours selon M. Achour. « Ce vendredi-là, l'appel à la prière n'a pas été fait. Ce qui amène à penser que le personnel de la mosquée était de mèche avec l'ancien ministre », a-t-il ajouté.

L'appel au jihad, la non-condamnation d'Abu Iyadh, le coup de force à la mosquée El Fath sont suffisants pour juger que cet imam n'est pas digne de son poste. Tout Etat qui se respecte ne peut tolérer de tels dépassements. D'ailleurs, Othman Battikh, l'a bien précisé, dans une déclaration à Shems Fm. « La couverture d'Al Jazeera n'est pas l'unique raison de ce limogeage ». L'imam, pourtant ancien ministre, ne se conformait pas dans ses prêches à la ligne tracée par le ministère de tutelle. « Les fidèles vont à la mosquée pour écouter la parole de Dieu et non pour se faire du stress ou entendre l'imam étaler ses différends avec le ministère », a-t-il indiqué.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.