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Noureddine Khademi, un imam radical qui se veut modéré
Publié dans Business News le 23 - 08 - 2015

Depuis son éviction de la mosquée El Fath, Noureddine Khademi mène une campagne acharnée contre Othman Battikh, ministre des Affaires religieuses. Il conteste son limogeage, évoquant l'absence d'une approche disciplinaire progressive et proportionnelle. Mais également, en feignant d'être modéré. Une image que l'imam souhaite renvoyer de lui, mais qui est difficile à gober pour ceux qui connaissent le passif de cet homme.

Le 7 août 2015, Noureddine Khademi apprend son limogeage de l'imamat de la mosquée El Fath. Il en a été informé, dit-il, peu de temps après son dernier prêche du vendredi. Le lendemain, il publia l'information sur sa page Facebook avant de contre-attaquer dans les médias.

Sur le motif de cette décision, la correspondance du ministère des Affaires religieuses indique que M. Khademi avait permis à une chaine étrangère, en l'occurrence Al Jazeera Mubasher, de filmer la prière d'Aïd El Fitr, sans aviser ni solliciter l'accord du département de tutelle. Critiquant la sanction, l'ancien ministre des Affaires religieuses a qualifié la décision de « hâtive » et de « furieuse ». C'est aussi, à ses yeux, une sanction infondée. Aucune circulaire, d'après ses dires, ne demande à l'imam d'empêcher la transmission des prêches à la télé même en cas d'absence d'une autorisation préalable.

Face à cette décision, l'ancien ministre de la Troïka a annoncé qu'il allait riposter en justice, avançant que la sanction était brutale et que la punition aurait dû être progressive. « Elle est de plus contraire aux procédures d'usage et même à l'éthique. C'est indécent de traiter de la sorte une personne qui est imam, professeur universitaire et ancien ministre », a-t-il contesté.

Pour gagner la sympathie et le soutien du public qui le suit, l'imam a eu « l'intelligence » de soigner son discours en puisant dans un registre qui ne lui est pas coutumier. Il parle, ainsi, de « liberté de presse » et de « droit à la couverture médiatique ». « Le pays avance dans un processus de plus en plus ancré dans les libertés. Comme on autorise aux médias de couvrir les événements sportifs et politiques, il faut de même autoriser la couverture des cérémonies religieuses », a-t-il dit.
Noureddine Khademi se montre, par ailleurs, attristé qu'on s'occupe de futilités au lieu de concentrer son énergie sur le problème essentiel, à savoir le terrorisme. « Il aurait été de circonstance pour le ministère des Affaires religieuses de rassembler toutes les forces [religieuses] afin de mieux combattre ce fléau», a-t-il déclaré sur Shems Fm. « Malheureusement, au lieu de se focaliser dessus, on débat d'un sujet sans intérêt pour le pays », a-t-il regretté au micro de Saraha Fm.
Usant du même discours, il considère que sa révocation a privé « les sept mille fidèles qui priaient derrière lui d'un imam modéré » et « les Tunisiens d'un discours religieux rassurant et qui incite à la bienfaisance ». Mais, M. Khademi semble avoir oublié, ou il feint de l'avoir, ses prêches enflammés et ses appels au jihad en Syrie. « Les Ulémas ont crié la vérité : Défendre nos frères syriens est un devoir pour tous les croyants. Celui qui se fait tuer dans cette bataille est un martyr aux yeux d'Allah», a-t-il dit dans un sermon qu'il avait donné en août 2011.

Rappelons aussi que Noureddine Khademi avait une sympathie inavouée pour le chef terroriste Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh. Interrogé, en 2013, par Hamza Belloumi, sur l'éventuelle arrestation d'Abu Iyadh en Libye, Noureddine Khademi a éludé la question, malgré l'insistance de l'animateur. Il a noyé le poisson pour ne pas avoir à exprimer la moindre opinion sur Abou Iyadh. Sa réponse était loin de choquer, car venant d'un homme qui n'a jamais condamné Ansar Chariâa, ni critiqué la pensée salafiste. On peut aussi se demander d'où cet imam tient son excellente réputation au sein de la communauté des fidèles de la mosquée El Fath, l'un des principaux fiefs salafistes à Tunis, si ce n'est à son radicalisme religieux.

Il est difficile de croire Noureddine Khademi sur parole, car à chaque fois les actes contredisent le discours. Vendredi 14 août, la semaine qui a suivi son limogeage, il a tenté, selon un témoignage de Fadhel Achour, secrétaire général du syndicat des cadres des mosquées, de monter, de force, sur le minbar. Un comportement qui dément les qualités de « modéré » et de « personne ayant le sens de l'Etat » que M. Khademi s'attribue à tort et ressasse, sans scrupule, dans les médias. Il était flanqué de ses partisans qui lui assuraient protection et assistance, toujours selon M. Achour. « Ce vendredi-là, l'appel à la prière n'a pas été fait. Ce qui amène à penser que le personnel de la mosquée était de mèche avec l'ancien ministre », a-t-il ajouté.

L'appel au jihad, la non-condamnation d'Abu Iyadh, le coup de force à la mosquée El Fath sont suffisants pour juger que cet imam n'est pas digne de son poste. Tout Etat qui se respecte ne peut tolérer de tels dépassements. D'ailleurs, Othman Battikh, l'a bien précisé, dans une déclaration à Shems Fm. « La couverture d'Al Jazeera n'est pas l'unique raison de ce limogeage ». L'imam, pourtant ancien ministre, ne se conformait pas dans ses prêches à la ligne tracée par le ministère de tutelle. « Les fidèles vont à la mosquée pour écouter la parole de Dieu et non pour se faire du stress ou entendre l'imam étaler ses différends avec le ministère », a-t-il indiqué.


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