L'ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Jacob Walles, était l'invité de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, dans l'émission Expresso du 31 août 2015. L'ambassadeur partant est revenu sur les trois années de son mandat en Tunisie. Jacob Walles a indiqué que les Etats-Unis ne soutiennent aucun parti politique et que, contrairement à ce qu'il a qualifié de mythe, ils ne soutiennent pas non plus l'islam politique. Il a indiqué que son pays appelle à la démocratie et que pendant son mandat, il a rencontré plusieurs chefs de partis et l'objectif de ses visites était de trouver un terrain d'entente et d'établir une politique globale qui réunit laïcs et islamistes.
L'ambassadeur américain a précisé qu'un tournant décisif a été entrepris par la Tunisie après l'assassinat de Mohamed Brahmi, et que le pays, qui aurait pu tomber dans une spirale de violence, a choisi la voix du dialogue et de la démocratie. Il a confié que comme tout un chacun, il a eu des doutes, mais qu'il était convaincu que la Tunisie finirait par emprunter le bon chemin. « Je suis optimiste pour l'avenir de la Tunisie » a déclaré Jacob Walles, « l'existence d'un gouvernement, d'un parlement élus démocratiquement et d'une nouvelle constitution, est un grand pas, qu'il faudra consolider par le développement et la réforme de l'économie » a-t-il ajouté.
Sur ce point, l'ambassadeur a précisé que quand il a entamé son mandat en 2012, il était enthousiaste et très motivé pour œuvrer au développement de l'économie. Il a précisé quel'attaque de l'ambassade en 2013 a imposé un changement de priorité et la sécurité a dû primer sur toute autre considération.
« Quand les choses se sont relativement calmées, nous avons levé le « warning » et nous avons pu progressivement lancer les programmes d'aide » a-t-il indiqué. « Les Etats-Unis ont alloué environ 400 millions de dollars en aide directe à la Tunisie » a souligné Jacob Walles, « la plus grosse part concerne les garanties pour des emprunts aux organismes financiers internationaux effectués par la Tunisie en 2013 et 2014 pour lesquels les Etats-Unis se sont portés garants » a-t-il précisé.
L'ambassadeur américain a indiqué qu'une troisième garantie a été discutée lors de la visite du président de la République, Béji Caïd Essebssi, à Washington. La Tunisie devra déposer une demande officielle pour bénéficier de cette garantie, a précisé Jacob Walles. Il a déclaré, en outre, que deux hôtels Hilton ouvriront en Tunisie, dont un avant la fin de l'année, et que les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et la Tunisie, sont faibles et devront être développés. Jacob Walles, occupera dorénavant, aux Etats-Unis, un poste au bureau de la lutte contre le terrorisme au ministère des Affaires étrangères, à Washington. « La collaboration avec la Tunisie dans le dossier de la lutte contre le terrorisme, est une expérience que je vais enrichir en collaborant avec une équipe d'experts internationaux car la lutte contre le terrorisme nécessite la coopération de tous les pays de la région» a-t-il souligné, affirmant que la Tunisie figure dans la liste des pays prioritaires pour bénéficier des hélicoptères Black Hawk.
Quant à la question récurrente d'une éventuelle implantation d'une base militaire américaine dans le sud de la Tunisie, l'ambassadeur a affirmé que les Etats-Unis n'ont aucune base militaire en Tunisie, ne planifient en aucun cas d'en implanter une, et n'ont pas la volonté de le faire. « C'est à l'appareil sécuritaire tunisien de garantir la sécurité des citoyens » a souligné Jacob Walles, « nous offrons notre aide en matériel et en formation afin de renforcer la sécurité tunisienne pour qu'elle soit capable de se défendre » a-t-il ajouté.
Jacob Walles a enfin affirmé que les Etats-Unis devront continuer à aider la Tunisie à garantir et à renforcer ses acquis, à lutter efficacement contre le terrorisme et à réformer l'économie. Il a souligné que comme son successeur, Daniel Rubinstein, l'expérience au Moyen-Orient et l'expertise de la région ont été un facteur significatif de sa nomination en Tunisie, ce qui dénote de l'importance de la Tunisie pour l'administration américaine.