Alors qu'un nouvel imam, désigné par le ministère des Affaires religieuses depuis plusieurs semaines, devait assurer le prêche à la mosquée de Sidi Lakhmi à Sfax, la prière du vendredi a été aujourd'hui encore une fois annulée, et ce pour la troisième semaine consécutive. En effet, les partisans de Ridha Jaouadi, ancien imam limogé, arrêté et libéré hier soir dans le cadre d'une affaire de malversations de fonds, se sont opposés à la tenue de l'imamat du nouveau cheikh désigné, Mimoun Karray. La prière du vendredi a été annulée et les citoyens présents se sont divisés en deux groupes. Quelques un d'entre eux sont restés dans l'enceinte de la mosquée pour accomplir la prière d'Al Dhûhr. La tension était palpable. Les protestataires, escortés par une certaine présence policière, ont manifesté leur colère et ont quitté la mosquée scandant des slogans hostiles à Othman Battikh et appelant au retour de Ridha Jaouadi. « Le peuple est musulman et n'abdiquera pas », « Battikh est un lâche » ou encore « nous voulons Jaouadi de nouveau », pouvait-on entendre sous fond de takbir. De son côté, Ridha Jaouadi, libéré hier, ne s'est pas manifesté à la mosquée Sidi Lakhmi. Des témoins oculaires présents sur les lieux ont affirmé à Business News que des « fauteurs de trouble », qui n'avaient pas l'habitude de fréquenter la mosquée, étaient présents parmi les protestataires pro-Jaouadi. Les partisans de Ridha Jaouadi, comptant plusieurs dizaines, ont ensuite quitté la mosquée et ont mené une marche protestataire appelant au retour de l'ancien imam. Marche qui a été empêchée par les forces de l'ordre qui se sont parés contre cette manifestation improvisée.