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Si tu n'es pas avec Hafedh, c'est que tu es contre Caïd Essebsi
Publié dans Business News le 30 - 11 - 2015

A l'actualité cette semaine, un kamikaze s'explose dans un bus de la Garde présidentielle et fait douze morts. Paix à vos âmes braves soldats ! C'était mardi 24 novembre. Le bilan de l'attentat est suffisamment lourd pour que le pouvoir politique en tire sérieusement les conséquences cette fois, d'autant plus qu'il est le troisième du genre en huit mois.
L'attentat a eu lieu mardi. Mercredi et jeudi, nous avons chaudement pleuré nos soldats et animé les différents plateaux télé pour dénoncer la barbarie et jurer nos grands dieux de faire de la lutte contre le terrorisme la priorité de nos priorités. Vendredi et samedi, nous nous rendons compte qu'il y a un couvre-feu à Tunis rendant impossible un dîner en ville et toute soirée entre copains. Dimanche, nous avons déjà oublié, pour passer à d'autres « priorités ».

S'il y a un qui doit fixer la priorité des Tunisiens et les rassurer en cette période d'insécurité et de crise économique, c'est assurément le président de la République. Jouant parfaitement le rôle qui lui est dévolu, Béji Caïd Essebsi s'est adressé à la nation dimanche 29 novembre, la deuxième fois après l'attentat sanglant du mardi. Grâce au président de la République, nous voilà donc fixés sur nos priorités et elles sont les trois suivantes, d'après le chef suprême des armées :
- l'unité nationale (30 secondes) : il faut que les islamistes et anti-islamistes cessent de se tirer les uns sur les autres.
- la paix sociale (3 minutes 30 secondes) : il faut que les patrons et les ouvriers cessent de se tirer les uns sur les autres.
- la concorde au sein de Nidaa (11 minutes) : il faut que les pro-Hafedh et les pro-Mohsen cessent de se tirer les uns sur les autres.
Ceux qui s'attendaient à ce que le chef de l'Etat annonce le limogeage de son chef du gouvernement ou la prise de décisions drastiques contre le terrorisme, peuvent aller se rhabiller.
Pour mettre en application les directives présidentielles, je propose d'organiser une méga soulamia (ou une orgie) avec, sur la tribune, Samir Taïeb et Abdellatif Mekki ; Houcine Abassi et Wided Bouchamaoui ; et Hafedh Caïd Essebsi et Mohsen Marzouk. Cela illustrerait véritablement la concorde nationale, de quoi faire peur aux terroristes qui iront se faire exploser ailleurs !

Ce que je considérais, ici-même, comme un non-sujet est en réalité une priorité nationale, si je me réfère au président de la République et au timing qu'il a consacré à Nidaa Tounes.
Le fond du problème au sein du parti présidentiel, depuis le départ de son fondateur au palais de Carthage, est un problème de leadership. Chacun se voit comme leader capable de diriger le parti, mais aucun n'a réussi à s'imposer.
Dans une logique purement moderne et démocratique, on passe aux urnes. Quitte à voir un incompétent élu à la tête du parti et prendre le risque que Nidaa échappe des mains de ses fondateurs. C'est en résumé la solution prônée par le camp de Mohsen Marzouk.
Dans une logique de calcul de politique politicienne, se voulant sensée, le leader doit être adoubé par consensus. On part du principe que l'on va perdre beaucoup de temps pour mettre en place les structures, établir les listes électorales, organiser les bureaux etc. C'est la solution prônée par le camp de Hafedh Caïd Essebsi.

Par son discours du dimanche 29 novembre, Béji Caïd Essebsi (qui est père de Hafedh avant d'être président de la République) a levé le petit doute qui existait et a choisi son camp.
Le président de la République se doute-t-il qu'il n'a fait que servir Mohsen Marzouk par sa prise de position ? Sait-il que l'on est au XXIème siècle, dans une IIème République et que le choix (consensuel) de tous les Tunisiens réside justement en cette démocratie, la moins mauvaise des solutions ? Sait-il qu'il est le président de tous les Tunisiens et que Nidaa et ses problèmes sont le cadet de leurs soucis ?
Le fait est là, BCE a violé son obligation de réserve, n'a pas respecté son statut de président de la République, a oublié qu'il se devait de rester au dessus de la mêlée et est descendu sur le ring. Maintenant, on sait à quoi s'en tenir, si tu n'es pas avec son fils, c'est que tu es contre lui.
Tout sera mis en œuvre pour atteindre cette fin, quitte à intimider devant chez lui le patron de la plus grande radio du pays (coupable d'indépendance éditoriale) et quitte à consacrer à ce sujet les deux-tiers d'un discours attendu, cinq jours à peine après un attentat sanglant touchant ses propres gardes. BCE ne nous a pas laissé une grande marge d'analyse pour comprendre autre chose que cela.

Quid de la nécessité de mettre en place une tradition démocratique, partout dans le pays, y compris dans son parti ? Ce n'est pas le moment, on n'a pas le temps.
Quid des véritables priorités du pays que sont la lutte contre le terrorisme, la crise économique aigüe, les tensions dans les régions, l'incompétence gouvernementale ? Elles attendront.
Quid de la mollesse de Habib Essid et de ses échecs ? Il n'a pas de remplaçant consensuel.
Aux dernières nouvelles, le chef du gouvernement ne sera pas délogé de la Kasbah et il nous jettera, la semaine prochaine ou celle d'après, de la poudre aux yeux sous forme de « haykalat el houkouma ».
Les entreprises sont en faillite, les Tunisiens réclament des augmentations, les terroristes sont à 100 mètres du ministère de l'Intérieur, mais la priorité c'est Nidaa et le camp du fils.
Il y a comme de l'anachronisme à la présidence de la République… Et il est fort à craindre que Béji Caïd Essebsi ne soit frappé par cette malédiction du palais de Carthage qui a déjà frappé Habib Bourguiba, ZineEl Abidine Ben Ali et Moncef Marzouki… Paix à l'âme de nos martyrs !


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