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Hafedh Caïd Essebsi, le président parallèle de Nidaa
Publié dans Business News le 17 - 08 - 2015

Officiellement, il est vice-président de Nidaa Tounes, un parti où il est un des principaux fondateurs. Le mot n'a cependant aucun sens, aussi bien pour les pro que les anti Nidaa, vu que Hafedh Caïd Essebsi est tout le temps critiqué, quoiqu'il fasse.

Mardi 11 août, le président turc Recep Tayyip Erdogan reçoit le vice-président du parti Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi à Ankara. La nouvelle fait rapidement le tour des réseaux sociaux et l'opposition s'interroge qui est le ministre des Affaires étrangères en Tunisie. Le secrétaire général du parti, Mohsen Marzouk, joue pour sa part dans la subtilité en éludant la question pour voir dans cette visite « la force de Nidaa Tounes ».
Un mois plus tôt, le même était reçu à Madrid par le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères espagnol et posait avec lui en photos. Des photos postées ensuite sur sa page Facebook, prenant ainsi tout le monde de court.
Aussi bien pour sa visite turque que sa visite espagnole, Hafedh Caïd Essebsi a suscité l'ire des observateurs politiques, jeunes et moins jeunes, sur les réseaux sociaux, dans les médias, dans le gouvernement et dans les partis.
Certains y voient carrément un coup dur porté à l'opposition.

A Carthage, on évite soigneusement d'évoquer le sujet. Et quand il a été interrogé, Béji Caïd Essebsi a déclaré que son fils était dans une visite familiale. Difficile de croire qu'une visite familiale puisse s'effectuer dans les chancelleries et en cravate. Et il sera encore plus difficile pour le président de la République d'opposer le même argument concernant la visite à Ankara.
Quoiqu'il dise et quoiqu'il fasse, Hafedh Caïd Essebsi a un nom lourd à porter. Il n'est pas facile de porter un pareil nom quand on veut faire de la politique dans un pays qui veut devenir réellement démocratique. Et Hafedh est exactement dans cette configuration. Depuis 2011, date du retour sur la scène de son père, Hafedh fait de la politique. Il est dans toutes les coulisses et a des oreilles partout et c'est là le premier tort que lui reprochent ses adversaires. Disons plutôt ses ennemis.
Et ces ennemis ne se trouvent pas uniquement dans l'opposition, mais également dans son propre camp. Mais aussi bien pour les premiers que pour les seconds, Hafedh Caïd Essebsi est, pour eux, le calife qui veut prendre la place du calife et lui dénient le droit de faire de la politique, comme tout citoyen qui se respecte. En dépit des critiques acerbes qu'il essuie régulièrement, l'intéressé continue comme si de rien n'était. Il poursuit son chemin, exactement comme son père en 2011. Il tire une véritable force des violences verbales qu'il reçoit régulièrement à chacun de ses mouvements.

Si la médaille du nom de Caïd Essebsi a un revers, elle a également une belle face que Hafedh n'hésite pas à exploiter. Et c'est justement ce point là qui dérange ses adversaires de l'intérieur du parti.
Officiellement, Hafedh Caïd Essebsi occupe le poste de vice-président de Nidaa Tounes. Tout comme Taïeb Baccouche et Faouzi Elloumi. Officiellement, ce trio reçoit ses « ordres » du président Mohamed Ennaceur et ont un travail bien différent, et à une échelle supérieure, que celui de Mohsen Marzouk, secrétaire général.
Sur terrain, les choses sont différentes. Il n'est un secret pour personne, et en dépit des démentis, que l'ambiance n'est pas au top au sein de Nidaa. Plusieurs camps se sont créés avant les élections et les différends se sont bien accentués après.
Les observateurs avisés ne se laissent pas méprendre et tout un chacun sait que Hafedh Caïd Essebsi a un avantage de taille sur tous les autres réunis, consistant en sa proximité avec le président. Non pas Mohamed Ennaceur, mais le vrai président Béji Caïd Essebsi. Non seulement il bénéficie de la proximité, mais il bénéficie également de sa confiance et c'est là la face de la médaille du nom de Caïd Essebsi.
Par choix ou dicté par les impératifs politiques conjoncturels, Hafedh Caïd Essebsi exploite à son actif cette option « naturelle ». Quoique veulent ses détracteurs, il est et demeure le fils de son père et sujet de sa confiance. La dernière visite à Ankara entre dans ce cadre et si l'on ignore les véritables raisons de cette visite, c'est parce qu'il s'agit d'une mission précise ordonnée par Béji Caïd Essebsi.

Cette suspicion que le « fils » a été envoyé par le « père » pour une mission parallèle a de quoi faire imposer le silence au sein de la famille de Nidaa. Peu d'ailleurs ont réagi, au sein du parti au pouvoir. En revanche, dans l'opposition, on n'hésite pas à tirer à boulets rouges contre ces pratiques qui, à les entendre, seraient contraires à la démocratie.
Pourtant, force est de reconnaitre que cela n'a rien de nouveau dans le monde politique, aussi bien en Tunisie qu'à l'étranger.
Hillary Clinton faisait bien la « diplomatie » parallèle du temps où son mari était à la Maison Blanche, tout comme Cécilia quand elle était mariée à Nicolas Sarkozy quand il était à l'Elysée.
Si les mouvements de Leïla Ben Ali étaient considérés systématiquement suspects, à cause de sa « famille nombreuse », personne n'a trouvé rien à redire quand Béatrix Marzouki agissait dans les coulisses quand son époux était à Carthage.
Les observateurs politiques le savent et cela a même fait l'objet d'un article « élogieux » sur Business News, réputé par ses positions anti-Marzouki. Il a fallu qu'il quitte le palais de Carthage pour que Moncef Marzouki lui rende un hommage (mérité) pour son « engagement » et « discrétion » appréciés par ses amis et ses collaborateurs.

La différence entre Hafedh Caïd Essebsi et les autres « épouses de » et « fils de » c'est justement dans l'engagement et la discrétion.
Contrairement aux autres, Hafedh Caïd Essebsi a des visées politiques, mais on ignore lesquelles. Il a du mal à être discret et, pire, il soigne très mal sa communication.
Qu'il soit porteur de messages présidentiels, qu'il soit dans les secrets des Dieux et agisse dans les coulisses, cela pourrait être acceptable, à condition que ça reste discret pour ses nombreux détracteurs.
Mais peut-on se permettre d'être toujours discret quand on veut faire de la politique et paraitre, comme les autres, sur le devant de la scène ?


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