Des parents d'enfants se sont réunis aujourd'hui, mercredi 9 décembre 2015, dans une école maternelle à Sfax afin de dénoncer un « lynchage médiatique » orchestré contre une école de la région ainsi que des accusations « infondées » contre une institutrice. Une pétition signée par 28 parents d'élèves sur un total de 30 attestant des « services exemplaires fournis par le cadre enseignant » et notamment par ladite institutrice. Il est à rappeler que des photos ont circulé sur les réseaux sociaux depuis hier, mettant en scène un enfant portant de nombreuses traces de coups sur le corps. Ces photos d'un petit garçon âgé de moins de trois ans ont été partagées par un média régional de la ville de Sfax suite à un appel lancé par l'un de ses parents. Ce dernier accuse l'institutrice de l'enfant, inscrit dans une école maternelle réputée de la ville, d'avoir violenté son fils et de lui avoir administré de violents coups au niveau du bassin et des fesses. L'enfant, visiblement violenté, a été consulté par un médecin légiste qui a attesté que les coups ont été administrés au moyen d'un bâton ainsi qu'un psychiatre qui a admis que son état était fragile, compte tenu du choc subi. Les deux parents de l'enfant accusent ouvertement l'école de négligence et de maltraitance et ont porté plainte contre l'institutrice, accusée de coups et blessures. S'exprimant dans les médias, la mère de l'enfant affirme qu'elle a découvert des bleus sur le corps de son enfant en le changeant le soir, de retour au domicile familial.
De son côté, l'établissement nie catégoriquement les faits. Contactée par Business News, l'institutrice soutient qu'elle n'a nullement agressé l'enfant et que ces violences auraient été subies en dehors de l'enceinte de l'école maternelle. La directrice de l'école maternelle maintient aussi que de tels abus ne peuvent avoir lieu au sein de l'établissement étant donné que le personnel engagé est de confiance et que les enfants sont très bien contrôlés vu que chacune des classes de l'école en abrite, en moyenne, une dizaine seulement. Par ailleurs, l'école a affirmé qu'elle portera plainte pour diffamation contre les parents.
Une enquête a été ouverte, à ce sujet, et le délégué régional de protection de l'enfance s'est rendu hier dans l'établissement afin d'effectuer les vérifications nécessaires. Par ailleurs, le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance a publié un communiqué aujourd'hui dans lequel il annonce la prise en charge de cette affaire en collaboration avec le délégué régional de l'enfance, et ce pour « prendre les mesures nécessaires à ce propos ».
Il est à noter, par ailleurs, que les responsables de l'école démentent l'information qui a circulé dans plusieurs médias et selon laquelle l'établissement serait dans l'illégalité. En effet, l'école maternelle dit avoir effectivement déposé une demande d'agrément afin d'obtenir son autorisation d'exercer en bonne et due forme, et ce depuis plusieurs mois. L'agrément n'a pas encore été délivré par les autorités compétentes étant donné qu'il est généralement délivré a posteriori, comme il est d'usage dans ce genre de cas. Et ce, afin que les autorités puissent effectuer les contrôles nécessaires après ouverture de l'établissement et décider, ou non, de sa légalisation. D'après les responsables de l'école, l'inspecteur en charge du dossier ne se serait déplacé, que le jour même de l'incident, et ce suite à la pression médiatique ayant entouré cette affaire. Une version confirmée par l'avocate de l'école qui a soutenu, dans une déclaration à Shems Fm, que l'école est actuellement en passe d'obtenir son autorisation officielle mais qu'il attend la visite d'un inspecteur afin que les procédures légales soient finalisées.