L'expert économique Moez Joudi a vivement critiqué Chedly Ayari, dans un post Facebook publié tard dans la soirée de mardi 5 janvier 2015, en annonçant la dégradation par l'agence de notation japonaise R&I de la notation souveraine de la Tunisie de BBB- à BB+, avec perspective négative. En effet, R&I explique sa décision par le fait que même si la Tunisie est en mesure de rétablir ses fondamentaux économiques, «cependant, sa route pour améliorer les fondamentaux économiques est de plus en plus difficile surtout que l'environnement économique international est défavorable et la situation sociale et de la sécurité est exacerbée». L'agence a aussi évoqué que les fonds du gouvernement et la liquidité en devises du pays restent limités. Elle explique qu'elle sera attentive à la capacité de gestion de la politique du gouvernement, notamment en ce qui concerne les mesures déployées pour la sécurité et les réformes économiques structurelles.
Moez Joudi estime que M. Ayari est en train de mentir au peuple tunisien : «Le très "valeureux" gouverneur de la BCT au lieu d'être transparent et d'annoncer cette mauvaise nouvelle, il continue à tromper les médias et le peuple en se "vantant" des réserves en devises de 127 jours tout en oubliant de mentionner que ces réserves sont alimentées en bonne partie par des crédits extérieurs contractés avec des taux d'intérêts conséquents et en oubliant aussi de rappeler que le dinar tunisien s'est beaucoup déprécié ces dernières années et que si on revient à des cours de référence, le niveau des réserves en devises serait bien en deçà!». Il a indiqué que le mandat de Chedly Ayari à la tête de la BCT a été prolongé, en rappelant que ce dernier était ministre depuis 1969 « au temps où Charles de Gaules était encore au pouvoir en France ». Enfonçant le clou, M. Joudi a souligné que le gouverneur de la BCT a admis que «l'argent sale qui est rentré par milliards dans les caisses de certaines associations douteuses, a échappé au contrôle et au filtre de la BCT!».
On rappelle que Chedly Ayari est intervenu mardi, 5 janvier, devant la commission des finances, de la planification et du développement relevant de l'assemblée des représentants du peuple (ARP), pour défendre trois projets d'emprunt où il a appelé «à mettre fin à la diabolisation des emprunts extérieurs».