Sarra Rejeb, PDG de Tunisair était l'invitée de Boubaker Ben Akeicha sur les ondes de Mosaïque FM ce mercredi 22 juin 2016. Durant son passage radio, elle s'est exprimée sur la décision du ministre de Transport, Anis Ghedira, d'ouvrir une enquête sur la direction générale de Tunisair ainsi que sur la réalité des dépenses engagées lors du vol inaugural Tunis-Montréal. Sarra Rejeb s'est exprimée sur les soupçons de fuite de documents administratifs secrets pointant du doigt des recrutements népotiques au sein de Tunisair et qui justifierait son limogeage. A ce sujet elle a indiqué ne pas avoir connaissance de l'ouverture officielle d'une enquête à son encontre et a ajouté : « Cela fait exactement 1 ans 2 mois et 17 jours que je suis en fonction à Tunisair et j'ai été recrutée sur concours. Les PDG de Tunisair qui m'ont précédé n'ont jamais dépassé la moyenne de 1an de fonction. Dès que le plan de redressement de l'entreprise est mis en place pour son exécution, il y a décision de changer le PDG ; le fait d'avoir dépassé la moyenne justifie peut être cette campagne lancée à mon encontre… ». Ajoutant « je n'ai aucunement l'ambition de nommer mes proches au sein de Tunisair, ce feuilleton n'a que trop duré peut être même que les rumeurs iront jusqu'à dire que je tente de recruter mon fils au sein de l'entreprise… ».
Sarra Rejeb a déclaré que le limogeage successif des PDG à la tête de Tunisair est nocif pour la santé financière de l'entreprise qui est composée de 8 sociétés et qui emploie 8500 salariés.
A la question de l'animateur sur l'existence d'un éventuel conflit personnel entre le ministre du Transport et elle-même qui justifierait son limogeage, elle rétorque « Anis Ghedira est mon supérieur hiérarchique, je le respecte et je n'ai aucun conflit avec lui juste des divergences d'opinions. Cependant, les gens profitent de cette nébuleuse pour créer des clivages».
La PDG a également ajouté que depuis sa nomination, une seule enquête a été initiée au sein de l'entreprise et c'est celle concernant le vol inaugural Tunis-Montréal du 18 juin 2016. Elle a expliqué que le lendemain de son retour de Montréal, le 20 juin 2016 à 8h, des inspecteurs mandatés par le ministre du Transport l'ont accueillie au siège de l'entreprise pour enquêter sur la fuite des documents en question ajoutant par la même : « J'allais moi-même ouvrir une enquête sur ce sujet ».
Sur les dépenses engendrées par le vol inaugural Tunis-Montréal le 16 juin dernier, Sarra Rejeb a indiqué que le montant des frais engagés pour le vol inaugural est de 126.000 dinars en extra, frais relatifs aux invités conviés au vol, les billets d'avion et frais d'hôtel ; à ne pas confondre avec le coût global du vol englobant les frais de kérosène et qui s'élève quant à lui à 400.000 dinars. Sur la conférence de presse organisée à l'aéroport Trudeau de Montréal, la PDG a indiqué qu'elle a entièrement été prise en charge par les autorités canadiennes, cocktails dinatoires compris. La PDG a insisté sur la portée positive de cette conférence qui a permis de mettre en relief le haut degré de confiance dont peut se prévaloir la Tunisie à l'étranger.
Elle a ajouté que la concrétisation de ce vol a nécessité un travail de longue haleine d'une année durant laquelle des audits, des inspections et des autorisations ont été requises et réalisées. Le vol Tunis-Montréal va ainsi permettre à l'entreprise tunisienne de concurrencer Air France et la compagnie marocaine RAM qui détenaient jusqu'ici 95% du marché.
Sarra Rejeb a mentionné l'existence d'une somme de 25 millions de dinars bloquée en Libye et que Tunisair devra récupérer très prochainement. Enfin, le PDG a annoncé l'ouverture d'une ligne directe vers Moscou le 25 juin 2016.