La Chambre nationale des femmes chefs d'entreprises (CNFCE) a célébré, lors d'une cérémonie tenue mercredi 21 septembre 2016 à l'hôtel Concorde aux Berges du Lac (Tunis), la clôture du 1er cycle de formation de l'Académie des femmes chefs d'entreprises et la remise des diplômes aux participantes, en présence du ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, Néziha Labidi, le membre du bureau exécutif de l'UTICA, Khalil Ghariani, de la chef du projet de l'Organisation internationale du travail (OIT), Badra Alawa, de la présidente de la chambre, Raoudha Ben Saber, de la vice-présidente de la CNFCE, Leila Ben Khiria et de la coordinatrice du projet auprès de l'OIT, Nawel Belhaj Tounsi. Il s'agit d'un projet élaboré en partenariat avec l'OIT, qui s'est engagée à soutenir la CNFCE dans le développement et le lancement d'une Académie des femmes chefs d'entreprises, et financé par le ministère des Affaires étrangères finlandais. Son objectif est de former les promotrices de projets à faire face à toutes les éventualités dans un environnement économique de plus en plu difficile, et qui considèrent que leurs degrés de compétences ainsi que leurs capacités d'actualiser en permanence leurs expertises techniques et managériales, constituent des jalons de différenciation et des atouts de taille. La CNFCE vise particulièrement à faciliter l'acquisition de nouvelles connaissances théoriques, l'échange d'expériences et de best practices, le renforcement des capacités des femmes chefs d'entreprises, la fidélisation des adhérentes et le développement d'une force de propositions pour contribuer aux réflexions nationales en matière de développement de l'entrepreneuriat féminin.
Ainsi, l'Académie des femmes chefs d'entreprises se veut un espace d'apprentissage mutuel et d'échange d'expériences. Elle est un espace de compréhension et de maitrise des enjeux économiques et de réflexion stratégique et opérationnelle contribuant au développement d'une force de propositions pour l'amélioration de l'environnement des affaires pour les femmes en Tunisie. Elle représente une opportunité de réseautage entre les femmes chefs d'entreprises.
C'est donc avec le partenariat technique avec l'OIT que la CNFCE a lancé son académie, à travers des conférences et des formations attractives et ciblées, touchant des thèmes d'actualité et de grande utilité pour les femmes chefs d'entreprises dans la conjoncture économique actuelle. Ceci se matérialiserait par l'organisation périodique et planifiée de tables rondes et d'ateliers de formation dans un domaine de compétence particulier, offrant un choix de pistes d'apprentissage individualisé parmi une grande variété d'options thématiques touchant au quotidien de l'entrepreneuriat féminin en Tunisie. Ceci s'inscrit aussi dans un processus d'engagement de la CNFCE à faire contribuer les femmes cheffes d'entreprises dans la réflexion nationale pour l'amélioration du monde des affaires pour les femmes. Les cursus de formation seront assurés principalement par une expertise nationale indépendante alors que la diversité des approches scientifiques et méthodologiques sera fortement encouragée. Les participations à ces cursus de formation seront couronnées par des certificats de participation.
Notons que l'OIT a conduit une évaluation nationale du développement de l'entrepreneuriat féminin en Tunisie et ce, en partenariat avec la CNFCE. Les conclusions de cette évaluation ont démontré que les femmes entrepreneures, bien que bénéficiant d'une égalité garantie par la loi d'accès au marché du travail et aux services d'accompagnement à la création d'entreprises et à la propriété, font face au quotidien à plusieurs difficultés liées particulièrement à l'accès au financement (amorçage, extension, crédits de gestion), à l'accès aux marchés et d'intégration des chaînes de valeur liées notamment au manque de débouchés et parfois à la concurrence déloyale, à l'accès aux services administratifs liées au nombre important des démarches administratives (parfois compliquées et contraignantes ainsi que leurs coûts), à des lacunes considérables en culture entrepreneuriale et en compétences de gestion et des pressions sociales, liées à la perception du rôle joué par les femmes dans la société. Les recommandations finales de cette évaluation, affinées et retenues suite à un processus participatif, ont focalisées sur les propositions stratégiques et opérationnelles en faveur d'un environnement d'affaires propice à une meilleure contribution des femmes à la création d'emploi, à la productivité et au développement économique local, régional et national. Ainsi, en se référant à ces résultats, l'OIT s'est engagée à soutenir la CNFCE dans le développement et le lancement d'une Académie des femmes cheffes d'entreprises.