Le ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, Abid Briki, est intervenu sur les ondes de Shems Fm ce mardi 18 octobre 2016 pour revenir sur la polémique qui enfle autour de la Loi de finances 2017 et pour justifier les politiques prônées par l'Etat. Abid Briki a d'abord estimé qu'il était incohérent de traiter les dossiers relatifs à la corruption en même temps que la Loi de finances 2017. Il a également affirmé qu'il était en possession de dossiers traitant de corruption dans de nombreux domaines et il a appelé les citoyens détenant des preuves de corruption à les lui faire parvenir. A ce sujet, le ministre a rappelé aux citoyens qu'une loi protégeant les dénonciateurs des délits de corruption existe et que ceux-ci sont donc protégés de tout acte de vengeance.
Le ministre de la Fonction publique a également tenu à rectifier les rumeurs relatives à la Loi de finances 2017. A ce sujet, il a indiqué que « les 18 % d'impôt sur les produits culturels, l'augmentation du prix des denrées de base, l'augmentation du montant de la vignette sont fausses. Il n'y aura pas d'augmentation du montant des impôts dans ces secteurs ».
A la question du journaliste: « Imposer les citoyens est-ce la seule solution pour renflouer les caisses de l'Etat et affronter la crise ? », le ministre a répondu « Je confirme qu'il faut se sacrifier et que la Tunisie nécessite clairement un plan de sauvetage. La Tunisie est en train d'hypothéquer son futur. L'Etat est confronté à deux solutions : la première est l'endettement par un emprunt extérieur, la seconde est de demander au peuple de lui prêter de l'argent. Et bien l'Etat a opté pour la seconde option ».
Revenant sur la résolution des crises de Petrofac et de la STIP, Abid Briki a déclaré : « S'il fallait pactiser avec le diable nous l'aurions fait ». Il a ajouté que depuis sa prise de fonction, le gouvernement d'union nationale n'a cessé de s'atteler à trouver des solutions avec la centrale syndicale, comme pour les deux dossiers brûlants et épineux précités. Sur le climat social du pays, le ministre a affirmé que le gouvernement fait tout son possible pour consolider la paix.
Parlant de la lettre envoyée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, au secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi, Abid Briki a déclaré « Cette lettre est le signe que le dialogue est toujours ouvert ».
A propos de la fonction publique, Abid Briki a affirmé qu'il y avait de nombreuses urgences. Selon lui, la lenteur du travail des fonctionnaires induit des actes de corruption, il a ajouté que pour réformer l'administration tunisienne, il fallait qu'un observatoire ou qu'un comité de suivi et de surveillance soit mis en place. Sur le travail du samedi imposé à certains services de l'Etat, il a affirmé que « La Tunisie est devenue une ville fantôme les samedis. Ce n'est pas normal que ni La Poste, ni Tunisie Telecom, ni la STEG, ni la SONEDE, ni la Recette des Finances, ni les municipalités ne travaillent ce jour !». K.H