Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Sami Tahri, est intervenu ce jeudi 13 octobre 2016 sur les ondes de Shems FM pour s'exprimer sur l'élaboration de la Loi de finances 2017, la polémique du projet de report de l'augmentation de la masse salariale ainsi que sur les déclarations de Yassine Brahim. A propos du report de l'augmentation de la masse salariale que voudrait imposer le gouvernement, Sami Tahri a déclaré : « Je ne vois pas pourquoi on reporterait cette augmentation. La paix sociale faisait partie des priorités de l'accord de Carthage et maintenant on voudrait geler cette augmentation et déstabiliser la paix ». Il a ajouté que le gouvernement dispose d'une multitude d'autres solutions mais qu'il s'est obligé, lui-même, à geler l'augmentation des salaires dans la fonction publique à l'égard du FMI. A ce sujet il a indiqué « Je vous assure que le FMI n'a jamais demandé à la Tunisie le gel des salaires dans la fonction publique, c'est le gouvernement qui s'est astreint à le faire ! C'est lui-même qui a fait cette promesse !».
Revenant sur la Loi de finances 2017, le secrétaire général adjoint de l'UGTT a déclaré que son élaboration a été faite « dans des chambres obscures sans aucune consultation des parties prenantes à l'accord de Carthage exactement comme sous Ben Ali ». Il a ajouté que cette loi a été bâtie sur des suppositions, qu'elle comporte trop de lacunes et qu'au final le gouvernement d'union nationale est en train de « lancer des paris en jouant avec la paix sociale ».
Il a ainsi déclaré : « Sous le gouvernement de Mehdi Jomâa, on nous avait indiqué que les salaires ne seraient pas versés durant 4 mois, sous le premier gouvernement de Habib Essid on a réitéré la menace. L'alarmisme des gouvernements est donc une habitude. Ceux qui nous parlent d'un scénario tunisien à la grecque sont eux aussi dans l'alarmisme ».
Evoquant le discours de Habib Essid à l'ARP le 30 juillet 2016 où celui-ci avait déclaré que pour l'année 2017 la Tunisie n'aurait pas de grandes craintes à avoir, Sami Tahri a déclaré « Nous demandons à Habib Essid de nous rendre des comptes vu la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui ».
Sur la guerre contre la corruption qu'a lancé le chef du gouvernement, Youssef Chahed, Sami Tahri a estimé que cette guerre est fictive en disant : « Où en est-on ? Pourquoi ne pas tenter de renflouer les caisses de l'Etat par le recouvrement de l'argent issu de la fraude fiscale et des sommes détenues à l'extérieur de l'Etat ? Non, au lieu de cela, le gouvernement cherche la facilité en allant piocher dans la poche du salarié ! »
Enfin, Sami Tahri s'est attaqué à Yassine Brahim et à son dernier statut Facebook dans lequel il affirme que tous lesgouvernements postrévolutionnaires ont cédé aux requêtes de l'UGTT en déclarant« Les idéaux économiques teintés de libéralisme forcené et sauvage de Yassine Brahim n'ont mené à aucune réalisation concrète favorable au pays, ni sous le gouvernement de Mohamed Ghannouchi ni dans celui de Habib Essid» ajoutant que ces visions politiques ne sont pas tournées vers la Tunisie.