Quatre nouveaux mandats de dépôt ont été émis hier mercredi 2 novembre par un juge d'instruction du Tribunal militaire à l'encontre de Mohamed Naïm Haj Mansour, directeur du journal Athawra News, apprend Business News de source judiciaire. Les cinq mandats de dépôt émis jusque là sont tous liés à des articles publiés dans son hebdomadaire ou/et sur le site du journal. Le premier d'entre eux a été émis le 3 octobre 2016. Depuis, il croupit en prison, attendant d'être interrogé par le juge. Pour les quatre nouveaux mandats, ils viennent suite à la publication de communiqués d'une association dénommée « Nour » qui s'est élevée contre la présence de mosquées dans les casernes, appelant à la nécessité de garder les casernes neutres de tout type d'influence. Il est également question de publication de communiqués liés à des appels d'offres relatifs à l'importation d'armes de Turquie et d'acquisition de différents équipements et munitions.
Jusque là, les dirigeants de l'association en question n'ont pas été inquiétés et seul Mohamed Naïm Haj Mansour est inquiété pour la publication de leurs communiqués. D'après son comité de défense, dans une déclaration à Business News, le directeur d'Athawra News n'aurait même pas été entendu par le juge d'instruction. Une demande de libération provisoire a été déposée devant la chambre des mises en accusation près de la Cour d'appel de Tunis (civile), mais celle-ci a été refusée en date du mercredi 2 novembre.
Le comité de défense crie haut et fort qu'il s'agit là d'une affaire purement politique et qu'il est nécessaire de traduire leur client devant une juridiction civile et non militaire et uniquement sur les bases du décret-loi 115 relatif à la presse. Tout ce que l'on reproche à Naïm Haj Mansour, jusque là, est lié à des publications journalistiques et non à des affaires qui justifient des peines d'emprisonnement. Plusieurs personnes (dont des magistrats) accusent cependant le directeur du journal de racket, tentatives de racket et d'intimidation, mais aucun mandat de dépôt n'a été émis concernant ces affaires. Quant à la corporation, aussi bien du côté du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) que de la Fédération des directeurs de journaux (FTDJ), on rappelle que l'intéressé n'a rien à voir avec la profession et que ses agissements et ses articles journalistiques salissent tout le corps. Avant son arrestation, Naïm Haj Mansour a publié des dizaines d'articles journalistiques pour accuser, dénigrer et injurier l'écrasante majorité des dirigeants du SNJT et de la FTDJ, ainsi que le président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption Chawki Tabib.