L'ancien ministre français de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron était l'invité de la matinale de Wassim Ben Larbi sur Express FM ce lundi 7 novembre 2016 pour donner des éclaircissements sur son parti Mouvement en Marche et pour donner les raisons de sa visite en Tunisie. Le responsable politique a, de prime abord, déclaré : « Je suis ravi d'être ici dans ce beau pays, c'est une rencontre formidable. C'est mon premier déplacement en dehors de l'Union Européenne en tant que responsable politique».
Concernant le mouvement qu'il a créé, Emmanuel Macron a précisé : « Ce mouvement a été créé en avril dernier dans le but de recomposer la politique française, aujourd'hui le grand défi c'est de savoir comment réformer l'économie française dans le cadre des fluctuations économiques et environnementales incessantes, aussi comment tenir une nation avec sa grande diversité en période de crispation sécuritaire. La manière de résister aux faits religieux est aussi un point important ». Il a ajouté que son parti avait rassemblé pas moins de 92 mille adhérents signifiant par la même que son mouvement comptait plus de personnes que le parti socialiste. A propos de la réconciliation nationale à la tunisienne, Emmanuel Macron a déclaré : « Je suis impressionné par la manière inouïe dont la société civile et politique a été redressée. J'ajouterai que c'est cela qui forge une nation ».
A la question de Wassim Ben Larbi : « En France, nous voyons bien qu'il y a un rejet des femmes et hommes politiques conventionnels, pensez-vous qu'il en va de même en Tunisie ? ». Le responsable a répondu qu'il fallait être vigilant par rapport à ce rejet car ce sont les démagogues qui en tirent le plus profit. Il a ajouté qu'il y avait une réelle fatigue démocratique globale, et que pour la contrer il fallait une renaissance en faisant émerger de nouveaux talents politiques. L'ex ministre a également indiqué qu'hier, dimanche 6 novembre 2016, il avait rencontré des parlementaires et ministres tunisiens et qu'il serait « formidable qu'en Tunisie, une sœur tunisienne du Mouvement en Marche voit le jour…»
Sur le sujet de la révolution numérique, l'ancien ministre des Technologies de la communication et de l'Economie numérique, Noômane Fehri, a interagit avec le responsable français en indiquant qu'il appelait ses amis français et tunisiens à voter pour le parti d'Emmanuel Macron. Ce dernier a, par ailleurs, ajouté que la révolution numérique n'est pas seulement technologique mais aussi politique, sociale et imaginaire. Il a précisé que cette révolution est imaginaire et que l'épopée de Daech le prouve.
Ajoutant que les Tunisiens résidents en Tunisie ne sont pas séparés de la France, Emmanuel Macron a précisé les raisons de sa venue en Tunisie. Sur les défis du terrorisme, le responsable a indiqué que Tunisie et France mènent le même combat, s'exprimant sur le sujet il a déclaré : « Je suis venu comprendre et saluer la Tunisie pour le combat qu'elle a mené pour elle-même et elle seule. Je tiens également à saluer la place prépondérante accordée à la Femme, ceci est un exemple pour la France, un défi intelligent et porteur démocratiquement ». Il a ajouté « Il faut venir en Tunisie ».
Sur la conférence sur l'investissement, il a indiqué qu'il ne sera pas présent car ce serait « un facteur de désordre ». Cependant, s'il était président de la République, il ferait venir de grands industriels pour fertiliser la transition démocratique et il ferait un effort sur la dette que doit la Tunisie à la France, d'après ses dires.