A six jours du démarrage de la conférence internationale de l'investissement Tunisia 2020, les accréditations des médias ne sont toujours pas prêtes. La raison ? Une désorganisation et une méconnaissance totales du paysage médiatique tunisien et de la logistique mise en place pour l'événement. Le comité chargé de cette organisation est Arjil, un consortium retenu après une grosse polémique, à l'époque de Yassine Brahim. Pour la couverture médiatique, le comité a mis en place un site internet et une rubrique spéciale dédiée aux accréditations. Il s'avère cependant que la salle de presse dédiée, sur les lieux de l'événement, a une capacité réduite : moins de cent personnes. Or le nombre des accréditations, déjà accordées, et celles accompagnant les délégations officielles dépasse de loin cette capacité. Rien que du côté des Français, on s'attend à la présence de plus de 120 journalistes et cameramen.
Pour résoudre le problème, Arjil a décidé de limiter les accréditations des médias tunisiens en excluant, tout bonnement, les journaux électroniques ! Quant aux journalistes qui se sont déjà inscrits, ils devront présenter un ordre de mission de leur direction pour avoir droit au sésame. Il a fallu que la présidence du gouvernement et la présidence de la République crient au scandale et opposent un niet catégorique. Après convocation des représentants syndicaux (FTDJ et SNJT), on a fini par accorder deux places pour chaque quotidien imprimé et une seule place pour chaque journal électronique reconnu par la Fédération et le Syndicat. Les radios ont eu droit à trois places alors que cinq chaînes de télévision seulement (sur une bonne douzaine) ont eu un droit d'accès. Trop peu, mais on n'y peut rien, dit-on, la faute à la capacité de ladite salle de presse. Or, comme chacun sait, il ne saurait y avoir de succès d'un événement s'il n'est pas bien couvert médiatiquement. Et ceci est valable aussi bien pour les radios et les journaux dont l'audience est essentiellement locale que les télés et les journaux électroniques dont l'audience est internationale. Pour les journaux, les contenus sont non seulement consultés à l'international mais ils demeurent dans les archives, répertoriés par les moteurs de recherche, ad vitam eternam, tout comme les streaming des radios. Et c'est ce contenu qui sera consulté, demain, par les éventuels investisseurs.
Trouver une salle de presse digne de l'événement dans les plus brefs délais devient, pour les organisateurs, une urgence absolue d'autant plus que les médias ne vont pas avoir droit d'accès à la plénière. Tout le travail médiatique de couverture sera donc fait depuis la salle de presse et les couloirs, d'où l'impératif de résoudre le problème au plus vite. Autrement, l'éventuel succès de la conférence risque de ne pas trouver le relais médiatique adéquat ou, pire, de générer une image déformée à cause de la désorganisation des organisateurs payés à coups de millions d'euros.