Le président du parti Al Irada, Moncef Marzouki a refusé de présenter des excuses au peuple tunisien suite aux insultes lancées sur Al Jazeera, et en a exigé en retour. C'est lors d'une interview accordée ce soir du vendredi 24 février 2017, à l'émission ParisTunis, diffusée conjointement par Al Wataniya 1 et France 24, que l'ancien président de la République est revenu sur certaines questions faisant l'actualité.
M. Marzouki s'est mis dans tous ses états lorsque la journaliste d'AL Wataniya 1, Faten Oueslati, lui a demandé s'il pense présenter des excuses, d'autant plus, que certaines personnes sont allées jusqu'à demander la déchéance de sa nationalité tunisienne. « C'est une campagne médiatique orchestrée que je subis depuis des années […] La salle des opérations, composée d'hommes d'affaires et de politiciens corrompus, a lancé le mot d'ordre pour une campagne de dénigrement à mon encontre. Et certains journalistes sont là pour exécuter ! », lance – t- il. Et d'ajouter qu'il n'a pu s'exprimer librement qu'à travers de « grandes chaînes internationales, comme CNN ou Al Jazeera », soulignant qu'il a toujours été persécuté par les médias locaux qui lui ont toujours cherché la petite bête, dans la seule optique de ternir son image. « Heureusement, le peuple de Facebook n'est pas dupe, et n'a pas gobé leurs mensonges ».
Interrogé à propos de sa rencontre avec le président soudanais, Omar El Béchir, dictateur notoire, M. Marzouki a affirmé qu'il l'a rencontré afin de le pousser à instaurer un dialogue national à l'instar de ce qui s'est passé en Tunisie, ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix. «Et puis je suis intervenu, en tant que militant des droits de l'Homme, en faveur des prisonniers au Soudan. En fait, je me suis rappelé de l'intervention de Mandela en ma faveur, alors que j'étais moi-même prisonnier sous le régime de Ben Ali ».
Mais faut-il rappeler que Moncef Marzouki et son parti CPR à l'époque, n'ont jamais adhéré au dialogue national, et ont même été les seuls à refuser la signature de la feuille de route ayant sanctionné ledit dialogue, qui a conduit à l'avènement d'un gouvernement de technocrates.
Pis encore, Mounir Charfi avait publié depuis le 14 février 2017, un statut dans lequel il affirme que Marzouki a été emprisonné suite à une déclaration faite à un journal espagnol et qu'il a lui-même parlé avec Abdallah Kallel et Iyadh Ouderni pour qu'il soit libéré. Nelson Mandela ne se serait donc pas déplacé en Tunisie pour demander à Ben Ali de gracier Marzouki, comme l'affirme ce dernier.
Après s'être attaqué aux journalistes et aux médias, Moncef Marzouki a tiré à boulets rouges sur le président de la République, Béji Caïd Essebsi, affirmant qu'il n'a tenu aucunes de ses promesses électorales : « Je lui ai accordé un délai d'un an, mais cet homme n'a rien fait : le taux de croissance s'approche de zéro, le problème du chômage n'a pas été résolu… », nota-t-il.
Au final, il a considéré que « les gens ne supporteront plus la situation actuelle, ni les mensonges des charlatans. Nous les avons laissé gouverner, mais ils vont partir aux élections de 2019. Et si ce n'est pas le cas, c'est que la démocratie est menacée et qu'une nouvelle dictature s'installe ».