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Success Story Wafa Makhlouf : Pour réussir, il faut faire des concessions et toujours avancer !
Publié dans Business News le 05 - 03 - 2017

Cheffe d'entreprise, présidente du CJD Tunisie, première tunisienne à la tête du CJD international, elle fait partie des 12 fondateurs de Nidaa Tounes, élue députée à l'issue des élections législatives de 2014, elle fait son entrée en 2016 dans la liste des 121 Young Global Leaders… Tel est le parcours brillant de Wafa Makhlaouf. Débordante d'énergie, la jeune femme nous a reçus samedi 4 mars, pour un entretien au cours duquel elle a fait le point sur sa carrière.

Ses débuts
C'est une petite fille qui a démarré ses études dans une école à Monastir. Elle y passe son enfance jusqu'au Bac. Wafa Makhlouf se qualifie comme étant une jeune fille dynamique qui était toujours la personne qui parlait au nom de la classe, un leader en herbe. A l'obtention de son Bac, elle voulait faire pharmacie. Son score ne le lui permettant pas, elle décide de quitter Monastir et s'inscrit à l'ISG (Institut Supérieur de Gestion) de Tunis.
Wafa nous confie qu'elle a eu un parcours universitaire assez particulier, parce qu'elle a obtenu sa maîtrise en 8 ans. « C'est comme si j'avais fait médecine ! Je n'ai pas de honte à le dire. J'étais étudiante et je venais d'avoir mon premier enfant. Ce n'était pas facile, mais c'était mon choix».
La jeune femme ne se décourage pas, elle rejoint le Campus pour avoir plus de flexibilité et obtient au final sa maîtrise en finances en 2001. C'est alors qu'elle essaye de travailler avec son père dans l'entreprise familiale de collecte de déchets à Monastir. Elle décide en 2002 de créer sa propre entreprise à Tunis dans le même domaine d'activité.

Cheffe d'entreprise
Wafa Makhlouf lance PROCLEAN, après avoir obtenu un crédit de la BTS. Elle décroche un petit marché de balayage des rues et maintenance des espaces verts à Hammam Chatt en 2003. « Comme tout nouveau chef d'entreprise qui démarre, je me suis investie à fond avec l'unique client que j'avais, en oubliant de diversifier un peu ou de trouver d'autres clients ». Son principal client étant l'Etat, elle se confronte aux méandres de l'administration publique, un frein selon elle au développement de la boîte, puisque le chef d'entreprise se trouve acculé à gérer le quotidien sans pouvoir se développer.
« Un jour, je ne pensais pas que ça allait m'arriver, on me résilie le contrat avant terme. C'était un contrat de 5 ans et à la 3ème année on me dit on ne continue plus ». En 2005 donc, Wafa Makhlouf se retrouve au chômage, avec en charge 10 familles qui travaillaient avec elle, des charges et un crédit BTS à payer.
Elle ne baisse pas les bras pour autant et elle décide de se convertir dans la collecte des bouteilles en plastique et c'est comme cela que l'entreprise a pu continuer à exister. Avec l'appui du gouvernorat de Ben Arous, elle décroche un contrat avec l'Agence de protection et d'aménagement du littoral : son domaine d'activité se focalise sur le nettoyage des plages. Une expérience enrichissante qui a constitué un challenge pour la jeune entrepreneure. « J'ai investi, j'ai acheté des machines de criblage mécanique des plages. Je me suis retrouvée, d'un petit marché dans la collecte manuelle à celui mécanique, qui m'a ouvert la porte aux appels d'offres. La première année n'a pas été facile, mais je me suis dit il faut viser le long terme. Au final, j'ai décroché ma place dans ce marché annuel ! »
C'est en février 2011 que l'entreprise décolle. Elle a eu son premier marché-appel d'offres avec un budget alloué de 700 mille dinars. La jeune femme nous explique que c'est le gap entre 2003 et 2011, en termes de chiffre d'affaires et terme de nombre d'employés (de 10 au début à plus de 100).

Aujourd'hui l'entreprise est en veilleuse, puisque Wafa Makhlouf a été élue comme députée à l'Assemblée des représentants du peuple. Elle n'a plus le droit de participer aux appels d'offres publics et que son seul client est l'Etat. Pour elle, le plus important maintenant est de se concentrer sur sa mission d'élue : « J'ai la fibre entrepreneuriale, à la fin de mon mandat j'aurais des idées et relancer mon entreprises».

Outre la détermination et l'appui de la famille, Wafa Makhlouf explique que la clé de la réussite réside aussi dans l'implication dans la société civile. Son message aux jeunes entrepreneurs : « S'impliquer dans la vie associative est aussi un investissement. C'est très important pour avoir son réseau et trouver de nouvelles opportunités ».

Engagement associatif
Parallèlement à son travail au sein de son entreprise, Wafa Makhlouf rejoint en 2003 la Jeune chambre économique de Hammam Chatt, un moyen d'exister et de se faire connaitre dans sa localité. Elle participe à plusieurs actions qui lui ont permis une nouvelle proximité avec les gens.

En 2005, elle intègre le CJD Tunisie. « Le fait d'avoir rejoint ce réseau m'a aidé à sortir de l'isolement que je sentais au sein de l'entreprise. Je participais aux formations qui ont contribué à améliorer mon approche. C'est très important pour un chef d'entreprise, cela m'a permis d'avancer et de ne pas baisser les bras ».

De 2005 à 2011, elle a été membre exécutif du CJD en tant que trésorière et c'est là qu'elle décide de se présenter à la tête du CJD. Elle est élue pour un mandat de deux ans.
De cette expérience, elle retient le bouillonnement post-révolution : «Le volet économique étant étroitement lié à la politique, nous avons organisé les rounds politiques. On invitait des leaders pour parler de leurs programmes économiques. C'est comme cela que mon intérêt pour la politique a été attisé ».

Fin 2013, elle est élue présidente du CJD international pour le mandat 2014-2016, poste qu'elle quitte après avoir été élue députée de Nidaa Tounes pour la circonscription de Ben Arous. Wafa Makhlouf nous révèle qu'elle se préparait à cette nomination et qu'elle a mené une campagne de lobbying pour la Tunisie et c'est là que les réseaux ont commencé à s'intéresser au pays et à l'étape historique qu'il traverse. « Quand j'ai présenté ma candidature, c'est cette mouvance, cette sympathie qui a fait que je sois élue. C'était une expérience magnifique de représenter le drapeau tunisien ! ».

Faire de la politique pour changer les choses
En 2012, préoccupée par la situation dans le pays et par le boum des partis, Wafa Makhlouf décide d'être plus active dans la vie politique : « Avec une vingtaine de jeunes, j'ai eu la chance de rencontrer Béji Caïd Essebsi dans le cadre de ses concertations. En sortant, il me retient et il me dit j'aimerais vous revoir. Et c'est là que mon histoire avec Nidaa Tounes a commencé ».
Elle fait partie des fondateurs de Nidaa en juin 2012 avec deux autres femmes qui sont Selma Elloumi et Sameh Dammak : « C'est une fierté parce que, bon gré mal gré, Nidaa a été le parti qui a créé l'équilibre à un moment clé de notre histoire ».

La jeune femme s'exprime avec beaucoup d'émotion sur la campagne électorale de 2014 : « Il n'y a pas plus stimulant que d'être dans le cœur de l'action, d'aller à la rencontre des Tunisiens dans les gouvernorats, dans les villes et dans le quartiers. Une expérience qu'il faut vivre au moins une fois dans sa vie ».

Elle qualifie également son expérience au sein de l'Assemblée comme étant très enrichissante : Les débats, les projets de loi, les plénières, les difficultés rencontrées sont tout autant de moments forts que Wafa Makhlouf vit à fond.

A propos de Nidaa Tounes, la députée fait un diagnostic lucide. Si le parti passe par une crise, c'est tout à fait normal, selon elle. « Ce n'est la faute à personne, c'est la nôtre. Nous n'avons pas préparé le départ de Béji Caïd Essebsi qui fédérait toutes les forces dans le parti. En tant que dirigeants, je parle des 12 fondateurs, nous n'avions pas pensé à l'après. Aujourd'hui, la seule solution pour sortir de la crise c'est un congrès électif et rien d'autre ! Jusque-là, et jusqu'à ce qu'il y ait une date, je ne me concentre que sur ma mission de députée ».

L'importance du soutien de la famille
Dans tout cela, Wafa n'oublie pas sa famille et surtout ses enfants et sa mère : « Je pense que mes deux garçons ont beaucoup souffert de mon absence. Cela a été très difficile. Mon fils a dû partir chez mes parents à Monastir pour passer son Bac. Je ne remercierais jamais assez ma mère pour ce qu'elle a fait pour moi et mes enfants, pour son soutien sans faille. Elle m'encourageait dans mon action politique et aidait du mieux qu'elle pouvait. C'est une femme exceptionnelle. Il y a des concessions à faire, il y a des choses que je paye pour réussir, mais ce n'est pas évident si on n'a pas l'appui de la famille ».
« Aujourd'hui, mes enfants sont fiers de tout ce que j'ai accompli, ils s'intéressent à ce que je fais. Bien évidemment, ils sont partagés entre mon absence et ce sentiment de fierté. Ils me disent qu'ils comprennent l'intérêt de ce que je fais ».


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