Après la signature hier d'un prêt syndiqué d'une valeur de 111MD, en faveur d'Enda Tamweel, résultat d'un montage financier organisé par 13 banques de la place tunisienne, le président de la banque chef de file, Ahmed El Karm, a expliqué ce mercredi 15 mars 2017, dans la matinale d'Express FM présentée par Wassim Bel Arbi, que cette opération revêt plusieurs significations. Il a ajouté que ce crédit a été octroyé assez rapidement (3mois) et sans garantie (le bilan d'ENDA est une garantie en soit). « Nous parlons ici d'un crédit sur 5 ans décaissable à partir de 2017. Un crédit qui permettra à ENDA Tamweel de financer les jeunes entrepreneurs. Ce prêt est également une preuve que les banques peuvent collaborer et ce type d'opération ne fait que rapprocher les cadres et gestionnaires des banques ».
En tant que président de l'APTBEF (Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers), Ahmed El Karm est intervenu également pour donner sa vision du Fonds de garantie et des dépôts, instrument de sécurisation des déposants créé récemment par décret du ministère des Finances : « nous sommes pour toute mesure de nature à mieux protéger les déposants, nous avons néanmoins été surpris par le dernier décret qui est paru dans le JORT sans que nous en soyons avisés. De plus, la contribution des banques à ce Fonds, fixé par le ministère des Finances, à 0,3% du montant total des dépôts, va constituer pour les banques une charge trop lourde (185MD par an et 1 milliard de dinars en 5 ans). Une charge qui va peser sur les ressources des institutions financières. On aurait souhaité réfléchir ensemble sur d'autres mécanismes innovants qui peuvent amener au même résultat. Cette ponction sur les produits des banques est trop lourde ! », a déploré le président de l'ATPBEF.
L'Association a de tout temps été en contact avec le ministère des Finances et pour l'émission de tout décret, il y avait toujours eu consultation. Le dernier décret publié dans le JORT et relatif au fonds de garantie, constitue une nouveauté dans le sens où l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers n'a été en aucun cas consultée avant la publication de ce décret.
A la question comment voyez-vous l'avenir de la Tunisie, M. El Karm a répondu: « Nous n'avons aucun doute sur l'avenir de la Tunisie. Je pense que nous passons par une crise qui perdure. Mais je pense aussi que les solutions sont faciles. La Tunisie est un pays de 10 millions d'habitants avec une histoire, je suis convaincu que ce qu'il nous faut maintenant c'est de l'audace pour sortir des sentiers battus et aborder de nouvelles orientation car le peuple et la jeunesse attendent. Nous devons innover ! ».