Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s'est exprimé aujourd'hui jeudi 16 mars 2017 lors de la plénière consacrée au vote de confiance du nouveau ministre des Affaires religieuses et du secrétaire d'Etat au Commerce, nommés lors du récent mini-remaniement ministériel. « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde: il s'agit maintenant de le transformer », a-t-il dit en reprenant Karl Marx. Une citation qui lui a valu les applaudissements, mais aussi les rires des députés présents à l'hémicycle. Youssef Chahed a insisté sur les avancées réalisées en matière de lutte antiterroriste affirmant que « la Tunisie est aujourd'hui en voie de mener la guerre contre le terrorisme ». Il a souligné que la création du centre de renseignements va certainement limiter les attentats terroristes. Il a aussi souligné l'importance de la culture pour prémunir les jeunes contre le fléau du terrorisme. « Depuis notre prise de fonction [il y a 6 mois], nous avons donné au dossier sécuritaire la priorité absolue […] tout le monde est d'accord pour dire aujourd'hui que la situation sécuritaire s'améliore nettement. Le pays a réalisé d'importants succès contre le terrorisme ces derniers mois», a-t-il dit ajoutant que la situation sécuritaire impacte directement l'environnement d'investissement, la croissance et l'économie en général.
Dans ce sens, Youssef Chahed a affirmé que « le gouvernement n'a pas dévié de l'accord de Carthage. Il a fait un certain chemin et plusieurs choses restent à faire encore ». « Nous ne sommes pas là pour dire que tout va bien et pour tromper le peuple. La situation était difficile à notre arrivée, et avec un nouveau gouvernement, aussi bon soit-il, on ne peut tout résoudre ». « Nous avons aujourd'hui la responsabilité de dire la vérité au peuple. La situation est difficile aujourd'hui. La situation des finances publiques est encore délicate, nous avons plus de 6000 chômeurs, nous consommons encore plus que ce que nous produisons, la balance commerciale est déficitaire... 6 mois ne sont pas suffisants pour tout résoudre ». Il ajoute : « La vraie révolution n'est pas encore accomplie et les vraies réformes économiques demeurent inachevées ».
Le chef du gouvernement a aussi appelé le parlement à accélérer le vote de la loi d'urgence économique pour prendre en compte les spécificités de la situation économique actuelle. Il a, par ailleurs, critiqué les lenteurs et les entraves auxquelles les investisseurs doivent faire face pour donner vie à leurs projets. « Plusieurs projets demeurent bloqués faute de cadre législatif propice », a-t-il dit. Dans son allocution, Youssef Chahed a aussi insisté sur la nécessité que « l'administration tunisienne entre dans le 21ème siècle et épouse l'ère de la numérisation ». Il est aussi revenu sur le Pacte de Dignité affirmant qu'il « permettra de concrétiser le principe de la discrimination positive ».
Il a aussi rappelé la situation des caisses sociales qui enregistrent un déficit de 2 milliards de dinars soulignant que la majorité des établissements publics souffrent, également, d'un important déficit.
« Le pouvoir n'est pas dicté par les slogans mais par la responsabilité », a-t-il dit, en appelant à éviter les surenchères et les discours violents.