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Success Story - Wafa Lâamiri : Je suis fière d'être le pur produit de l'école publique tunisienne !
Publié dans Business News le 07 - 05 - 2017

Directrice générale du Centre de Recherche, d'Ingénierie et du Travail (CRIT Tunisie), présidente du Centre des Jeunes Dirigeants de Tunisie (CJD) et vice-présidente de la chambre syndicale nationale du travail temporaire et du service de l'emploi, Wafa Lâamiri, 38 ans, est l'experte tunisienne des Ressources Humaines. Mère de deux filles, elle fait partie de ces femmes à poigne qui œuvrent sur plusieurs fronts avec passion et générosité. Une leadeuse empathique et altruiste qui nous a livré sa vision de l'entreprenariat et de la bonne gouvernance à l'aéroport Tunis-Carthage, de retour d'un déplacement professionnel.

Wafa Lâamiri, un parcours Made in Tunisia
« Je suis un pur produit de l'école publique tunisienne et j'en suis fière » a déclaré Wafa Lâamari lors de notre entrevue. D'abord élève au Lycée Khaznadar de Tunis puis étudiante à l'Ecole Supérieure de Commerce de Tunis (ESC), où elle obtient une maîtrise en Commerce International, Wafa Lâamiri est toujours en quête de savoir. Elle parachève, d'ailleurs, un MBA en administration des affaires à Tunis en plus de sa double casquette au CRIT et au CJD. Elle a qualifié son parcours de « classique » mais son humilité et son endurance en font une femme d'exception bien ancrée dans l'écosystème entrepreneurial tunisien.
Durant ses études universitaires et ses vacances d'été, Wafa Lâamiri a choisi d'exercer, de façon volontaire, des petits boulots notamment à l'Institut El Amouri Tendances, un des bureaux d'études marketing et de sondages d'opinion les plus renommés en Tunisie. « Cet institut me permettait de me faire de l'argent de poche, je crois que plusieurs générations sont passées par là. En première année de faculté, je faisais des stages, des enquêtes, des animations dans des stands et du street marketing. C'était un choix pour moi que d'être active » a-t-elle ajouté avec le sourire. Elle a par ailleurs dénoncé le fait que la culture des petits boulots soit mal perçue en Tunisie. « Il est dommage que certains jeunes veulent tout de suite être cadres et avoir des salaires à quatre chiffres. Ils n'ont pas conscience que les petits boulots forgent la volonté ». Emplie de volontarisme, Wafa Lâamiri était également très présente dans le milieu associatif au sein de l'Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (AIESEC) où elle est passée de membre actif à membre du bureau exécutif national.

Une fulgurante ascension professionnelle conditionnée par les compétences et le talent
Wafa Lâamiri a débuté sa carrière professionnelle au sein de la multinationale américaine de l'intérim et du recrutement implantée dans 82 pays dont la Tunisie, Manpower Tunisie. Elle a précisé que, pour accéder à ce poste, elle est passée par bases de la recherche d'emploi. « J'ai frappé aux portes et passé une multitude d'entretiens. J'étais aussi inscrite aux bureaux de l'emploi » a-t-elle déclaré. Elle y débutera en tant qu'attachée commerciale puis gravira les échelons à une vitesse impressionnante. En un tour de main, elle devient chargée d'affaires puis chef de l'agence principale de Manpower Tunisie. Brillante, Wafa Lâamiri explique : « j'ai travaillé au sein de cette société pendant 6 ans avec beaucoup de motivation et de dévouement. Ce sont d'ailleurs des leitmotivs qui me guident au quotidien ».
En 2008, Wafa Lâamiri décide de démissionner de Manpower Tunisie pour débuter une autre aventure : installer en Tunisie la multinationale française de l'intérim, du recrutement et du conseil en Ressources Humaines, le Groupe CRIT. Un véritable challenge qu'elle réussira avec brio puisqu'elle accèdera au poste de directrice générale et co-gérante de l'entreprise à l'âge de 29 ans. A ce sujet, elle a déclaré « CRIT Tunisie est un petit bébé que j'ai fait grandir et dont je suis très fière ! Le parcours qui a conduit au développement de l'entreprise a été palpitant. Aujourd'hui, CRIT Tunisie se positionne parmi les leaders sur le marché et est une référence en matière d'emploi. L'équipe est composée d'une quinzaine de personnes avec qui nous avons des valeurs et une culture d'entreprise positive en commun ».

Wafa Lâamiri et l'amour du capital humain
La gestion des ressources humaines est une véritable exaltation pour Wafa Lâamiri qui explique que ce métier, sur lequel elle est tombée par hasard, l'a passionne avec la même intensité depuis 15 ans. « Ce métier m'a tout de suite accroché » explique-t-elle, ajoutant que les relations humaines sont son dada. En effet, en interaction permanente avec des profils divers et variés émanant de plusieurs secteurs d'activités, elle nage comme un poisson dans l'eau. Ses qualités d'altruisme et d'ouverture d'esprit lui permettent d'avoir une connaissance approfondie du marché du travail et du tissu économique tunisien « presque à 360 degrés ».
Concernant l'intérim en Tunisie, Wafa Lâamiri a dénoncé le vide juridique et l'absence de cadre légal qui ébranle la sécurité de l'emploi et précarise les intérimaires alors « que le travail temporaire est un tremplin et une solution contre le chômage car il apporte une réelle valeur ajoutée au rendement tunisien ». Elle a également dénoncé « les acteurs économiques qui font tout et n'importe quoi et les mentalités qui n'évoluent pas ! ». Ce sont d'ailleurs ces mêmes raisons qui l'ont conduite à fonder en 2011, au lendemain de la révolution, la chambre syndicale nationale du travail temporaire et des services de l'emploi dont elle est vice-présidente.

Le travail au sein des universités et les critiques vis-à-vis des politiques publiques de l'emploi
Pour véhiculer ses valeurs et faire évoluer les mentalités, Wafa Lâamiri œuvre auprès des étudiants dans les universités avec sa « casquette CRIT ». « Je leur inculque les valeurs de travail et la culture de l'emploi en leur transmettant les techniques de recherche d'emplois et en les coachant. Il s'agit également de leur apprendre à écrire une lettre de motivation, à rédiger un curriculum vitae et à savoir où chercher » a-t-elle expliqué ajoutant qu'elle leur prodigue volontiers les listes des concurrents à contacter et les portails à visiter « car une fois leur diplôme en poche, les étudiants ne savent pas où ni comment s'orienter ». Concernant les derniers rebondissements politiques et le double portefeuille de l'Education et de l'Enseignement supérieur accordé au ministre, Slim Khalbouss, Wafa Lâamiri a commenté. « Je pense que c'est une grosse erreur d'octroyer ce double portefeuille de grande envergure à un seul ministre. Néji Jalloul et Slim Khalbouss font d'ailleurs partie des seuls ministres que je respecte énormément. J'espère que c'est provisoire ». Elle a dénoncé l'arabisation de l'éducation en Tunisie et l'absence d'alternance entre formation théorique et pratique au sein des universités et a critiqué « l'amateurisme » de l'Etat qui, au vu de l'absence de stratégie nationale de l'emploi, a décidé de mettre en place « des petits programmes » tels que le contrat Al Karama.
Wafa Lâamiri a poursuivi en évoquant l'absence d'évaluation de ces programmes comme pour le programme Forsati et s'est interrogé « Pourquoi la réforme de l'emploi élaborée en 2012 est-elle complètement tombée à l'eau ? Il n'y a même pas eu d'évaluation pour expliquer pourquoi cette réforme n'a pas marché. Il n'y a pas de continuité » a-t-elle martelé ajoutant que « Il faut laisser le gouvernement d'union nationale se stabiliser car sans stabilité politique rien ne pourra se réaliser. Concernant les syndicats tunisiens, Wafa Lâamiri a déclaré « Ils sont sortis de leur rôle et font désormais de la politique ».

Les débuts au Centre des Jeunes dirigeants de Tunis
C'est en 2008, en tant que jeune dirigeante de CRIT Tunisie, que Wafa Lâamiri intègre bénévolement le CJD. Son engagement au sein de cette institution multisectorielle affiliée à l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) est allé en grandissant jusqu'à ce qu'elle soit élue, en 2015, présidente de cette organisation associative pour un mandat de deux ans. « J'étais en adéquation totale avec les valeurs du CJD qui sont : la loyauté, la responsabilité, la solidarité, l'éthique, le courage, l'innovation et la performance ainsi que la promotion des nouvelles idées, l'engagement sociétal et la solidarité vis-à-vis des collaborateurs. Ces valeurs me conviennent et me représentent » a-t-elle déclaré. Au départ, c'est aux côtés de Wafa Makhlouf, qu'elle travaillera au sein du bureau exécutif national du CJD, puis elle occupera le poste de vice-présidente de l'organisation sous le mandat de Khaled Zribi, ex président du CJD et actuel président de la Bourse de Tunis (BVMT). Wafa Lâamiri était alors la seule femme sur 15 hommes.
Le CJD, un réseau solidaire qui permet de rompre l'isolement de l'entrepreneur
« Etre entrepreneur et monter son projet à partir de zéro signifie, qu'en amont, le dirigeant a durement roulé sa bosse, qu'il s'est battu et qu'il s'est isolé. Les conditions étaient différentes pour moi puisque le CRIT est une enseigne qui était déjà mondialement reconnue » a expliqué Wafa Lâamiri. Elle a également ajouté que tout entrepreneur qui a un projet en tête, se retrouve face à « une multitude de problématiques, derrière son bureau avec la tête dans le guidon » son lot est donc indubitablement l'isolement. Les réunions multisectorielles au sein du CJD permettent donc aux jeunes dirigeants de partager leurs problématiques transversales de fiscalité, finances, emplois et ressources humaines et de ne pas se sentir seuls.
Un outil a par ailleurs été élaboré au sein du CJD pour permettre aux jeunes dirigeants de résoudre, avec des concours extérieurs à leur structure, un problème ponctuel ou franchir un cap dans le développement de leur service ou de leur entreprise. Il s'agit des Groupes d'Aide à la Décision (GAD). Une véritable force de conseil et de réflexion qui accompagne le demandeur dans ses démarches et crée des liens amicaux solides.

La présidence du CJD ou la consécration des valeurs pour Wafa Lâamiri
La présidence du CJD est soumise à l'égalité homme/femme, la règle étant l'alternance des genres pour assumer le poste de président de l'organisation. A ce sujet, Wafa Lâamiri a déclaré : « je me suis présentée à la présidence du CJD pour deux raisons, d'abord car cette ambition traduisait mon engagement et ma volonté de perpétuer les valeurs véhiculées par le CJD mais aussi pour sauvegarder la tradition d'alternance homme/femme ».
Elle a également précisé que cela a été rendu possible car CRIT Tunisie était en pleine vitesse de croisière. « Mon équipe du CRIT est rodée et je peux compter sur elle en mon absence. Elle me permet de me consacrer au CJD. Il y a aussi le bureau exécutif national du CJD composé des jeunes dirigeants qui font un travail extraordinaire» a déclaré Wafa Lâamiri qui affirme placer la notion de confiance au centre de toutes relations humaines.

La femme tunisienne selon Wafa Lâamiri
« Ce n'est parce que je suis une femme que je dis ça mais la femme tunisienne est réellement l'avenir de la Tunisie » a déclaré Wafa Lâamiri ajoutant que la Tunisienne a toujours été présente aux rendez-vous historiques de la Tunisie. A propos de la parité, elle a indiqué : « nous en étions encore loin et dans le monde de l'entreprise, la femme tunisienne n'est représentée qu'à hauteur de 13 à 15%». En tant que présidente du CJD, Wafa Lâamiri s'est dite fière de l'amendement voté au sein du règlement intérieur et qui stipule qu'il faut qu'il y ait, désormais, au moins 1/3 de femmes au sein du bureau exécutif de l'organisation. « A la tête du CJD, je me suis mise en tête de ramener d'autres femmes avec moi. Aujourd'hui nous sommes 6 femmes sur 15 hommes » a-t-elle mentionné avec un grand sourire.

Wafa Lâamiri, une Wonderwoman tunisienne
C'est une femme d'action et de valeurs que rien n'arrête. Une fonceuse qui a le goût du risque et qui révèle que, selon les 6 modèles de la Process Communication Model, elle appartient à la catégorie des personnalités « persévérant-promoteur ». « Ces types de profil sont des profils d'action qui s'inscrivent dans les valeurs. D'ailleurs je ne suis stimulée que par les valeurs » a-t-elle martelé.
En plus de sa double casquette au CRIT et au CJD, de son travail associatif, de la vice-présidence de la chambre syndicale nationale du travail temporaire et du service de l'emploi, Wafa Lâamiri est maman de deux filles de 3 ans et 9 mois. Pour réussir sur tous ces fronts, elle jouit du soutien de sa famille et de sa belle-famille. A ce sujet, elle a déclaré : « ma famille et ma belle-famille sont très importantes pour moi. J'ai la chance de vivre en harmonie avec eux et d'avoir leurs continuels encouragements ».
Elle a par ailleurs évoqué le sentiment de culpabilité qui l'envahit lorsqu'elle travaille et que ses filles ne sont pas avec elle et nous a confié le moyen dont elle use pour désamorcer cette sensation en se disant : « c'est pour elles que tu travailles, pour leur offrir un avenir radieux ». Loin des mondanités, Wafa Lâamiri a pour amis proches ses partenaires du CRIT et du CJD, ses meilleures amies sont ses filles à qui elle accorde tout son temps libre.


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