Invité de la matinale de Hamza Beloumi sur Shems Fm ce mardi 13 juin 2017, le porte-parole d'Ennahdha, Imed Khemiri, a annoncé qu'Ennahdha s'oriente désormais vers l'islam démocratique. Il a fait une rétrospective du mouvement : « Ennahdha a 36 ans, il fait partie des anciennes familles politiques, il a commencé par le travail religieux puis s'est orienté vers le militantisme dans les années 80. Aujourd'hui, nous réfléchissons à la manière de participer à la construction d'un nouvel Etat ». Il a renié l'appellation d'islam politique qui est « une appellation générale venant de l'étranger et qui comporte en son sein une multitude de contradictions. L'islam politique englobe à la fois le régime d'Erdogan et les régimes terroristes d'Al Qaïda et de Daech. Idéologiquement, il n'est plus possible de faire entrer Ennahdha dans cette catégorie d'Islam… ». Il a par ailleurs annoncé que des discussions sont en cours pour élaborer la nouvelle orientation d'Ennahdha vers un islam démocratique.
Concernant la position de neutralité adoptée par Ennahdha dans la crise du Golfe, Imed Khemiri a commenté : « le premier communiqué d'Ennahdha a émané du conseil de la choura, le second a été publié par le bureau exécutif du parti. Ce qui est prôné est l‘ouverture d'un dialogue paisible avec les pays en crise car seuls les ennemis de la Oumma sont gagnants dans cette crise ».
Le porte-parole d'Ennahdha s'est également exprimé à propos de la récente alliance entre Ennahdha et Nidaa Tounes en affirmant que « cette alliance concerne la lutte contre le terrorisme, la reprise de la croissance et cela ne peut arriver que grâce à la stabilité. Ce rapprochement sert l'intérêt général du pays, il est motivé par la volonté d'instaurer une logistique d'entraide pour mener à bien les agendas politiques du pays. Il s'agit également de dépasser ensemble les défis parlementaires futurs ».
Imed Khemiri a commenté l'arrêt de parution de l'organe de presse d'Ennahdha, le journal Al Fajr, en expliquant que « la presse écrite passe une crise de financement. Nous cherchons des solutions pour passer de la presse écrite à la presse électronique et renouveler ainsi le contenu de nos messages ».