Le pays vit au rythme des polémiques. Certaines sont déclenchées pour un rien. La dernière en date est celle ayant trait aux instituts de sondage et aux résultats que leurs baromètres délivrent. Des résultats qui touchent de près les différents aspects de la vie des Tunisiens. Les critiques et insultes les plus acerbes ont ciblé, cette fois-ci, l'institut Sigma-Conseil et son directeur Hassen Zargouni qui vient d'être mis sur la sellette à cause de deux affaires complètement distinctes. Une forte campagne a été déclenchée sur les réseaux sociaux, plus particulièrement sur Facebook. Le patron de Sigma a été traité de tous les noms après la publication des résultats de l'enquête sur l'audimat au sein des différentes chaînes de télévision durant la première quinzaine du mois de Ramadan. Ainsi, ces résultats ont conclu à une distinction généralisée de la chaîne Al Hiwar Ettounsi dont cinq émissions occupent le top Five. Il n'en fallait pas plus pour déclencher une grosse colère des responsables, producteurs et autres acteurs, auteurs d'œuvres de dramaturgie ou des émissions de jeux qui, eux, ont récolté des miettes. Et ce sont, surtout, les auteurs et acteurs des productions d'Attessiâ et de la chaîne Al Wataniya qui ont le plus rouspété mettant en avant l'argument qu'ils croient infaillible, à savoir le reproche adressé à Hassen Zargouni qui était, pour eux, « employé à Al Hiwar Ettounsi d'où il percevait un salaire ». Une accusation que Hassan Zargouni dementira. « A ce compte-là, les résultats des enquêtes menées par sa boîte ne pouvaient dont être fiables, ni objectives et encore moins crédibles », avançaient ses détracteurs. D'autres s'étonnaient comment un feuilleton turc, diffusé en milieu de journée « pouvait être classé aux premières loges et devancer une œuvre savamment travaillée » ? A propos de ces résultats, le directeur de Sigma rétorque qu'il faut voir le nombre de femmes et de jeunes filles qui sont mordues de ces histoires venues de Turquie et qui n'en ratent pas un seul épisode.
Il faut dire que le mécontentement des Wassim Hrizi, Lotfi Abdelli et Jaâfar Guesmi, pour ne citer que ceux-ci, est compréhensible dans la mesure où ce sont justement ces résultats qui déterminent, par la suite, les enveloppes consacrées par les annonceurs à chacune des chaînes de télévision, les faiseurs de publicité obéissant, généralement, sur la foi des chiffres. L'autre polémique déclenchée, tout récemment et à quelques jours d'intervalles de la première, a pour auteur l'universitaire Nadia Sellini qui a fustigé les résultats d'une enquête conduite par Sigma Conseil et aboutissant à la conclusion que 85 des femmes sont en faveur de la polygamie. Partant de là, une attaque en règle a été lancée contre Hassen Zargouni, sur la toile par ceux qui l'attendent au tournant. « Tout d'abord, il s'agit d'une mauvaise foi criarde de la part de ceux qui ont propagé cette histoire », commence par s'écrier le patron de Sigma. Car, il s'agit, selon lui, Tout des résultats de l'enquête de terrain qui a duré 8 mois et rendus publics en 2005 et non en 2001 Il relève aussi que selon le rapport de l'enquête 85% des femmes tunisiennes sont contre la polygamie, contrairement à ce qui a été dit. Les hommes refusant cette pratique seraient 64% de ceux interrogés. « Cette femme ne sait même pas lire les chiffre puisqu'elle le fait carrément à l'envers, d'où cette folle rumeur faisait état plutôt de 85% des femmes « pour » la polygamie. Quant à l'autre point concernant l'excision des femmes, la rumeur rapportait que 70% des Tunisiens appellent à la vigilance à propos de l'excision des jeunes filles, « une opération qui devrait être effectuée par des médecins », selon eux. Faux, rétorque M. Zargouni, qui souligne que le sondage effectué par Sigma Conseil, met en évidence le fait que 80% des Tunisiens affirment qu'en Tunisie l'excision des femmes n'est pas permise. C'est à se demander sur le pourquoi de ces inversions des vérités. En effet, la chose semble tellement bizarre que le directeur de Sigma Conseil, d'habitude d'un calme olympien, est sorti de ses gonds pour faire une petite tournée des plateaux de certaines radios pour remettre les pendules à l'heure sachant que les déformations portent sur des questions délicates et sensibles avec lesquelles les Tunisiennes et les Tunisiens ne badinent pas.