Le chef de l'Etat, Béji Caïd Essebsi, a annoncé ce dimanche 13 août 2017 à l'occasion de la célébration de la fête de la femme que la circulaire numéro 73 interdisant aux femmes tunisiennes d'épouser un non musulman devra être « révisée ». Il a exhorté le chef du gouvernement, Youssef Chahed ainsi que le ministre de la Justice, Ghazi Jeribi, à se pencher sur le contenu de cette circulaire, considérée comme « archaïque » en précisant que «la Constitution tunisienne permet d'opérer une révision de ce texte ». « Nos filles partent à l'étranger pour faire leurs études, il arrive qu'elles épousent des étrangers non musulmans et aujourd'hui, cette circulaire est devenue caduque» a-t-il déclaré. Prônant la consécration effective des libertés individuelles et de l'égalité entre les genres, BCE a souligné que « l'égalité homme-femme n'est pas incompatible avec l'Islam ».
Contactée par Business News ce dimanche 13 août 2017, la députée et militante des droits de l'homme Bochra Belhaj Hmida est revenue sur la proposition du chef de l'Etat de réviser cette circulaire datant de novembre 1973 et qui stipule que « le mariage de la musulmane avec le non musulman est nul ». Elle a précisé que la proposition présidentielle signifie qu'une autre circulaire, de même nature juridique, devra être élaborée pour supprimer définitivement la circulaire numéro 73. « Je salue la proposition du chef de l'Etat qui va mettre fin à des années d'hypocrisie et résoudre des problématiques familiales rocambolesques » a-t-elle souligné. Ainsi, la suppression de la circulaire numéro 73 mettra fin aux conversions, opportunistes, à la religion musulmane, des étrangers souhaitant épouser des Tunisiennes. Cette avancée permettra également de résoudre les situations d'illégalité dans lesquelles les femmes tunisiennes se retrouvent lorsqu'elles épousent des non musulmans. Une situation qui a des répercussions négatives sur leurs enfants qui ne sont pas reconnus par le droit tunisien du fait de la circulaire numéro 73.
Désormais, seules les conditions posées par le code du statut personnel pour former le mariage seront donc valables. Dans le même sens, Bochra Belhaj Hmida a ajouté que le chef de l'Etat a décrété la mise en place d'une commission législative destinée à élaborer un rapport sur la question des libertés individuelles et de l'égalité homme/femme en Tunisie dont elle sera présidente.