20,8 milliards de dinars est le montant d'endettement des Tunisiens envers les banques en 2017. C'est ce qu'a annoncé le directeur général de l'Institut national de consommation (INC), Tarek Ben Jazia, dans une interview accordée ce lundi matin à Fares Ben Souilah dans l'émission La Matinale de Shems Fm. Ce chiffre était de 10,7 milliards de dinars en 2010 : il a donc doublé, dans les 7 dernières années, précise M. Ben Jazia, avec une hausse de 17% annuellement. 800.000 à 850.000 familles tunisiennes ont des crédits bancaires. «Ce chiffre malgré son importance ne reflète pas l'endettement réel du Tunisien qui s'endette auprès de l'épicier et même chez le pharmacien, auprès du fonds social, de la CNSS ou la CNRPS, il est dans le rouge (des comptes débiteurs pour un montant total d'environ 5.600 millions de dinars), l'endettement parallèle de chez les particuliers et qui pratiquent des taux d'intérêt exorbitants, outre les prêts effectués auprès de la famille et des amis, les achats sur mensualités, etc.», explique-t-il.
Le DG de l'INC pointe plusieurs raisons à cet endettement, notamment des raisons majeurs comme l'achat d'une maison, un mariage ou autre. Ceci dit, il a, également, relevé un «comportement suicidaire» et irrationnel de certains Tunisiens qui s'endettent pour des choses qui ne sont pas des nécessités malgré la baisse de son pouvoir d'achat ou la hausse de prix de certaines de ses dépenses. Certaines politiques publiques ou services publics poussent les Tunisiens à l'endettement, comme notamment le transport, la santé, l'habitat, etc. Plusieurs dépenses sont faites par contraintes, notamment en ce qui concerne la téléphonie, l'internet, l'éducation, etc. En outre et avec la démocratisation des grandes surfaces, le comportement de consommation des Tunisiens a changé. L'enchainement des saisons de consommation, depuis une dizaine d'années, a perturbé la consommation du Tunisiens (ramadan, le baccalauréat, les deux aïds, les vacances d'été et la rentrée surviennent, tous en à peine 4 mois).
Tarek Ben Jazia indique, aussi, que consommer d'une certaine manière et certains produits est, selon les Tunisiens un signe d'appartenance et une certaine catégorie sociale.