Le secrétaire d'Etat sortant au ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdallah Rabhi, est revenu sur la situation hydrique du pays, dans une interview accordée à Sofiène Ben Hamida dans l'émission «Ras à Ras» sur Nessma TV. Abdallah Rabhi a affirmé que la situation hydrique a été difficile ces deux dernières années : les ressources des barrages n'ont pas dépassé le tiers des niveaux habituels, ce qui représente un état de grande sécheresse. Par exemple, le grand barrage de Sidi Salem, n'a été approvisionné en eau de pluie qu'à hauteur de 22% l'année dernière et 21% l'année auparavant.
Il a noté que la sécheresse n'a pas touché que la Tunisie et que certains pays d'Europe, ayant une meilleure pluviométrie ont déclaré l'état de calamité et ont interdit l'irrigation ou toute utilisation incongrue de l'eau. Il a précisé que la Tunisie n'a pas fait ce genre de restriction, car elle n'a pas le genre de mécanismes qui existe en Europe. Il a annoncé, dans ce cadre, que la création d'un Fonds de catastrophe naturelle sera soumis à l'ARP lors de présentation de la Loi de finances 2018, et qui permettra à l'avenir ce genre de restriction.
Concernant les projets de l'Etat pour remédier au manque d'eau, M. Rabhi a évoqué plusieurs projets : la prochaine installation de la station de dessalement de Sfax, de Sousse, la prochaine entrée en activité de la station de dessalement de Djerba alors que celle de Kerkennah sera prête pour 2018. Il a également parlé de nouveaux barrages qui vont être construits, comme notamment celui de Kalâa. Il a souligné que 3.800 millions de dinars de fonds sont mobilisés pour de grands projets hydrauliques.
Autre point, Abdallah Rabhi a indiqué que les premières pluies pour cette saison sont de bonne augure. Une bonne pluviométrie a été enregistrée avec 27 mm Bizerte (surtout à Utique), 35 mm Nefza, 35 mm Tabarka ainsi que une quantité bonne dans certaines délégations de Béjà et de Siliana. Ceci dit, ces pluies n'auront pas de grande répercussion sur le niveau des barrages, car elles n'arriveront qu'à saturer la terre.