« Ma peur est que la classe politique perde toute crédibilité aux yeux des Tunisiens » a déclaré le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Samir Cheffi lors de son intervention dans l'émission 27/7 présentée ce soir du mercredi 22 novembre 2017 par Myriam Belkadhi. Dans son intervention, M. Cheffi a parlé de l'énorme déficit des caisses de compensation sociale qui s'élèverait aujourd'hui à plus de 8.300 MD. Il a en effet dit : « Les caisses sont actuellement en quasi-faillite. Elles ont contracté beaucoup de dettes : 4300 MD ont été contractés auprès de sociétés privées, 500 MD auprès de l'Etat. Aussi la CNRPS a une dette de 1200 MD auprès de l'Etat. Les hôpitaux publics ont, quant à eux, une dette de près de 2300MD ! Avec ces chiffres, nous arrivons à conclure que la politique sociale mise en place après l'indépendance est en train de s'écrouler ». M. Cheffi a en outre assuré : « avec le gouvernement, nous ne sommes pas encore tombés sur un accord définitif pour résoudre ce problème des caisses ». Le secrétaire général adjoint a également déploré les attaques contre le syndicat. A la question de savoir jusqu'à quel point l'UGTT est prête à faire des sacrifices, M. Cheffi, a rappelé Farhat Hached et autres qui ont donné de leur vie pour le pays. Il a ensuite déclaré : « La moyenne des salaires en Tunisie est de 500 dinars. Je me demande ce qu'on peut encore leur demander à ces gens-là. Nous ne sommes plus prêts à sacrifier les pauvres gens ! La révolution est arrivée à cause du déséquilibre social qui s'est créé ». Il a ajouté que les enfants qui naissent en Tunisie on aujourd'hui 7000 dollars de dettes. « Le service de la dette a atteint les 8000 MD annuels, nous sommes donc dans la zone rouge, et le pire s'est que nous n'avons pas de vision pour sortir de ce gouffre ». Samir Cheffi a enchaîné, parlant de l'Accord de Carthage, révélant que le document est actuellement maintenu en vie « artificiellement » et que chacun des signataires travaille pour ses propres intérêts. « Ce que nous voulons, nous, c'est bâtir un Etat démocratique qui donne de l'espoir au Tunisiens » a-t-il martelé.