« La Tunisie ne peut que se retrouver du bon côté ! » a déclaré Patrice Bergamini, l'ambassadeur de l'Union européenne à Tunis, qui est intervenu ce mercredi 6 décembre 2017, sur le plateau d'Anis Morai à la Radio nationale tunisienne, concernant la décision de l'UE de placer la Tunisie dans la liste noire des paradis fiscaux. « Je m'engage à ce qu'en bonne intelligence avec les autorités tunisiennes nous parvenions à régler ce problème dans les plus brefs délais » a souligné Patrice Bergamini précisant que la question n'est pas neuve et que la Tunisie « bien qu'un travail conséquent a été fait » n'a pas pu respecter le calendrier et faire parvenir ses engagements en matière de lutte contre l'évasion fiscale etc. dans les délais fixés au 28 novembre 2017.
« Cette liste peut être modifiée et les ministres des Finances de l'UE se réuniront encore le 23 janvier 2018 et nous devrons corriger cette question calendaire. J'ai reçu la lettre du ministre des Finances tunisien lundi c'est-à-dire la veille de la réunion des ministres de l'UE » a affirmé l'ambassadeur, ajoutant qu'un plan de sortie de crise a été déjà mis en place et qu'il se réunira demain avec le chef du gouvernement, le ministre des Finances et les 18 ambassadeurs représentants de l'UE en Tunisie pour « voir comment travailler et aller de l'avant sur le calendrier et sur les questions de l'offshore et des services financiers ».
« Si nous avions eu un peu plus de temps et si nous avions travaillé plus en amont, nous n'en serions pas là aujourd'hui et je suis confiant sur la sortie de crise. La Tunisie ne peut que se retrouver du bon côté, cela dit il y a eu des questions sur lesquelles il n'y a pas eu encore de réponses mais nous travaillerons à arranger cela et la décision reste évidemment tunisienne. Aucun des engagements de l'UE n'est remis en cause et je tiens à le préciser car nous sommes convaincus de la bonne volonté de la Tunisie pour régler ces questions et être encore une fois aux côtés de l'Europe en tant que partenaire exceptionnel » a-t-il conclu.
Patrice Bergamini a tenu à se montrer optimiste, alors que les questions réelles ont été écartées. L'ambassadeur, qui a bien mentionné la question de l'offshoring, n'a pas précisé pourquoi la Tunisie a été taclée sur un point commun avec d'autres pays qui ne figurent pas sur la liste des paradis fiscaux décidée hier par l'UE. En écoutant M. Bergamini, nous avons l'impression que la question est uniquement calendaire, alors qu'il paraît clair que la question est bien plus compliquée que cela. « La Tunisie est un partenaire d'exception » a tenu à préciser l'ambassadeur se voulant rassurant, une exception qui montre toutefois ses limites quand on sait que même la députée européenne Eva Joly dénonce une « liste avant tout politique » car « les Etats membres ont réussi à faire pression pour que leurs propres dépendances et territoires alliés n'y figurent pas »….