Le diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaïes, est revenu dans une interview accordée ce jeudi 7 décembre 2017 à l'émission Expresso de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, sur la décision du président américain Donald Trump qui a reconnu officiellement Al-Quds comme capitale d'Israël, rompant avec des décennies de diplomatie américaine. M. Ounaïes a estimé qu'il ne faut pas imputer la «décision grave et illégale» de Donald Trump au peuple américain qui est de nature à défendre la liberté, qui est contre la colonisation et contre le fait de prendre de force la terre d'autrui. Selon lui, le président américain n'a ni respecté les limites mises en place par l'ONU, ni les accords signés par les Etats-Unis. Pire, il a pris une décision qui ne concernait nullement son pays, qui n'a aucune validité en droit et qui représente une violation flagrante de l'accord de Genève.
L'ancien diplomate a rappelé, dans ce cadre, certaines résolutions prises par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, qui concernent ce sujet, alors qu'il était personnellement présent. Ainsi, la résolution 476 du Conseil, adoptée de juin 1980, déclare nulle et non avenue la décision d'Israël de modifier le statut de Jérusalem pour la rendre sa capitale. La résolution 478 d'août 1980 demande, quant à elle, à Israël de mettre fin à l'occupation de Jérusalem. Elle demande aussi de mettre fin aux modifications du caractère juridique et géographique de la ville.
Ahmed Ounaïes pense que le peuple tunisien doit réagir et boycotter l'administration et l'ambassade américaine tant que Trump est président, le tout sans porter atteinte aux symboles du pays comme le drapeau et en respectant le peuple américain. Une réaction qui ne concerne pas le gouvernement qui devra prendra, pour sa part, la décision qui s'impose, en toute indépendance, notamment de concert avec les autres pays arabes.
Pour lui, le danger d'instabilité guette la région entière : Trump a allumé le feu et n'est pas apte à siéger aux Nations-Unies.
S'agissant la décision de mettre la Tunisie sur la liste des paradis fiscaux, le diplomate estime que l'administration européenne confond la situation des pays différents pays nommés sur cette liste. Il a noté que la Tunisie est un cas à part : un pays en phase de construction et qui a besoin d'aide et d'assistance.