Le chef de la délégation du FMI (Fonds Monétaire International) en Tunisie, Björn Rother, est intervenu ce jeudi 14 décembre 2017 dans l'émission de Wassim Ben Larbi sur Express FM. Il a évoqué le résultat de la 2ème mission du Fonds en Tunisie et, par la même occasion, salué le vote de la Loi de Finances 2018. Björn Rother a déclaré : « Avec cette LF 2018, il y a un début de contrôle de la masse salariale. La Tunisie ne va pas drastiquement bloquer cette masse mais ralentir sa croissance. Elle représente aujourd'hui 50% des dépenses globales du gouvernement, soit, 3 fois l'investissement public ».
Dans son discours, M. Rother a également exposé le diagnostic du FMI, tout en soulignant la « très bonne qualité des discussions » tenues avec les responsables tunisiens, « à tous les niveaux ». « Les discussions étaient très franches et constructives. Nous pensons que la trajectoire positive de la Tunisie va se prolonger vu la croissance qui a doublé cette année. Il faut maintenant maîtriser les vulnérabilités macroéconomiques comme l'inflation qui est actuellement à 6,3% » a-t-il révélé avant d'ajouter : « Notre diagnostic à fin de mission est le suivant : grosso modo, nous voyons deux tendances opposées en ce moment : sur le plan de la croissance nous assistons à une dynamisation plus accrue par rapport à l'année dernière. L'investissement, intérieur et extérieur, donne de bons signaux également, l'agriculture aussi. La croissance continuera sur sa lancée en 2018. Maintenant, il faut nourrir cette tendance positive avec des réformes. La deuxième tendance est la négativité de certains paramètres macroéconomiques comme l'inflation. Sur ce point, il y a eu des actions concrètes et il y en aura d'autres. La Loi de Finances 2018 en fait partie, elle traduit un gros effort de la part du gouvernement ».
Le responsable au sein du FMI a, en outre, salué l'évocation des prochaines réformes des caisses de sécurité sociale, de l'administration et la guerre contre la corruption engagée par le chef du gouvernent. Il a aussi pointé l'accroissement de la dette publique extérieure : « il faut corriger cela et le faire avec une logique intelligente qui protège les sources de croissance et les services donnés aux citoyens ».
Björn Rother a également révélé que le résultat final du diagnostic sera étudié durant la réunion du conseil d'administration du FMI, en février 2018 à Washington, en vue de débloquer la prochaine tranche de 320 millions de dollars dans le cadre du programme EFF (External Fund Facilities), initié en 2016. « Ce programme représente un engagement du FMI à hauteur de 2,9 milliards de dollars qui seront injectés sur 4 années dans le but de soutenir la trajectoire des réformes ».