Une rencontre ministérielle tripartite (Tunisie, Algérie, Egypte) a réuni, dimanche 17 décembre 2017 à Tunis, les ministres des Affaires étrangères des trois pays, respectivement, Khemaies Jhinaoui, Abdelkader Messahel et Sameh Choukri, pour discuter des dernières évolutions ainsi que des perspectives d'une solution politique à la crise Libye. Les ministres ont, ainsi, examiné les efforts déployés par les trois pays pour trouver une solution consensuelle entre toutes les parties libyennes, quelque soit leurs appartenances et leurs orientations, sous les auspices des Nations-Unies. Ils ont exprimé leur satisfaction et leur soutien aux efforts déployés par l'Envoyé spécial de la mission d'appui des Nations-Unies en Libye, Ghassan Salama, qui visent à accélérer la mise en place d'un plan d'action et d'une solution politique à la crise libyenne. Les chefs de diplomatie ont renouvelé leur soutien à l'accord politique libyen en tant que cadre d'une solution politique dans ce pays, se félicitant de la déclaration du Conseil de sécurité du 14 décembre 2017 sur la situation en Libye et réaffirmant le rôle central ainsi que la responsabilité politique et juridique des Nations-Unies, qui doit veiller sur le dialogue politique libyen et suivre la mise en œuvre de ses dispositions et de ses résultats.
Les trois ministres ont appelé toutes les parties libyennes à favoriser l'intérêt national du peuple libyen, le dialogue et le consensus pour permettre la mise en œuvre du "Plan d'action pour la Libye" proposé par Ghassan Salama 2017, et mettre fin à la phase de transition dans les plus bref délais, dans une atmosphère pacifique, en réalisant des revendications constitutionnelles et exécutives, tout en fournissant un environnement sécuritaire et politique favorable à l'organisation des élections présidentielles et législatives. Ils ont appelé toutes les parties à prendre leurs responsabilités afin de mettre en œuvre tous les revendications contenues dans l'accord politique. Ceci dit, les ministres ont réaffirmé leur refus de toute ingérence extérieure en Libye et toute forme d'escalade interne ou toute tentative de toute partie libyenne visant à saper le processus politique. Ils ont réaffirmé leur attachement à l'unité, à la stabilité de la Libye et à son intégrité territoriale. Pour eux la solution politique doit être libyenne, s'écoulant de la volonté et du consensus de toutes les composantes du peuple libyen, sans exclusion ni discrimination. Ils ont souligné l'importance d'unir toutes les institutions nationales libyennes, y compris l'institution militaire.
En outre, les trois chefs de diplomatie ont salué les efforts déployés par les autorités libyennes pour faire face à la crise des immigrés clandestins, soulignant que la lutte contre le phénomène de l'immigration clandestine nécessite une approche globale de la part de tous les acteurs de la communauté internationale pour tenir compte des causes profondes de ce phénomène.
Les ministres tunisien, algérien et égyptien ont convenu de continuer l'encouragement de la coordination sécuritaire entre les trois pays afin d'évaluer les menaces que font peser les organisations terroristes sur la sécurité et la stabilité de la Libye ainsi que sur les trois pays et celles des pays voisins, en soulignant l'importance de l'échange d'informations et de surveiller tout mouvement des éléments terroristes dans la région et venant des zones de conflits. Ils ont mis en garde contre la détérioration des conditions de vie du peuple libyen due à l'instabilité et au prolongement du processus politique. Ils ont mis en relief l'importance de fournir des services publics au citoyen libyen et d'améliorer les conditions de sa vie quotidienne.
Les trois ministres ont convenu de tenir leur prochaine réunion en Algérie à une date qui sera fixée ultérieurement.