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De quels provocations, outrages, humiliations parle-t-on ?
Publié dans Business News le 28 - 12 - 2017

Que n'a-t-on crié à la provocation, à l'outrage, à l'humiliation concernant le salut aux quatre doigts du président turc Recep Tayyip Erdogan sur le perron du palais présidentiel de Carthage lors de sa visite en Tunisie. Vite nos faiseurs d'opinion ou plus précisément certains d'entre eux ont invité l'opinion publique à monter sur ses grands chevaux pour dénoncer un geste qui porte atteinte à notre souveraineté nationale et à notre dignité. Soyons sérieux.

Ce n'est pas par ce geste que le président Erdogan a provoqué, outré ou humilié le pays, si tant est que cela soit vrai, mais par un choix et des propos qui révélaient nos faiblesses et nos lacunes et par certains aspects nos tares.

La pire des humiliations ne résident-elles pas déjà dans le fait que le Chef de l'Etat turc ait inclu la Tunisie dans un périple qui l'a conduit au Soudan, d'abord, et au Tchad, ensuite, nous mettant ainsi sur le même pied d'égalité que ces deux pays ? La pire des humiliations ne réside-t-elle pas aussi dans les propos du président turc qui, face au problème du déficit abyssal de la balance commerciale tunisienne avec la Turquie a promis d'accroître de 300 MD supplémentaires les importations turcs de produits tunisiens, et particulièrement de l'huile d'olive que les industriels turcs vont embouteiller et revendre aux asiatiques, aux russes et même aux européens, et qu'il exprime dans la foulée sa volonté d'accroître davantage les échanges commerciaux avec la Tunisie en proposant de réactiver une ligne de crédit de 300 millions de dollars pour l'acquisition de biens turcs ? La pire des humiliations ne réside-t-elle pas également dans cet empressement de notre ministre des Affaires étrangères, en réponse à cette magnanimité turque, qui indiquait, selon l'agence Anadolu, que « la Turquie fait preuve de compréhension par rapport à la situation économique que traverse la Tunisie et dispose de la volonté d'aider la Tunisie à promouvoir ses exportations à destination de la Turquie » ?

En fait, la pire des humiliations est celle que nous nous infligeons de n'avoir pas pu tirer profit aussi bien que les turcs de l'accord de libre-échange entre les deux pays alors que cela était largement possible. L'Union douanière de la Turquie avec l'Union européenne permettait à la Tunisie par le biais de l'accord de libre-échange tuniso-turc de contourner les contraintes des règles d'origine imposées par l'Accord de libre-échange Tunisie-Union européenne. Or, la Tunisie n'a pas su profiter efficacement de cet atout.

La pire des humiliations est celle que nous nous infligeons en nous voilant la face devant la dégradation de notre capacité concurrentielle. Elle est visible à travers le déficit commercial avec la Turquie. Mais à qui la faute lorsqu'on constate que la Turquie qui en 2013 était le 12e client de la Tunisie à dégringoler au 16e rang en 2016 ? Dans le même temps, la Turquie a maintenu sa 8e position en tant que fournisseur de la Tunisie durant cette période. Cette dégradation de la capacité concurrentielle, à supposer que cette capacité existe, est encore plus alarmante à la lecture du déficit des échanges commerciaux de la Tunisie avec certains pays d'Asie et particulièrement de la Chine. Le déficit commercial du pays avec les trois pays asiatiques que sont la Chine, Taïwan et la Corée du Sud est proprement effrayant. Entre 2011 et 2016, ce déficit a augmenté de 85%, passant de 2,6 milliards de dinars à 4,8 milliards en 2016. A lui seul, le déficit commercial avec la Chine représente plus de 30% du déficit commercial total de la Tunisie en 2016. Dernière donnée en date, sur les 11 premiers mois de l'année 2017, le taux de couverture des importations par les exportations avec la Chine n'atteint pas 2%. Avec Taïwan, il est de…0,3%, alors que le taux de couverture global pour la même période est de 68,3%.

Il n'a pas pire humiliation que celle que l'on s'inflige en faisant une fixation sur la déferlante des produits turcs tout en ignorant le tsunami des produits asiatiques car elle rend dérisoire les mesures de limitation des importations turques et rend en revanche impérative une réorientation profonde de la stratégie tunisienne d'exportation.

La pire des humiliations que l'on s'inflige est de refuser d'admettre que la Turquie est en train de suivre le chemin de la Chine. De devenir une puissance économique mondiale et non pas seulement régionale. En 2016, ce pays détenait 1% du commerce mondial. Son objectif est d'atteindre 1,5% en 2023, intégrant ainsi le top 10 des puissances commerciales mondiales. Pourtant, ce pays est revenu de loin. Par deux fois, en 2000 et 2005, la Turquie a fait appel au FMI, avec tout ce que cela suppose comme conditionnalité de la part du Fonds pour lui octroyer un crédit, pour respectivement 4 et 10 milliards de dollars. En 2013, le pays a soldé son compte avec l'institution de Bretton Woods. Nous, nous venons juste de l'ouvrir sans savoir quand nous le solderons.


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