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Enquête sur les voitures électriques et hybrides : La Tunisie à la traîne !
Publié dans Business News le 19 - 01 - 2018

La Tunisie fait face à plusieurs défis économiques, énergétiques et écologiques. Il est certes vrai que plusieurs chantiers et réformes sont en cours, mais beaucoup reste à faire. Certaines décisions stratégiques sont à prendre au plus vite, si le pays ne veut pas rater le coche et se trouver à la traîne.
Parmi ces chantiers où la Tunisie est en retard, celui du véhicule hybride et électrique. Pour le moment aucune législation n'existe, alors que toutes les études énergétiques et environnementales réalisées dans le pays pointent le secteur du transport comme étant le plus grand consommateur de carburant. Focus sur un sujet d'actualité !

En faisant le tour des salons internationaux de l'automobile, on se rend compte très vite que l'avenir du secteur automobile se tourne vers l'hybride et l'électrique. D'ailleurs, la majorité des concept-cars présentés et préfigurant les orientations futures des marques automobiles sont soit hybrides, soit électriques : la Volkswagen I.D en en est un exemple, un véhicule capable de parcourir plus de 600km en complète autonomie avec un moteur de 170ch et zéro émissions. Plusieurs véhicules de série existent déjà comme la nouvelle Prius Rechargeable, la nouvelle Hyundai IONIQ ou la Renault ZOE qui a franchi une nouvelle barre en autonomie et peu désormais parcourir 400 km NEDC (soit une autonomie de 300 km en conditions réelles d'utilisation en cycle urbain et périurbain) sur une seule charge. Même les marques premium et de sport s'y mettent, on peut citer dans ce cadre BMW avec sa i3, Jaguar avec sa I-TYPE 1 et Porsche avec sa Panamera 4 E-Hybrid.

Alors pourquoi cet engouement pour ces nouvelles motorisations ?
Les voitures électriques se muent grâce à la force électromotrice d'un ou plusieurs moteurs électriques, alimentés par une batterie d'accumulateurs, une pile à combustible ou un moteur thermique générateur. Pour les véhicules hybrides, deux technologies existent : le full hybride et l'hybride rechargeable.
Les véhicules full hybrides sont les plus répondus. Ils sont trainés, simultanément ou séparément, par deux moteurs, l'un électrique et l'autre thermique. La batterie est rechargée par le moteur thermique et par la récupération de l'énergie cinétique au freinage.
Les véhicules hybrides rechargeables ou Plug-in Hybrid intègrent, quant à eux, une technologie combinant un moteur thermique (essence ou diesel) à un ou plusieurs moteurs électriques alimentés par une batterie de plus grande capacité, rechargeable par bornes installées.
Ainsi, ces véhicules sont plus propres. Les véhicules hybrides sont plus silencieux, donc moins de pollution sonore. Ils sont moins énergivores et consomment 20 à 30% moins de carburant, avec un net recul des émissions en CO2. Les coûts de l'entretien et de l'assurance, dans les pays développés, est de 20 à 40% inférieurs.
Les véhicules électriques sont, quant à eux, totalement silencieux, ne consomment pas de carburant et n'émettent pas ou très peu de CO2 !
D'où un gain substantiel en termes d'énergie et de propreté. La voiture électrique et hybride, c'est aussi moins d'entretien, moins de risque de panne et surtout moins d'accidents, la vitesse étant limitée.

Qu'en est-il en Tunisie ?
Dans notre pays, aucun avantage n'est accordé à ce genre de véhicules qui, vu les technologies avancées dont-ils disposent, sont plus chers que les autres de 20%.
Pendant notre enquête nous avons entendu des histoires hallucinantes, notamment sur les déboires d'un étranger propriétaire d'une Tesla et où il a fallu l'intervention du directeur général du commerce extérieur, Lazhar Bennour, pour que sa situation soit régularisée après 2 ans.
En effet, la loi tunisienne n'a pas évolué avec l'évolution de la technologie. Dans tous les autres pays, non seulement, on a amendé les lois mais en plus les Etats proposes de avantages fiscaux aux voitures propres, plus communément connus par bonus-malus.

Pour leur part, les autorités tunisiennes (ministère de Transport, ATTT, Douane) nous ont confirmé qu'il n'existe pas de problème avec ce genre de véhicules.
Mejdi Zognani, sous-directeur immatriculation au sein du ministère de Transport, a affirmé à Buisness News que les textes applicatifs permettent d'accueillir les véhicules électriques et hybrides, qu'il y a des dossiers qui ont été étudiés, mais qu'il existe une problématique : « Nous somme là pour la résoudre ».
C'est ce que nous confirme Walid Zammit, sous-directeur réception et homologation des véhicules au sein de l'Agence Technique des Transports Terrestres (ATTT) qui souligne que «bien que la réglementation en vigueur n'ait pas tenu compte de ce genre d'énergie pour la réception des véhicules, on a une commission d'immatriculation qui traite ce genre de dossier, minimes selon les statistiques. Les véhicules importés doivent être soumis à une réception, par type ou bien à titre isolé, dont le but est de vérifier la conformité des différents organes et mécanismes via les certificats d'homologation à savoir : les pneus, l'éclairage, les glaces et vitres, la direction, les émissions, les caractéristiques de la motorisation, la transmission des couples, les caractéristiques des poids, les ceintures de sécurités, les parechoc...».

Pour sa part, la Douane nous spécifie que l'importation de ce type de véhicules est soumise à un cahier de charge et à une autorisation d'importation. La position tarifaire de ce genre de véhicules est 930330, le droit de douane est de 30%, la TVA 19% et le droit de consommation de 0%, sachant que la LF2018 stipule une baisse des droits de consommation de 30% pour les véhicules à motorisations hybrides.
Concrètement, la Douane recense l'entrée de deux véhicules uniquement de ce type, dont la valeur de la moins chère est de 100.000 euros. L'ATTT nous annonce l'immatriculation de 7 véhicules hybrides pour des particuliers, 4 véhicules électriques pour usage administratif, 1 véhicule électrique pour usage particulier ainsi que d'un minibus électrique. Pour les véhicules à usage particulier, 5 sont immatriculé RS, donc des véhicules de Tunisiens résident à l'étranger ayant bénéficié de leurs FCR.
S'agissant des charges fiscales de ce genre de véhicules, le ministère des Finances n'a pas répondu à nos questions dans les délais. Certains responsables nous ont toutefois confié, que les véhicules hybrides et électriques sont traités comme les véhicules essences : ils payent une vignette du même montant qu'un véhicule essence normal, selon la puissance fiscale, cette dernière étant déterminée en amont par la Douane, dès l'arrivée du véhicule, selon ses spécifications techniques et sa motorisation.

Dans les faits, l'ensemble des concessionnaires qu'on a contactés évoquent des difficultés. Ainsi, certains soulignent que les procédures d'homologation peuvent prendre plus de temps qu'une homologation d'un véhicule essence ou diesel, le dossier devant passer par une commission. Autre difficulté majeure, l'Etat ne fait rien pour encourager cette technologie moins polluante et moins énergivore, alors qu'en 2017 le déficit énergétique représente 25,9% du total du déficit. Il a atteint 4.032,9 millions de dinars, en hausse de 49,15% par rapport à une année auparavant.
Les concessionnaires se disent confrontés à un double défi : préparer leurs ateliers à accueillir ce type de véhicules, ce qui réclame des techniciens et experts en haute tension, des équipements et outillages spécifiques ainsi qu'une zone dédiée ; et l'infrastructure routière qui n'est pas adaptée aux véhicules électriques et hybrides rechargeables, n'étant pas équipée de bornes de recharge.
Globalement, les concessionnaires déplorent qu'il n'y ait ni d'efforts, ni avantages pour ce genre de technologies. D'ailleurs, interrogé lors de l'Assemblée générale ordinaire sur l'exercice 2016 sur la commercialisation d'un bestseller électrique mondial, un DG d'une célébré marque automobile est sorti de de ses gonds. «Il y a un problème avec la réglementation pour les voitures électriques qui ne sont pas autorisées à rouler sur le sol tunisien : un anachronisme qu'il faut absolument et rapidement dépasser. Les autorités, passant du ministère de l'Environnement, à celui de l'Industrie puis à celui du Commerce, sont très conscientes de ça. Nous travaillons ensemble et nous demandons des autorisations réglementaires, mais il faut faire comme le Maroc qui offre 6.000 euros pour tout achat de véhicule électrique et offre 50% du prix de la borne de recharge à domicile», avait-t-il affirmé

Que doit-on faire pour encourager ce genre de technologie ?
Les véhicules électriques et hybrides, étant une nouvelle technologie, sont chers. Pour encourager leur prolifération, l'Etat doit accorder des avantages fiscaux et préparer une infrastructure adéquate. Ainsi, les concessionnaires réclament l'instauration d'avantages fiscaux et réglementaires, avec des bonus écologiques, pour encourager l'importation de ce genre de véhicules.
Plusieurs pays sont passés par là pour vulgariser ce type de produit et bénéficiés de gain en termes d'énergie et de protection de l'environnement. La Tunisie peut s'en inspirer, selon ses particularités et ses contraintes. Par exemple, la France offre une aide maximale de 5% du coût d'achat et une exonération totale sur la taxe sur les véhicules des sociétés est instaurée pour les encourager à réduire leurs frais d'exploitation. Au Maroc, les véhicules sont assujettis à un droit de douane de 2,5% bénéficiant d'un rabattement de 15% par rapport aux véhicules thermiques. Au Brésil, les droits de douane ont été ramenés de 35% à une taxe entre 0 et 7% selon la puissance du moteur. Aux Etats-Unis, on applique uniquement une taxe de 2,5% sur l'importation de ce type de véhicule.

Alors que la voiture électrique et hybride est devenue un concept totalement vulgarisé de par le monde, la Tunisie est encore à la traîne, avec une législation archaïque et aucun avantage pour ce type de véhicule propre et moins gourmand en énergie. Dans le monde on se prépare à l'arrivée de la voiture autonome dès 2020, et la majorité des constructeurs s'oriente de plus en plus vers la commercialisation des véhicules hybrides & électriques et tend à réduire l'offre en véhicules à moteur essence ou diesel. «Ainsi, dans un avenir proche nous serons acculés à importer des véhicules hybrides et on doit s'y préparer dès maintenant», nous confie un concessionnaire. Pire, si on continue sur cette voie, les constructeurs devront produire des véhicules spécialement pour nous, pays en retard technologique !


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