La Banque africaine de développement (BAD) a entamé ce lundi 23 juillet 2018, son road show destiné à promouvoir l'évènement économique « Africa Investment Forum » qui se tiendra du 7 au 9 novembre prochain, à Johannesburg en Afrique du Sud. Devant une audience composée de nombreux acteurs de la scène économique et politique, les représentants de la Banque, dont Lassâad Lachaal, conseiller supérieur du Président de la BAD et Yacine Fal, directrice générale adjointe du Bureau de l'Afrique du Nord de la BAD ont souligné l'importance du rendez-vous.
Présent à la conférence de presse, le ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale et gouverneur de la BAD, Zied Laâdhari a salué l'initiative, précisant que celle-ci cadre parfaitement avec les choix du gouvernement et les besoins des pays africains. « Je salue cette initiative d'autant plus qu'elle est plus particulièrement dédiée au secteur privé. Il y a eu énormément d'investissements dans l'infrastructure en matière d'investissements publics, aujourd'hui nous devons réfléchir à comment allouer des ressources au secteur privé et je pense que ce forum est une réponse innovante et un mécanisme innovant à ce défi. J'appelle les représentant du secteur privé tunisien à faire en sorte que la Tunisie soit bien représentée à cet évènement inédit et pouvoir ainsi bénéficier de cette plateforme qui sera nourrie de projets et inscrite dans un démarche de long terme » a déclaré le ministre.
« Cet évènement vient en réponse aux défis du financement et du développement auxquels l'Afrique est confrontée. Les seuls besoins en infrastructures de base, se situent à près de 170 milliards de dollars par an, cependant l'Afrique doit mobiliser des investissements bien plus conséquents au cours des prochaines décennies pour accompagner la hausse rapide de la démographie, d'urbanisation et la demande toujours croissante des biens et services. Les gouvernements les banques multilatérales de développement ne pourront jamais, à eux seuls, financer ces besoins. Il est donc indispensable d'élargir le cercle des partenaires dans lequel le secteur privé doit s'inscrire et jouer un rôle beaucoup plus important. Les opportunités d'investissement porteuses de rendements satisfaisants sont nombreuses et en progression en Afrique du nord, pour face à ces défis nous avons lancé l'AIF, une plateforme transactionnelle, multipartite, multisectorielle, au service du développement économique et social du continent. L'AIF vise à constituer un marché africain d'investissement où la BAD ainsi que ses partenaires aideront à sélectionner et améliorer les projets, attirer les co-investisseurs, structurer les projets, faciliter et surtout concrétiser les conversions », a affirmé pour sa part, Lassâad Lachaal.
La directrice générale adjointe du Bureau de l'Afrique du Nord de la BAD, Yacine Fal, a tenu, de son côté à préciser que le Forum ne sera pas axé sur les présentations et les conférences mais qu'il sera essentiellement dédié à l'action et à la mise en relation des investisseurs avec les porteurs de projets. « Le défis qui se présentent aujourd'hui en Afrique sont certes immenses mais ils sont aussi porteurs d'importantes opportunités. Le premier défi est le développement de notre continent, collectivement et individuellement. Nous avons un certain nombre de questions à résoudre dans nos pays que la BAD a axé en cinq grandes priorités que nous appelons les High5. Il s'agit d'abord d'éclairer et alimenter l'Afrique en énergie, cela représente près de 90 milliards de dollars/an, ensuite de nourrir l'Afrique, ce qui représente 40 milliards de dollars, d'industrialiser l'Afrique qui couterait également 40 milliards de dollars/an, d'intégrer l'Afrique une priorité qui s'élève à 50 milliards de dollars et enfin améliorer les conditions de vie des africains soit un budget annuel dédié de 5.5 milliards de dollars. Ces 170 milliards ne peuvent être mobilisés seulement par les gouvernements et par les partenaires. Il est nécessaire d'élargir les partenariats et d'intégrer pleinement différents acteurs et en particulier le secteur privé, financier, opérationnel, industriel, et commercial à ce défi qui est aussi, rappelons-le, une énorme opportunité. En Afrique nous ne manquons de capitaux, mais néanmoins il reste certains défis qu'il faut réduire car l'investissement sur notre continent comporte un certain nombre de contraintes et il va falloir trouver le moyen de transformer les défis en opportunités. Ces contraintes concernent principalement l'environnement des affaires et nous travaillons tous pour y remédier. La BAD considère toutefois que tous ces défis et difficultés ne sont rien devant les opportunités et le potentiel de développement de notre continent. Nous avons un vaste potentiel d'échange qui montre que dans 10 ans nous devrons être capables de générer 6700 milliards de dollars d'échanges. La BAD, à travers ce Forum, a adopté une vision stratégique innovante qui devrait nous permettre de saisir ces opportunités et de réduire les contraintes. L'objectif étant d'accompagner les projets bancables, de mobiliser les capitaux disponibles et d'accélérer le bouclage financier des transactions. Nous devons avoir des investissements et des transactions qui se concrétisent le plus rapidement possible. Ce forum donne ainsi une visibilité aux projets à travers notamment une sélection qualitative qui y sera menée » ; a-t-elle confié, ajoutant qu'un travail en amont sera engagé avec les gouvernements pour engager les réformes nécessaires à la mise en pratique de ces objectifs.