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Harcèlement et licenciement à Cactus Productions
Publié dans Business News le 17 - 08 - 2018

Après Hannibal TV, c'est au tour du personnel de Cactus Production de subir du harcèlement et même du licenciement, mais pas pour les mêmes raisons. Alors que Hannibal TV souffre de problèmes financiers et de gestion, Cactus fait subir à son personnel, une partie du moins, une pression à cause du départ de Sami Fehri et du non-renouvellement du contrat entre la chaîne TV Ettounsia et la société.
En partant, Sami Fehri a pris quelques éléments de son ancienne équipe avec lui vers Eight production. Il a également pris Hamza Belloumi (dont le contrat s'est achevé le 31 juillet) pour qu'il poursuive son émission hebdomadaire.

A Cactus, on voit d'un très mauvais œil ces opérations et on craint que l'hémorragie touche d'autres personnes. Plutôt que de motiver le personnel (essentiellement technique et journalistique), la direction a préféré envoyer des questionnaires à ceux qui ont eu « le culot » d'approcher Eight et Sami Fehri. Il y a même eu un licenciement d'une personne pour ce grand crime, sans même le passage par les procédures légales ordinaires (questionnaire, vérification des informations, mise à pied, sanctions…). Ce licenciement abusif a pour objet de montrer aux autres ce qui les attend si jamais ils « osent » approcher Sami Fehri, sa société et les animateurs qui sont partis avec lui. Outre les questionnaires, plusieurs ont été approchés verbalement avec beaucoup de sévérité et d'intimidation, témoigne un membre du personnel. On leur dit que tout ceci est fait avec l'aval du juge-commissaire ce qui reste à vérifier et à confirmer.

En parallèle, Cactus prépare sa rentrée pour que ses émissions soient diffusées sur la chaîne Attessia. On annonce d'ores et déjà le recrutement de Zouheir El Jiss pour animer la même émission hebdomadaire que Hamza Belloumi. Un appel à candidatures a été publié dans ce sens en juin dernier avec des conditions étranges puisque Cactus a exigé que la chaîne candidate ait plus de 10% de taux de pénétration. Or quatre chaînes tunisiennes seulement répondent à ce critère : Nessma, El Hiwar, Wataniya 1 et Attessia. Comme les trois premières n'ont aucune raison d'approcher Cactus, il y a lieu de croire que l'appel à candidatures était orienté vers Attessia. L'annonce de l'arrivée de Zouheïr El Jiss confirme cette orientation et on ignore si la chaîne a été retenue officiellement (et en toute légalité) ou pas. Ce que l'on sait, c'est que le contrat n'a pas encore été signé. En résumé, on licencie du personnel, on harcèle d'autres via les questionnaires et on annonce l'arrivée d'animateurs-vedettes sans que le contrat ne soit signé.

L'affaire ne s'arrêtera pas là bien entendu et le tribunal chargé des prud'hommes sera (ou a été) saisi sur ces pratiques de licenciement abusif et de harcèlement. Il est probable que Cactus soit sanctionnée, mais puisque la société est confisquée et gérée par l'Etat, les décisions de ce genre de sanction ne font pas peur les administrateurs. Après tout, c'est l'Etat qui va payer en application de la devise célèbre « rezq el bilik ». En attendant, le personnel subit cette pression ne sachant plus que faire en espérant que Sami Fehri veuille bien les prendre avec eux.
Bon à rappeler, on en est là et si Sami Fehri est parti, c'est parce que Cactus a refusé de lui augmenter les parts de publicité que ses émissions génèrent. Il ne touchait que 10% des recettes publicitaires des émissions diffusées sur Ettounsia. La direction de Cactus a choisi l'option perdant-perdant avec l'aval, paraît-il, du juge-commissaire.


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