L'ancien ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, Mabrouk Korchid, est revenu, ce jeudi 22 novembre 2018, sur les propos du président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi taxant les ministres sortants du gouvernement de corruption soulignant qu'il connait les motifs derrière ces accusations. Selon M. Korchid, ces allégations de corruption provenaient de l'insatisfaction d'Ennahdha de ses positions et les mesures qu'il avait prises concernant 3 affaires. Il s'agit, en effet, de la position de M. Korchid vis-à-vis de l'Instance vérité et dignité et le dossier des indemnisations où le ministre s'est prononcé contre des dédommagements injustes et de ses révélations autour du dossier de la Banque franco-tunisienne impliquant l'ancien ministre de Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, Salim Ben Hamidane, gendre du leader d'Ennahdha et ancien ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem.
Et d'ajouter que certains députés d'Ennahdha ont adressé une correspondance au président de l'ARP, Mohamed Ennaceur et ont exercé des pressions pour qu'il ne soit plus chargé du dossier du développement de Médenine. Une requête qui, selon M. Korchid, a été déposée car ces députés considéraient que les projets implémentés à Médenine, étant donné que Korchid est originaire de cette région, changeront les poids électoraux. « Je n'ai aucun différend personnel avec Rached Ghannouchi et le fait que j'aie quitté le gouvernement ne me dérange pas. Cependant, le discours de M. Ghannouchi est un discours intégriste et une démonstration de force. Ennahdha est revenu à son discours de 2011 et 2012 et les soupçons de corruption à l'encontre de ces ministres ont émergé à cause de leur patriotisme », a précisé M. Korchid refusant de confirmer si une plainte sera réellement portée contre Rached Ghannouchi. D'après Mabrouk Korchid, le chef du mouvement islamiste a opposé son veto contre lui et deux autres ministres afin qu'ils soient écartés de la composition gouvernementale.
Rappelons que le chef du parti islamiste avait indiqué, le 17 novembre 2018 dans son discours, que « le mouvement Ennahdha avait émis un véto contre la reconduction de certains ministres corrompus ». Des propos dénoncés par un nombre d'anciens ministres à l'instar de Ghazi Jeribi, Mabrouk Korchid et Majdouline Cherni. Rached Ghannouchi a, par la suite, présenté ses excuses, le 20 novembre 2018, affirmant l'estime qu'il porte aux membres du gouvernement sortants et son appréciation de leurs efforts déployés au service de la Tunisie.