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Tunisie Présidentielle 2019 : Pourquoi Kaïs Saïed a gagné
Publié dans Business News le 15 - 09 - 2019

Les dés sont jetés et les jeux sont faits pour ce premier tour de l'élection présidentielle. Et si une grande partie des Tunisiens s'attendaient à la victoire de Nabil Karoui, beaucoup ont été surpris par la montée de Kais Saïed. Un résultat qui mérite d'être observé de près pour comprendre comment Kais Saïed a pu remporter ce premier tour.

Sans partis politiques le soutenant officiellement, sans machine électorale apparente, Kaïs Saïed a créé la surprise. Ce candidat à la présidentielle avare en apparitions médiatiques, qui a refusé d'être présent sur plusieurs plateaux, a réussi à passer le premier tour haut la main, dépassant tous les autres candidats qui ont déboursé des millions de dinars pour leurs campagnes électorales et qui ont fait le show sur les plateaux de la majorité des chaînes de télévision.

Mais qui est Kaïs Saïed ? Pour ceux qui se posent encore la question, Kais Saïed est un universitaire et un juriste tunisien spécialiste en droit constitutionnel. Il n'est affilié à aucune formation politique et s'est présenté en tant qu'indépendant après les résultats des sondages d'opinion qui lui étaient favorables depuis plusieurs mois.
D'ailleurs, il a, déjà, annoncé qu'il se présente à la présidentielle depuis le 24 octobre 2018. Il était motivé pour atteindre cet objectif, en dépit de l'absence totale d'une machine partisane derrière lui.

Avec une quasi absence de campagne médiatique et sans grands moyens financiers Kais Saïed a réussi à dépasser tous ses adversaires. Kaïs Saïed n'est pas un phénomène médiatique, mais un phénomène de société. Et s'il a réussi à gagner la confiance des Tunisiens c'est tout simplement parce que la majorité d'entre eux ont en eu assez de la classe politique. Certains estiment que Kais Saïed est capable de protéger les institutions de l'Etat. D'autres ont beaucoup apprécié l'opposition de Kais Saïed dans l'affaire de l'égalité dans l'héritage et les travaux de la Colibe.

Fort de l'appui de plusieurs jeunes parmi ses étudiants, son entourage et ses fans, Kaïs Saïed a déclaré qu'il n'y a absolument aucune motivation personnelle derrière cette candidature. Il est plutôt mu par le devoir envers son pays. Il estime que la classe politique actuelle a totalement échoué dans sa mission et qu'elle « ne peut pas faire l'Histoire avec ses petites histoires ».
M. Saïed est convaincu que plusieurs parmi les Tunisiens ne comprennent pas ce sens du devoir le poussant à entreprendre des responsabilités publiques, comme cette candidature à la présidentielle, mais il insiste et répète qu'il ne s'agit aucunement d'ambition personnelle et que toute son entreprise est mue par le devoir envers la patrie.

Connu pour son discours en langage littéraire à l'intonation saccadée, Kais Saïed a pu se faire une image d'académicien, spécialiste en droit constitutionnel, image qui reste tout aussi controversée puisqu'il ne détient pas le statut de professeur. Un statut qui lui a valu le soutien d'une partie des universitaires et des étudiants.
Kaïs Saïed a, également, pu gagner la sympathie de plusieurs conservateurs qui ont été séduits par ses positions fermes par rapport aux questions relatives aux libertés individuelles, notamment, en ce qui concerne l'égalité dans l'héritage, la dépénalisation de l'homosexualité ou encore l'abolition de la peine de mort. Ainsi, il a pu bénéficier d'une partie du réservoir électoral du parti Ennahdha, notamment, de la partie connue pour être l'aile dure du mouvement islamiste, celle qui se positionne contre la direction actuelle du parti.

Mais au-delà de cet aspect, Kaïs Saïed se présente comme le candidat antisystème. C'est dire qu'il a annoncé qu'il est pour un changement total du système de gouvernance actuel, à commencer par l'élimination des élections législatives. Il est pour l'élection de représentants locaux qui élisent à leur tour un représentant régional pour le parlement. Le parlement serait donc composé de 265 députés (au lieu des 217 actuels) avec des élections sur listes ouvertes pour les Tunisiens résidant à l'étranger.

En tout état de cause, Kaïs Saïed a créé la surprise pour une grande partie des Tunisiens bien qu'il soit présent aux premiers rangs dans les derniers sondages d'opinion, certains n'arrivaient pas à admettre sa position avancée d'autant plus qu'il n'était pas réellement présent sur la scène politico-médiatique. Le vainqueur de ce premier tour vient confronter la classe politique à une frange de société dont elle ignore l'existence. Une frange qui a voté pour un homme qui donne l'impression de rigueur, de fermeté, de conservatisme, le tout enveloppé par la stature d'un enseignant universitaire, expert en droit constitutionnel. Cette même frange a voté d'une manière démocratique pour un candidat qui, dans son programme, envisage d'éliminer tout le système qui va le conduire, vraisemblablement, au pouvoir.


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