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Kaïs Saïed, antisystème
Publié dans Business News le 27 - 09 - 2019


Il n'est pas anti-système. Il est le système.

On oublie en effet que le 1er "système" qui asservit l'humanité depuis des millénaires est le patriarcat, soutenu bec et ongles par monsieur, droit dans sa masculinité.

Sa vision des femmes, qu'il limite à un rôle familial, comme si elles n'existaient pas et ne pouvaient pas exister en dehors d'un cercle familial, est bien restrictive. Une vision qui ne définit donc les femmes que dans une relation avec un homme: épouse, fille, sœur, mère. Comme accessoire donc. Complémentaire, quoi. Tiens, ça vous rappelle quelque chose?

Que les femmes choisissent de fonder une famille ou pas, qu'elles vivent seules ou pas, qu'elles travaillent ou pas, cela ne concerne pas M. Saïed. Et surtout cela ne doit pas déterminer leur traitement dans la loi, par la loi, devant la loi.

Le patriarcat n'est pas une structure familiale, comme il veut nous le faire croire.

Le patriarcat est un féodalisme économique, un système qui choisit d'asservir une partie de la population pour avantager les intérêts économiques d'une autre partie de la population. Dans l'histoire humaine, il y a eu plusieurs types de féodalisme basés sur différents types de discriminations raciales, sociales, géographiques, ethniques.

Un type de féodalisme a traversé les temps et continue à avoir de beaux jours. Il a été transversal de tous les féodalismes, de toutes les injustices. C'est le patriarcat, qui juge que la moitié de l'humanité a été créée pour servir, être asservie, maintenue sous tutelle intellectuelle, sociale, économique. Les femmes, dans ce modèle, sont une propriété personnelle, un outil de production, un actif économique.

Et les réactions contre l'égalité dans l'héritage ne sont que des réflexes de préservation de ce modèle d'exploitation économique.

Instaurer l'égalité dans l'héritage, au-delà de l'égalité de traitement, de considération et de respect des ascendants et des descendants sans discrimination basée sur le genre, est certes important en soi, mais cela est surtout symbolique de la reconnaissance par l'Etat et par la société des femmes en tant que citoyennes, de manière absolue et sans considérations relatives. L'égalité dans l'héritage est l'instauration du droit égal des femmes à la propriété, à l'accès aux moyens de production économique, à l'accès aux outils financiers, à la richesse qu'elles produisent, à l'autonomisation, à l'indépendance.

Et c'est cela qui fait peur. Que les femmes deviennent des acteurs économiques au lieu d'être des outils de production économique. Que ceux qui profitent de ce féodalisme perdent leurs privilèges. Que les ayants doivent demain partager avec les non-ayants. Que le modèle de distribution de la richesse soit transformé.

Ce qui fausse ce débat c'est de parler de l'égalité dans l'héritage en ignorant les recommandations du rapport COLIBE dans leur intégralité. Qui a lu le rapport, justement?

Le rapport COLIBE stipule l'égalité totale entre les hommes et les femmes. C'est-à-dire l'égalité dans les droits mais également dans les obligations. Le rapport recommande ainsi d'établir l'égalité entre les époux dans leurs obligations: égalité dans les obligations financières, les obligations de respect et de soin. Les recommandations préconisent de supprimer la notion de père de famille, dont découle justement l'obligation pour l'époux de subvenir seul aux besoins du foyer. La dot doit ainsi également être supprimée.

Les arguments présentés par M. Saïed contre l'égalité dans l'héritage nous laissent donc penser soit qu'il n'a pas lu le rapport COLIBE, soit qu'il l'a effectivement lu mais choisit de propager des idées fausses pour plaire à un électorat précis. Quelle supposition est moins grave que l'autre?


L'égalité dans l'héritage est-elle une urgence? Pourquoi devrait-elle être un élément déterminant dans le choix d'une offre politique?

Parce qu'une personne, un parti, un mouvement qui estime que maintenir la moitié de l'humanité dans une servitude économique, par l'autre moitié, est admissible, cette personne, ce parti, ce mouvement n'est pas une bonne proposition pour la gestion des affaires publiques en Tunisie.


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