Le président de l'Instance nationale de la Lutte contre la Corruption (INLUCC), Chawki Tabib, a été reçu ce lundi 25 novembre 2019, par le candidat d'Ennahdha à la présidence du gouvernement Habib Jamli, où ils se sont entretenus pendant une heure et demi. Dans ce cadre, M. Tabib a indiqué dans une déclaration aux médias qu'il a conseillé à M. Jamli d'investir dans la gouvernance et la lutte contre la corruption, soulignant que les experts et analystes sont tous d'accord sur le fait que 70 à 80% des problématiques sont liées à l'absence de gouvernance et la propagation du fléau de la corruption. Il en a profité pour lui prodiguer certaines recommandations, selon ses propres dires, notamment la réactivation du Conseil supérieur de la lutte contre la corruption et la récupération des fonds spoliés. Il s'agit d'une instance créée depuis 2012, présidée par le chef du gouvernement, réunissant le gouverneur de la BCT, le ministre de la Défense, le ministre des Finances, le ministre de Justice, le ministre de l'Intérieur, le ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières et un représentant de la société civile, mais qui ne s'est réunie que deux fois.
« En tant que chef du gouvernement, il est également le chef de l'administration, qui traverse plusieurs problématiques, notamment la bureaucratie, une des causes de la corruption, d'où l'importance de la modernisation de cette administration et sa numérisation », a noté le président de l'Inlucc. Il a mis en relief, le manque de moyens accordés à la justice et en particulier celle qui traite les dossiers de corruption, notamment en matière de ressource humaine. Pour exemple, il a cité le pôle judicaire économique et financier, qui dispose uniquement de sept juges d'instruction. Chawki Tabib a précisé que Habib Jamli était réactif et au courant de plusieurs dossiers, en exprimant sa volonté d'être coopératif avec l'Inlucc et la justice.