La loi est claire, l'immunité des députés ne touche que les actes commis lors de l'exercice de leurs fonctions au sein de l'assemblée des représentants du peuple. Et pourtant ! Certains parmi eux pensent qu'elle s'élargit à tous leurs actes et se croient impunis au-dessus de toutes les lois. Il y a ceux qui traînent des procès en justice et dont les dossiers sont désormais mis en veilleuse, ceux qui ont été mis en examen pour des délits assez graves, d'autres qui ont été carrément condamnés à des peines privatives de libertés, depuis des années, mais ne sont toujours pas passés par la case prison et ceux qui espèrent échapper à leurs redressements fiscaux. A tous ceux-là, va s'ajouter une nouvelle race, ceux qui jettent leurs ordures n'importe où en dépit des avertissements reçus.
C'est le cas de ce député, dont nous tairons le nom pour le moment en guise de premier avertissement, qui réside à la cité huppée d'Ennasr. La résidence où il habite possède son propre container, tout comme l'avenue où la mairie a déposé cinq containers à ordures à une vingtaine de mètres de chez lui. Et pourtant, il continue encore à jeter ses ordures par terre comme le montrent ces clichés mis en ligne par le chef de l'arrondissement d'Ennasr, élu de la municipalité de l'Ariana. A noter que ce député, industriel de son état et riche homme d'affaires, est inconnu dans le monde politique. Il a été parachuté par son parti en tête de liste, probablement grâce à son poids financier. On a bien attiré l'attention de l'élu du « peuple » qu'il se doit de préserver l'environnement et sa propreté, il a bien été averti officiellement par les services municipaux, il a quand même poursuivi ses actes inciviques. Sachant qu'il ne risque rien, croyant que son immunité le préserve de toute amende, il a pris plaisir à défier l'élu municipal et tout son voisinage... Monsieur le parlementaire, votre immunité vous préserve peut-être des poursuites judiciaires (ce qui n'est même pas vrai légalement), mais elle ne vous préservera pas des poursuites médiatiques et d'être pointé du doigt par tout le « peuple ».