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2019 - Un bilan économique très tendu
Publié dans Business News le 29 - 12 - 2019

Youssef Chahed n'a pas cessé de répéter que la situation économique s'est améliorée, se référant à certains indicateurs. Une amélioration qui n'est pas ressentie par le Tunisien : inflation et baisse du pouvoir d'achat sont son pain quotidien. Travailler plus pour gagner plus ne devient qu'un vil slogan !

2019 devait être l'année de la relance économique. Le gouvernement tablait sur une croissance de 3,1% pour un prix de référence du baril de pétrole à 72 dollars. Le budget été fixé à 40.861 millions de dinars (MD), visant un déficit budgétaire de 3,9% du PIB et un endettement de 10.142 MD.
Niveau croissance, on est très loin des 3%, l'économie tunisienne ayant enregistré une croissance de 1,1% pour les 9 premiers mois de 2019 et à peine 0,2% de croissance au 3ème trimestre 2019, selon l'INS.
La réalité des choses c'est que le gouvernement ne visait pas une croissance effective des secteurs productifs, mais une croissance artificielle provenant de l'entrée en production du champ gazier Nawara. L'entrée en activité ayant été retardée, la croissance n'a pas été au rendez-vous.

Un résultat assez attendu vu la pression fiscale exercée, qui n'a pas cessé d'augmenter depuis 2010 passant de 20,1% à 23,1 en 2018 puis 24,9 en 2019 et qui atteindra 25,1% en 2020. Ce qui est assez excessif et encombrant, ne permettant pas aux sociétés d'investir et de se développer.
D'ailleurs, cette pression est visible si on se réfère aux chiffres. D'après la Loi de finances complémentaire 2019, on s'attend à ce que les ressources de l'Etat atteignent 33.009 MD fin 2019, en hausse de 18,1%.
Malgré cette hausse et un prix moyen du baril de 65 dollars, les dépenses ont augmenté de 5,53% et un endettement au même niveau que décidé au début de l'année. Le tout pour parvenir à une illusion de baisse du déficit de 3,5% alors que le gouvernement tablait sur 3,9%.
Car dans les faits, la hausse des recettes n'a pas servi à baisser l'endettement ou à augmenter l'investissement. Elle a permis d'embellir les chiffres et de couvrir la hausse de la masse salariale et la compensation.
En effet, la hausse de 5.067 MD a permis une augmentation des salaires de 649 MD– NDLR la masse salariale passant de 16.516 MD prévue à 17.165 MD – ainsi que 324 MD pour la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS), une augmentation de 567 MD du service de la dette et une augmentation de 438 MD de la compensation.

Côté balance commerciale, le déficit est assez maitrisé et pour les onze premiers mois il ne s'est aggravé que de 2,7%, ce qui est très bien. Dans les faits, à prix constant, le volume de l'export est en baisse de 4,5% et de l'import de 8,1% pour un niveau des prix, qui a augmenté respectivement de 13,9% et de 16,3%.
En outre, le déficit de la balance commerciale des biens a augmenté de 12% durant les 7 premiers mois 2019 en glissement annuel alors que les exportations de phosphate ont nettement augmenté (+22,7%).
En effet, la production annuelle de phosphate atteindra les 4,12 millions de tonnes fin 2019, la plus hausse production depuis 2011. Elle dépassera les 6 millions de tonnes en 2020 selon les prévisions mais reste inférieure au 8,14 millions de tonnes produites en 2010.

S'agissant de l'inflation, grâce à la hausse du taux d'intérêt de 200 points de base en à peine quelques mois (avril 2018 et janvier 2019 chacun 100 points de base) pour atteindre 7,75%, l'inflation est dans une tendance baissière passant de 7,1% en janvier 2019 à 6,3% en novembre 2019. La Banque centrale ayant pris des décisions douloureuses mais nécessaires, pour endiguer la hausse.
Les avoirs en devises sont aussi en nette progression passant de 84 jours d'importation à 109 jours d'importation au 27 décembre 2019. Dans sa note de conjoncture, la Biat précise : «L'intervention de la BCT sur le marché du change a permis de renforcer son stock de devises. En effet, le bilan des ventes/achats de devises par la BCT sur le marché des changes (en millions de $US) a été clôturé à une position d'achat nette de 712 millions $US entre avril et août 2019, contre une position de vente nette de 827 millions $US durant la même période en 2018.
Aussi, la baisse relative du déficit des paiements courants en devises, a également permis d'atténuer la pression sur les réserves en devises.
Par ailleurs, les avoirs en devises ont été alimentés à travers l'encaissement d'emprunts extérieurs, qui s'élèvent (pour la partie contractée par l'Etat) à 3.091 MD à fin juin 2019 (1.027 en USD) versus 2.071 MD à fin juin 2018 (836 USD)».
Certains experts pensent que l'Etat n'a pas payé certains de ces fournisseurs. Les échos sur une pénurie de certains médicaments se font de plus en plus persistants, dans les couloirs en évoque une rupture de stocks de certains médicaments vitaux comme ceux de la chimio ou de maladies graves de foie. Par contre, celle de la pénurie de tabac est avérée. La hausse des prix des boissons alcoolisées et du tabac a atteint de 22,4% en septembre 2019, selon l'INS. Elle est due à une baisse de la production légale pour «des raisons techniques» ainsi que celle des importations légales, de mai à août 2019. Les raisons financières semblent assez logiques dans ce contexte.

La consolidation des avoirs en devises a été accompagnée par une baisse des taux de change des principales devises par rapport au dinar tunisien depuis mars 2019. «Néanmoins, la moyenne sur les 8 mois fait toujours ressortir un trend haussier comparé à 2018», indique la note de conjoncture de la Biat. On y explique : «La hausse des flux extérieurs (recettes touristiques, privatisation (Zitouna Bank et Zitouna Takafoul) figure parmi les raisons qui ont contribué à l'appréciation du dinar, et ce en créant un excédent de liquidité en devises sur le marché des changes. En outre, la hausse du coût du crédit en dinar (hausse du taux directeur à 3 reprises depuis début 2018), conjuguée à l'appréciation du dinar, a induit un changement au niveau du comportement des acteurs économiques et a mis fin, du moins provisoirement, à leurs anticipations négatives. Ceci s'est traduit, depuis mars 2019, par leur recours aux comptes professionnels en devises, en vue d'honorer leurs engagements aussi bien en devises et qu'en dinar. Ainsi, les comptes des banques auprès de la BCT (comptes en devises des intermédiaires agrées - DIA), ont enregistré une baisse équivalente à 2 milliards de dinars en vue d'honorer les demandes de leurs clients».

Le mécontentement des professionnels est de plus en plus persistant. Outre le fait que les bons payeurs sont pris pour cible avec divers impôts et taxes, n'arrivant plus à joindre les deux bouts. Certains secteurs sont plus touchés que d'autres. Les professionnels du lait n'en peuvent plus, idem pour ceux de l'huile d'olive. Pour eux, les prix de production sont loin des prix de ventes fixés par l'Etat. Les industriels fabricants d'autocars sont laissés à leur sort avec une commande non-réceptionnée par l'Etat faute de ressources d'une centaine de bus et d'une valeur de 35 millions de dinars de dinars (MD) qui a engendré des frais financiers supplémentaires de 3,5 MD.
La situation du secteur du Bâtiment et travaux publics (BTP) n'est pas meilleure. On parle de dettes évaluées à près de 600 millions de dinars auprès de plus de 1000 entreprises. Des entrepreneurs menacés de prison car ils ne peuvent pas rembourser les crédits contractés auprès des banques. Des sociétés qui ont mis la clé sous la porte et licencié plus de quatre mille employés.
Business News a été la première à mettre en lumière les déboires d'Afrique Travaux et ses créances auprès de l'Etat de près de 49 millions de dinars pour des projets et chantiers finis. La société n'était qu'un exemple parmi d'autres : des professionnels à qui l'Etat doit beaucoup d'argent, et qui se trouvent dans cercle vicieux, ne pouvant plus payer la CNSS et l'impôt et l'Etat leur refusant d'être payé.

L'année 2019 a été assez difficile, même si certains indicateurs se sont nettement améliorés. Dans les faits, le pouvoir d'achat est en chute libre et les sociétés vivent un véritable marasme, certains secteurs sont dans une logique de plans de licenciement afin de réduire leurs charges. D'autres arrivent à peine à payer leurs effectifs. Seulement quelques secteurs arrivent à s'en sortir. Il devient clair qu'être fonctionnaire est la garantie d'être payé dans les temps, être augmenté et avoir une prime, quel que soit le rendement. Bonne fin d'année à tous !


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