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Que Fakhfakh le sache : Pas d'aide de l'Etat, pas de salaires !
Publié dans Business News le 16 - 03 - 2020

Il y a à peine un mois, quand le Coronavirus (Covid-19) ne sévissait qu'à Wuhan, au centre de la Chine, qui aurait parié qu'il y aurait une telle pandémie qui secoue actuellement la planète entière ou presque (l'Afrique reste relativement ménagée) ? L'Europe est devenue l'épicentre mondial, l'Italie, la France, l'Espagne et des dizaines d'autres pays industrialisés et développés condamnés au confinement, les Etats-Unis et l'Australie s'isolent… Au mois de décembre 2019, date de l'apparition de ce nouveau virus de la famille des coronavirus, tous ces pays (et nous aussi) on disait que cela n'arrive qu'aux autres. Le racisme anti-chinois battait son plein, aussi bien dans les rues parisiennes que tunisoises. Sauf qu'on a oublié qu'il y a quelque chose qui s'appelle mondialisation qui profite aussi bien aux humains et aux marchandises qu'aux virus. Désormais, et sans l'ombre d'un doute, l'humanité va devoir rédiger son Histoire avec l'avant et l'après Corona. Elle compte déjà des milliers de morts et elle va devoir compter les milliards de dollars et d'euros perdus.

Où en est-on en Tunisie de tout cela ? Dans son intervention du vendredi 13 mars, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a annoncé des mesures draconiennes, dignes du stade 3, alors que notre pays est encore au stade 2. Il vaut mieux agir par excès que par défaut dans ce genre de cas. En dépit de toutes les critiques entendues ici et là, l'avenir démontrera que le gouvernement a sauvé plein de vies par les mesures décidées ce vendredi 13. Que les dirigeants d'Al Karama le moquent en s'interrogeant pourquoi la fermeture des cafés est à 16 heures et non à 17 heures, que les islamistes l'attaquent pour avoir décidé l'interdiction des prières collectives, que les propriétaires de bars le snobent en planifiant leurs « soirées » en matinées, un chef du gouvernement se doit d'être au-dessus de la mêlée et de conduire le navire là où il faut et non là où l'on veut. L'intérêt collectif prévaut sur tout et, à ce registre, Elyes Fakhfakh et les hauts commis de l'Etat qui l'entourent ont fait ce qu'il fallait faire. Les mesures anticipatives prises en Tunisie ont été identiques, voire meilleures, que celles prises par plusieurs pays européens.
Ce qu'on leur demande maintenant, c'est de continuer sur cette lancée et d'avoir les moyens de leur politique. Un vrai chef n'est pas celui qui ordonne et se fait obéir, c'est celui qui dirige en homme responsable.

Les mesures de confinement décidées vendredi ont des répercussions sur le plan économique et c'est à l'Etat de les assumer. On a été meilleurs ou comme les Européens en prenant des mesures anticipatives pour empêcher la pandémie de se propager, faisons également comme eux en matière de décisions économiques. Quel que soit le coût des mesures économiques que prendra Elyes Fakhfakh, il sera inférieur à celui de l'absence de mesures.
Notre confrère Hédi Hamdi et l'économiste Radhi Meddeb ont déjà rebondi sur le sujet en étalant quelques propositions que doit prendre Elyes Fakhfakh dans l'immédiat, afin d'empêcher une catastrophe économique. Eux deux ont étrangement devancé ceux qui auraient dû être déjà au premier plan et ont brillé par leur absence, à savoir Nizar Yaiche, ministre des Finances, Marouane Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Samir Majoul, président de la centrale patronale Utica et Tarak Cherif, président de la centrale patronale Conect. Parlez bon sang qu'on vous entende, agissez qu'on vous voie, le feu est à la maison ! Agissez comme les Européens et les Asiatiques qui ont accompagné leurs mesures de confinement par des mesures d'accompagnement économique !

La réserve fédérale américaine a annoncé une nouvelle baisse de ses taux, à 0 %-0,25 %, alors que cette fourchette était déjà basse à 1,5 %-1,75 % en début d'année. La Tunisie est encore à 7,75% en ce lundi 16 mars 2020 !
« La Fed a indiqué qu'elle allait lancer une action coordonnée avec les autres grandes banques centrales, dont la Banque centrale européenne (BCE), pour fournir des liquidités en dollars aux marchés. Plus surprenant encore, elle a appelé à puiser dans les centaines de milliards de dollars de fonds propres et de liquidités mis en réserve depuis la crise financière, pour accroître leurs prêts aux entreprises et aux ménages », relève Reuters.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé depuis mardi 10 mars qu'un « fonds d'investissement de réponse au coronavirus » sera créé, qui pourrait « rapidement atteindre 25 milliards d'euros ». Ce sera une force d'investissement au bénéfice « des PME », du marché de l'emploi, et plus largement des « parties les plus vulnérables de notre économie » qui souffre de la propagation du Covid-19.
Le gouvernement français a déjà mis tout un plan de soutien aux entreprises qui devrait coûter des dizaines de milliards d'euros, d'après Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.
Où en est-on de tout cela ? On traine ! On est encore à 7,75% et ceux qui doivent agir et pousser le gouvernement à agir sont quasiment aux abonnés absents.
Force est pourtant de rappeler que tous ceux que l'on vient de nommer plus haut sont des chefs d'entreprise qui ont une idée claire de ce que les mesures de confinement coûtent aux entreprises. Nizar Yaïche, ministre des Finances est même mieux outillé que Abassi, Majoul et Cherif, car il est passé par les multinationales à l'étranger et le privé et le public en Tunisie !
Or il se trouve que le patron qu'on a le plus entendu en matière de pression sur l'Etat, c'est un tenancier d'un café populaire aux apparences rebelles, mais en réalité fort sensé et rationnel ! C'est à ce tenancier de café qu'Elyes Fakhfakh doit penser, car la majorité des PME tunisiennes fonctionnent comme lui, avec des prix au plus bas et une trésorerie de secours quasi inexistante.
Ce tenancier de café et les PME comme lui représentent l'essentiel du tissu économique tunisien, c'est eux qui paient les salaires, c'est eux qui subissent les crédits bancaires usuriers, c'est eux qui endurent les pressions fiscales et administratives abusives. Si ce tenancier et les PME comme lui sont obligés de respecter les mesures de confinement et de planifier le travail à distance (que le code du travail ne prévoit pas), l'Etat se doit de les aider, car tout cela a un coût. Si ce coût là n'est pas pris en considération par l'Etat, ces entreprises sont obligées de licencier du personnel, voire de fermer boutique, et là le coût et le manque à gagner seront nettement supérieurs pour l'Etat.

Que demandent les patrons comme aide à un Etat déjà surendetté et à plat ? Ci-après quelques mesures suggérées par nombre de patrons et d'entreprises et déjà décidées par nombre de pays :
- Des délais de paiement pour les prochaines échéances fiscales (25 et 28 mars) et sociales (15 avril) ;
- Des remises d'impôt direct ;
- L'arrêt immédiat du paiement absurde et abusif de la TVA sur facture et appliquer, comme tous les pays au monde, le paiement de la TVA après son paiement par le client. Ceci renforcera la trésorerie des entreprises de 19% avec un calcul à la louche ;
- Des réductions immédiates des taxes imposées aux opérateurs téléphoniques et fournisseurs d'internet, afin de favoriser le travail à distance ;
- Une baisse drastique (et non de 200 points seulement) du taux directeur permettant des crédits immédiats à faible coût afin d'alimenter la trésorerie ;
- La reconnaissance par l'Etat du Coronavirus comme un cas de force majeure pour ses marchés publics. En conséquence, pour tous les marchés publics d'Etat, les pénalités de retards ne seront pas appliquées ;
- Mettre en paiement sans délai les créances en souffrance des entreprises auprès des administrations et entreprises publiques ;
- Remettre en vigueur le dégrèvement fiscal pour l'investissement productif ;
- Mise en place d'une ligne de crédit pour la restructuration des entreprises en difficulté en soutenant leur trésorerie à hauteur de 90% (au lieu des deux mois de chiffre d'affaires actuellement) avec une garantie de l'Etat ;
- Mise en place d'une ligne pour le refinancement des institutions de microfinance ;

Ces mesures ont un coût pour Nizar Yaïche, c'est certain, mais il est bien placé pour savoir que ces mesures vont lui épargner des coûts nettement supérieurs dans les mois qui viennent. Quoi qu'il en soit, le Coronavirus va faire de la casse, autant que cette casse soit la moins douloureuse possible ! Tous les Etats vont payer des pots cassés et tous les Etats ont accepté d'aider les entreprises, afin de limiter la casse. Elyes Fakhfakh a été sensé vendredi dernier avec ses mesures anticipatives courageuses et louables, qu'il poursuive son élan en décidant des mesures similaires aux pays développés au profit des entreprises, il en sera le plus grand gagnant !


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