La première université numérique d'été, organisée par le Fonds Mondial de Solidarité numérique(FMSN), en collaboration avec l'Association Tunisienne de l'Internet et du Multimédias (ATIM) s'est ouverte lundi à Hammamet. Cette manifestation se tient parallèlement au 9ème festival international d'été de l'Internet organisé à la Marina d'El Kantaoui à Sousse. Participent à cette manifestation, qui se tient du 25 au 28 août, près de 200 éducateurs et enseignants dans les cycles de l'enseignement de base et du secondaire, ainsi que des responsables dans le secteur de l'éducation venus de 20 pays africains notamment des pays francophones, des pédagogues dans le domaine numérique, des développeurs de contenus éducatifs numériques et des fournisseurs de logiciels pédagogiques. MM. Lazhar Bououni, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie et Alain Madelin, président du Fonds Mondial de Solidarité Numérique ont présidé l'ouverture de cette manifestation, en présence de M.Ahlin Byll- Cataria, Secrétaire exécutif de l'association pour le développement de l'enseignement en Afrique et de plusieurs ministres africains de l'éducation. Cette première université numérique d'été offre l'occasion aux participants de prendre connaissance des technologies numériques utilisées dans le domaine éducatif, s'agissant en particulier du tableau blanc interactif qui constitue aujourd'hui le meilleur outil pour généraliser l'enseignement numérique. Cette nouvelle technologie ne cesse de se développer en Europe et représente le meilleur moyen de diffuser la culture numérique. L'organisation de cette première université d'été permettra, également, de lancer des projets arabes et francophones dans le cadre du programme de l'enseignement numérique pour tous, initié par le FMSN afin de généraliser l'utilisation du tableau blanc interactif à l'ensemble du continent africain et de former des groupes d'enseignants développeurs d'outils pédagogiques numériques. Le programme de l'université d'été comporte plusieurs axes dont notamment la pédagogie numérique et les ressources pédagogiques, l'utilisation et la formation des ressources pédagogiques et les moyens d'atteindre l'objectif de »l'éducation numérique pour tous ». Plusieurs ateliers seront organisés dans le cadre de cette université d'été sur le rôle de l'enseignant producteur de ressources pédagogiques, la formation des enseignants dans le domaine informatique et la constitution de groupes d'enseignants. L'accent sera mis au cours des travaux de l'université d'été sur la présentation du tableau blanc interactif qui constitue une révolution dans le domaine de l'enseignement numérique au vu des opportunités éducatives qu'il offre (il s'agit d'un dispositif permettant d'afficher l'écran de l'ordinateur sur un tableau tactile par le biais d'un vidéoprojecteur). D'autres communications porteront sur les ressources pédagogiques numériques francophones et arabophones, et les « enseignants producteurs de ressources pédagogiques ». Une réunion se tiendra, dans le même cadre, pour étudier la question de « la solidarité numérique au service de l'enseignement » et pour l'identifier des mécanismes de financement de programmes innovants, de partenariat et de coopération décentralisée. Dans son allocution, M. Alain Madelin a fait remarquer que la diffusion de l'utilisation du tableau blanc interactif, dans le secteur de l'enseignement institutionnel ou non-institutionnel, est de nature à aider à atteindre l'objectif de « l'enseignement numérique pour tous », et cela grâce aux opportunités numériques offertes par ces nouvelles technologies qui sont d'un apport certain permettant à l'enseignant de jouer au mieux son rôle, en s'aidant du contenu des programmes éducatifs préparés par des spécialistes ou par lui-même. Il a indiqué que la disponibilité des moyens de créer des classes numériques mobiles, grâce à des investissements qui ne dépassent pas les mille dollars, offre une grande chance pour s'intégrer dans la révolution numérique de l'enseignement, sans créer de fracture entre les pays. Il a fait observer que l'université numérique de Tunisie constitue une contribution au lancement du projet ambitieux « enseignement numérique pour tous », et une étape pour faire de l'année 2010, année de l'éducation en Afrique. Pour sa part, M. Bououni a mis en exergue l'importance du rôle qui incombe au Fonds mondial de Solidarité Numérique dans la réduction de la fracture numérique et l'édification d'une société de l'information solidaire et inclusive rappelant que ce fonds est une initiative africaine lancée lors de la première phase du Sommet mondial sur la société de l'information à Genève en 2003 et validée pendant la 2ème phase de ce sommet à Tunis en 2005. M. Bououni a souligné que la Tunisie de l'ère nouvelle a placé la solidarité au centre de sa politique sociale et économique et lui a conféré une valeur constitutionnelle en concrétisation de l'approche du président Ben Ali visant à réaliser un développement équilibré et équitable et à édifier une société de l'information en tant que facteur de développement solidaire et durable. Il a évoqué dans ce contexte les efforts consentis pour tirer le meilleur profit des technologies de l'information et de la communication et pour valoriser leurs ressources humaines dans ce domaine en encourageant l'utilisation de l'informatique. Il a également souligné les efforts déployés pour ouvrir les perspectives devant les diplômés des universités en matière d'innovation et de création. L'objectif étant de développer des services à haute valeur ajoutée et de consolider la compétitivité de l'économie nationale, élevant ainsi la Tunisie au rang de pôle d'innovation dans le domaine des services, a-t-il ajouté. Le ministre a indiqué que la Tunisie ne s'est pas limitée aux aspects techniques de la société de l'information mais en a fait un modèle social qui fonde une société du savoir et de l'économie immatérielle et ouvre des horizons plus larges devant les jeunes tunisiens pour concevoir de nouveaux modes de travail et pour créer de nouveaux services propres à promouvoir l'employabilité des diplômés des universités et à impulser l'oeuvre de développement.