*Les pays membres de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) parlent de défis à relever et surtout de fossé numérique à colmater Comment mettre à profit les nouvelles technologies de communication (TIC) pour développer le système éducatif sans pour autant se séparer du manuel scolaire, telle est la principale question soulevée par les participants au symposium international sur les "Tic au service de l'éducation", qui s'est tenu, les 26 et 27 juin, à Tunis, en présence de plusieurs ministres et secrétaires d'Etat chargés de l'enseignement de base et des nouvelles technologies dans les pays membres de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Le symposium a pour objectif principal d'établir un état des lieux et des bonnes pratiques en matière d'utilisation des TIC au service de l'éducation au sein des différents pays de la Francophonie de définir les concours d'une stratégie francophone pour la décennie à venir qui contribuera à atteindre les objectifs du millénaire dans le domaine de l'éducation et d'identifier un plan d'action commun. Les travaux ont été axés notamment sur "l'accès aux ressources pédagogiques numériques", "la formation, la recherche et le développement des ressources humaines" et "le partenariat et la réalisation des objectifs du millénaire". D'éminents experts francophones ont souligné que la société de l'information basée sur une révolution technologique non encore accomplie pourrait engendre de fait une nouvelle économie fragile, de nouvelles formes d'exclusion et encore plus d'inégalités que la société consumériste dont elle brigue la succession, d'où la Francophonie s'est résolument engagée dans un vaste plan d'action, mobilisant des acteurs gouvernementaux, experts universitaires dans la construction d'une société des savoirs partagés. Ils ont, aussi, précisé qu'il reste à relever de nombreux défis et de nombreuses opportunités à saisir dans les pays Francophonie, notamment les pays d'Afrique. L'usage bien compris des technologies de l'information et de la communication peut être un facteur important dans l'émergence des énergies et de promotion des compétences africaines. L'enjeu consistant à réduire le fossé numérique entre les pays du Nord et du Sud, à encourager l'échange d'expertises, à promouvoir le taux de scolarisation et le partenariat entre les établissements scolaires publics et privés, à développer les programmes de formation dans les TIC, à renforcer l'infrastructure numérique et à faciliter l'accès des développeurs et sociétés informatiques, est essentiel. Ils ont également appelé à ce que l'utilisation des TIC dans le système éducatif ne se fasse pas au détriment du manuel scolaire qui demeure, par ailleurs, utile à la formation des élèves, ni de la qualité du rapport direct entre instituteurs et élèves, ni du comportement social de l'élève avec son entourage. M. Abdou Diouf, Secrétaire Général de la Francophonie , a souligné que l'éducation, est un accélérateur du progrès sur la voie de la démocratie, du développement et de la paix. Elle n'est pas simplement une institution où se transmettent des connaissances; c'est également un lieu où se façonnent les acteurs d'un futur collectif, a notamment indiqué M. Diouf, ajoutant que le développement des usages du numérique est un véritable enjeu pour l'évolution de l'école et que le rôle des enseignants s'avère capital dans l'accompagnement à la scolarité par les TIC. Intervenant au cours de ce symposium, M. Mohamed Ghannouchi, premier ministre a, évoqué à cet effet, les cinq priorités fondamentales pour se mettre au diapason de l'évolution que connaît les domaines des communications électroniques et de l'éducation dans les pays développés, à savoir diversifier et enrichir les supports pédagogiques, développer l'autonomie des apprenants, notamment en matière de recherche de l'information. Il s'agit également d'accoutumer les apprenants au travail collaboratif et en réseau, de promouvoir le rôle de l'enseignant et de varier les modes de formation, en développant la formation à distance. De son coté, M. Sadok Korbi, ministre de l'éducation et de la formation, a indiqué que le défi auquel sont confrontés les pays en développement consiste à tirer profit des TIC et à en faire un levier pour l'édification de la société du savoir. Il a précisé que l'usage des TIC dans le système éducatif n'implique pas uniquement les aspects technique ou pédagogique, ajoutant que l'enjeu de leur utilisation recommande leur prise en compte dans l'élaboration des politiques publiques. A signaler que depuis plus de dix ans, la Francophonie s'attaque à l'écart technologique croissant entre le Nord et le Sud. En effet, à travers notamment son Institut de la Francophonie numérique, l'OIF renforce la participation des pays francophones du Sud à la gouvernance d'Internet, favorise l'accès aux TIC, assure des formations et des dotations en équipement et soutient les projets multimédias novateurs en langue française. Le Fonds francophone des Inforoutes a financé, depuis sa création en 1998, près de 185 projets du genre à hauteur de 80 mille euros par projet.