INFOTUNISIE- Le développement économique et l'industrialisation croissante de la société tunisienne ont généré de nouveaux modes de consommation, impliquant une utilisation croissante et de plus en plus prédominante d'équipements électriques et électroniques. La société de consommation, la hausse des revenus et du niveau d'équipements des ménages ont abouti à un phénomène encore méconnu en Tunisie, un phénomène de pays industrialisés, à savoir la gestion des déchets électroniques et électriques, plus connus sous l'acronyme de DEEE ou « E-déchets ». Les déchets de type DEEE sont évalués en Tunisie à plus de 75 000 tonnes par an. Des déchets composés en partie par des métaux ferreux et non-ferreux, mais aussi par d'autres éléments dangereux ou toxiques à l'instar des tubes cathodiques, condensateurs au PCB ou cartes électroniques. Ce type de déchets ne sont pas biodégradables et peuvent avoir de graves incidences sur l'environnement ou le niveau de vie des citoyens. Cette réalité a poussé les autorités tunisiennes, a prendre le problème par les cornes, en adoptant dès 2000 une législation (décret n°2339 du 10 octobre 2000) qui répertorie et classifie les déchets pouvant être dangereux pour la santé publique ou devant faire l'objet d'un traitement spécifique. Ce décret régit les conditions de collecte, de tri et d'élimination des déchets, notamment par leur valorisation et leur recyclage. Cette volonté de l'Etat tunisien de préserver l'environnement s'est illustrée par une circulaire du Premier ministre, du 19 avril 2005, qui encourage la réutilisation des équipements informatiques obsolètes des entités publiques au profit des collectivités locales ou d'associations. Ce décret précise que les équipements ayant une durée d'âge dépassant les 7 ans pourront solliciter des ONG pour la réparation et la redistribution de ces équipements aux collectivités. Ces différentes mesures ont été renforcées par l'obligation de dépôt pour certains produits électroménagers et électroniques auprès de l'Agence nationale de gestion des déchets (ANGED). En amont une filière pour la gestion des déchets électroniques et électriques a été mise en place par le ministère de l'Environnement. Cette filière consiste en la reprise et la valorisation des déchets et l'institution de taxes sur les produits électroniques et électriques sur les industries polluantes avec obligation pour ces dernières de récupérer ou recycler leurs déchets. Cette politique a permis le recyclage et la réutilisation de nombre de matériaux, des économies d'échelle, de préserver les ressources naturelles et l'environnement. L'Etat a entre autres investit dans des déchetteries industrielles, à l'instar de la déchetterie de Jradou, inaugurée par le Président Ben Ali, le 5 juin dernier à Zaghouan, qui permettra le recyclage de plus de 90 000/tonnes par an de déchets hautement toxiques. L'intérêt pour l'industrie du recyclage s'illustre aussi par les mesures réglementaires et financières qui encouragent la protection de l'environnement avec une imposition réduite de la TVA pour les entreprises du secteur, des subventions et prêts accordés par le FODEP notamment dans les domaines de la collecte, du recyclage et du tri, de l'encouragement des diplômés du supérieur à investir et créer des entreprises dans ce domaine. La création en 2008 de deux entreprises privées spécialisées dans le recyclage sont l'aboutissement de cette politique. La Tunisie qui a placé l'environnement et le développement durable au cœur de ses priorités, espère promouvoir par ce type d'initiative verte un meilleur cadre de vie pour ses citoyens, de responsabiliser les industriels aux questions environnementales afin d'assurer au pays un développement harmonieux et équilibré.