INFOTUNISIE – La Tunisie a été depuis longtemps la terre des grandes civilisations, la source de diverses cultures, un symbole en matière de coexistence prospère entre les différentes religions et un espace adéquat pour la concrétisation des valeurs spirituelles et humanitaires nobles. Prouvé par son passé, la Tunisie était toujours un champ idéal de dialogue entre les civilisations. De même elle a pu trouver son équilibre et sa stabilité à l'échelle continentale et internationale en tirant son épingle des situations les plus cruciales dans une conjoncture de crise, d'industrialisation et de modernisation. Dans ce cadre, la recherche d'une certaine entente et réconciliation entre Islam et modernité, la différenciation objective entre avantages et inconvénients de cette dernière, savoir protéger l'Islam de toutes sortes d'attaque : ethnique, religieuse, rituelle et même matérielle, maîtriser les notions et les outils présentés par l'Islam pour le bien définir et le défendre, tels étaient les axes d'un colloque sous le thème «L'Islam et les exigences de la modernisation dans un monde en mutation» organisé, hier à Tunis sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali, au siège du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) qui a invité à cette occasion M. Mohamed Chahata Al-Jundi, secrétaire général du Haut Conseil islamique d'Egypte qui a présenté une conférence à cette occasion. Le mot de bienvenue a été donné par M. Mohammed Ghariani, secrétaire général du RCD en présence du Mufti de la République tunisienne et M. Boubaker El Akhzouri, ministre tunisien des affaires religieuses ainsi que des membres du gouvernement. M. Al-Jundi a entamé sa conférence par l'affirmation de sa reconnaissance au Chef de l'Etat quant aux efforts déployés dans le renforcement et la concrétisation des nobles valeurs de l'Islam à travers le monde. Le conférencier a insisté sur les multiples transformations à l'échelle internationale et ses effets qui peuvent être lourdes de conséquences sur l'Islam et la communauté musulmane. « L'Occident connaît des mutations énormes : économique, politique, technologique, scientifique etc… Les occidentaux ont prouvé leur capacité de recherche et leur leadership technologique compte tenu de sa détention des clés de la décision internationale. En revanche, l'Islam demeure l'un des fondateurs de la civilisation occidentale en référence au répertoire historique de certaines civilisations à savoir Al Andalous et les Othman en Turquie ». Par ailleurs, les musulmans ont importé de nouvelles idées de la modernité. Une nouvelle définition de l'homme, de la politique, du gouvernement, un nouveau concept de la justice et des droits de l'homme se présente actuellement dans le cadre de la modernité. Les partisans de l'Islam doivent, selon Al-Jundi, lutter non pas pour les refuser catégoriquement mais plutôt pour les réinterpréter et les domestiquer selon les critères et les règles de la religion islamique. S'agissant de la différence avec l'autre non- musulman, le conférencier a fait remarquer que l'Histoire a apporté la bonne preuve quant à la coexistence des musulmans avec les autres communautés religieuses en toute modération, rejetant le dogmatisme et loin de toute hégémonie. D'autre part, le conférencier à mis en exergue la définition de la modernité tantôt chez les occidentaux tantôt chez les musulmans. Il s'agit d'un concept relativement refusé par une proportion musulmane. Laquelle pense que la modernité encourage et appelle à la rupture avec la religion. Dans ce sens, le conférencier s'est appuyé ses des dires du « Hadith » et sur le saint Coran et l'histoire de l'Islam. En effet, la multitude et la liberté de l'opinion trouvent leurs racines depuis les premiers jours de l'Islam. En effet, il y avait 8 rites qui cohabitent ensemble dont cinq sunnistes (Hanafi, Maliki, Chafiî, Hambali et Dhahiri) ainsi que trois Chiites. Le prophète Mohamed a insisté tout au long de son message sur la volonté et l'espoir de bien être et de développement. Il appelle à suivre tout ce qui apporte profit… Pour sa part, M. Mohamed Ghariani a précisé que l'Islam est connu par sa capacité de coexister avec toutes les autres croyances religieuses. Il a rappelé également l'attention particulière accordée par le Président Zine El Abidine Ben Ali à la sublime religion islamique, son attachement constant à la diffusion des nobles valeurs de l'Islam et la sollicitude dont il entoure les cadres religieux et les préposés aux affaires du culte. Il a relevé que ces qualités sublimes de l'Islam distinguent la politique clairvoyante adoptée par le Président Zine El Abidine Ben Ali depuis le changement dans le sens de l'édification d'une société solidaire équilibrée, enracinée dans son identité arabo-musulmane et ouverte sur la science et le savoir.