Les participants à la deuxième conférence scientifique tuniso-égyptienne sur « l'information religieuse et les défis de l'époque » ont appelé à l'organisation d'une conférence des ministres islamiques des affaires religieuses, des waqfs et de l'information, sous les auspices de l'Organisation Islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), pour élaborer un plan d'action afin de promouvoir le secteur de l'information religieuse.Ils ont souligné, à la clôture des travaux de cette conférence, tenue les 16 et 17 février 2009 à Tunis, l'impératif d'intensifier la coopération dans le domaine de l'information entre les pays arabes et islamiques, de dispenser la formation nécessaire aux producteurs de programmes religieux, de dynamiser le rôle des chaînes satellitaires et de former des compétences capables de présenter un discours religieux modéré immunisant les jeunes générations contre l'extrémisme et la déculturation et développant en eux le sens critique et rationnel. Ils ont insisté sur l'importance d'augmenter le volume des investissements communs pour la création de sociétés de production cinématographique et télévisuelle, de manière à contribuer à mettre en valeur les nobles préceptes de la religion islamique, à diffuser les principes de tolérance, de modération et à favoriser le respect du droit à la différence. M. Boubaker El Akhzouri, ministre des affaires religieuses, a mis l'accent, dans son allocution de clôture, sur la nécessité de promouvoir la solidarité entre les pays arabes et islamiques, en général et entre la Tunisie et l'Egypte, en particulier, afin d'identifier les mécanismes permettant de mettre en place une stratégie destinée à protéger les jeunes générations contre les phénomènes de l'extrémisme et du repli sur soi et à promouvoir les nobles préceptes de l'Islam et ses valeurs sublimes. Il s'est déclaré confiant en la concrétisation de cet objectif, à la faveur de la volonté politique qui anime les présidents Zine El Abidine Ben Ali et Mohamed Hosni Moubarak. De son côté, M. Mahmoud Zagzoug, ministre des waqfs de la République Arabe d'Egypte, a relevé que la politique de la Tunisie et de l'Egypte se distinguent par la modération et le rationalisme, loin de toutes formes de dogmatisme et d'extrémisme. Il a indiqué que la coopération établie entre les deux pays, dans les différents domaines, notamment, les affaires religieuses, constitue un modèle pour le reste des pays arabes et islamiques. Le ministre égyptien a exprimé son admiration pour la richesse du Fonds de la bibliothèque nationale de la Tunisie la qualifiant de « monument civilisationnel », déclarant « Je félicite le président Zine El Abidine Ben Ali, l'homme de la réforme en Tunisie, pour cet important acquis ». Auparavant, les participants ont écouté des conférences qui ont porté sur l'image de l'Islam et des Musulmans dans les médias occidentaux et sur le réseau internet ainsi que sur le discours religieux dans les chaînes satellitaires arabes. Dr Houcine Amine, professeur à l'université américaine du Caire, a analysé les contours de l'image de l'Islam et des Musulmans dans la presse anglophone, aux Etats Unis d'Amérique et au Royaume Uni. Il a indiqué, à ce propos, que le traitement réservé par les organes de presse occidentaux aux questions de l'Islam est, dans la plupart des cas, contraire aux règles déontologiques et professionnelles du journalisme. Il a fait remarquer que les articles de la presse occidentale foisonnent d'amalgames entre Islam et terrorisme. Il a précisé que le nombre d'articles consacrés à l'Islam a été multiplié par 3000 au Royaume-Uni, entre 2000 et 2008, ce qui impose au monde arabe et islamique de prendre des initiatives pour corriger l'image de l'Islam et renforcer l'ouverture et le dialogue avec l'Occident. Il a, d'autre part, appelé les académiciens arabes et musulmans à tirer profit des bienfaits de l'internet pour dialoguer avec leurs homologues occidentaux en vue de présenter une image positive de l'Islam. De son côté, Mme Thouraya Snoussi, professeur à l'Institut de presse et des sciences de l'information (IPSI), s'est intéressée dans sa conférence aux contours et spécificités de l'espace audio-viuel religieux arabe constitué d'environ 43 chaînes publiques et privées. Elle a indiqué que ces chaînes ne présentent pas un discours religieux unifié, appelant à développer les mécanismes de ce discours et à la nécessité de l'adapter davantage aux préoccupation des gens. Dans son intervention sur le thème « les aspects des désaccords concernant l'analyse de la question religieuse sur le réseau internet: le problème de la présence de la femme dans les affaires publiques et sa participation au développement, comme exemple », Dr. Afif Basti, professeur à l'université de la Zitouna, a évoqué deux orientations qui analysent le thème de la femme, sur le réseau internet. La première orientation est extrémiste. Elle présente une image dévalorisante de la femme. La seconde est éclairée et présente une image valorisante de la femme et du message religieux sur les principaux sujets sociaux. Le conférencier a appelé à une participation active à la dynamique intellectuelle, sur le réseau internet, non seulement pour présenter une image rayonnante de l'Islam, mais aussi pour orienter les opinions et les positions des jeunes et des nouvelles générations, dans le monde arabe et islamique, vers davantage de clairvoyance, de modération et de tolérance. Pour sa part, Dr. Mohamed Chahata Goundi, secrétaire général du conseil supérieur égyptien des affaires islamiques, a passé en revue les contours de l'image de l'Islam sur le réseau internet. Il a mis en exergue trois exemples. Le premier, qui est dominant, est marqué par le négativisme et présente une mauvaise image de l'Islam. Le second modèle est positif, mais sa présence sur Internet est minoritaire. Il présente l'Islam comme une religion humaniste qui participe à la résolution des conflits dans le monde. Le troisième est un modèle entaché d'amalgames et d'ambiguités. Le conférencier a appelé à mettre en place un plan d'action pour aider les décideurs, dans le monde arabe et islamique, à faire face aux manoeuvres de falsification et à présenter une image authentique de l'Islam.