INFOTUNISIE - De tout temps, destination privilégiée et berceau, par excellence, de plusieurs écrivains algériens, dont certains ont poursuivi leur formation scientifique et littéraire à la Mosquée Ezzeitouna ou encore à l'école Khaldounienne, la Tunisie a vu certains de ces auteurs participer activement à l'animation de sa scène littéraire. Parmi ces acteurs culturels, le militant et symbole de la Révolution algérienne et poète du Grand Maghreb arabe Moufdi Zakaria. Dans l'objectif de commémorer l'œuvre de ce poète, l'Académie Tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts (Beit Al hikma), consacre, mercredi prochain, une journée d'études à cet écrivain né en 1908 et disparu en 1977. Prendront part à cette manifestation des personnalités tunisiennes et algériennes, en plus du fils du défunt. Au menu du programme, diverses interventions au sujet de la vie et de la pensée de Moufdi Zakaria, surtout à propos de « son militantisme au service de l'Union du Maghreb Arabe », une intervention assurée par le professeur Ali Drissi et « l'image de la Tunisie et ses hommes dans la poésie de Moufdi Zakaria », commentaire de professeur Fathi Elguesmi. Quant au reste des chapitres de la journée, le troisième s'intitule « la conception de Moufdi Zakaria de la poésie, les spécificités de son expérience et les raisons de son succès », texte de Pr. Mohamed Naceur Bouhajjem et le quatrième :« Moufdi Zakaria, sa participation à l'activité culturelle et artistique et ma relation avec lui », intervention de Pr. Salah El Mahdi. A cette occasion, il sera, également, procédé à la projection d'un film documentaire réalisé par le producteur algérien Saïd Aoulmi sur l'enfance, l'éducation et le militantisme national du poète. A savoir, par ailleurs, que le vrai nom du poète est Cheikh Zakaria Ben Slimane Ben Yahia Ben Cheikh Slimane Ben Hadj Aissa. Le surnom Moufdi, devenu son pseudonyme littéraire, lui a été décerné par Slimane Boudjenah, son condisciple au sein de la Mission Mozabite. Au gré d'un apprentissage continu, le poète a reçu son enseignement primaire (Coran et langue arabe) dans la région du Mzab. Ensuite, Il a rejoint la Mission Mozabite, à Tunis, où il a poursuivi ses études, successivement, à l'Ecole Es-Salem, l'Ecole El Khaldounia et la mosquée Ezzeïtouna. Il a fréquenté les soirées littéraires organisées par le grand écrivain tunisien Larbi El Kebbadi et s'est lié d'amitié avec l'illustre poète tunisien Abou el Kacem Chebbi et le poète Ramadhane Hammoud, son condisciple au sein de la Mission Mozabite. Moufdi Zakaria est, notamment, l'auteur de plusieurs chants patriotiques tels : l'hymne national algérien « Kassaman », chant de l'emblème national algérien, chant des Martyres, chant de l'Armée de libération algérienne et le chant de l'Union Générale des Travailleurs Algériens, entre autres. Il compte à son actif, également, le chant du congrès du destin (Tunisie), le chant de l'Union des femmes tunisiennes et le chant de la bataille historique de Bizerte. Du reste, sa prose, foisonnante, est disséminée dans les organes de presse maghrébins. Moufdi Zakaria a révélé l'existence d'ouvrages non publiés jusqu'à ce jour, notamment : « Lumières sur la vallée du M'Zab », « le Livre blanc », « Histoire de la presse arabe en Algérie » et « la Grande Révolution (pièces de théâtre) et « la Littérature arabe en Algérie à travers l'histoire en collaboration avec Hadi Labidi. Cet héritage littéraire et culturel de valeur qu'a laissé le poète décédé en Tunisie le 17 août 1977 et enterré à Béni Yazkane, sa ville natale, en Algérie, sera abordé lors de cet important rendez-vous culturel.